Passer au contenu

Santé : quatre ans après le Covid, moins de séjours en hôpital et deux fois plus d'attente pour la médecine de ville

Par
  • France Bleu

Quatre ans après le premier confinement, les hôpitaux français ont globalement retrouvé leur niveau d'activité d'avant la crise sanitaire, mais avec des disparités inquiétantes, révèle franceinfo ce lundi. Parallèlement, les délais de rendez-vous chez les généralistes et les spécialistes ont doublé.

Les séjours ont chuté dans les hôpitaux français (image d'illustration). Les séjours ont chuté dans les hôpitaux français (image d'illustration).
Les séjours ont chuté dans les hôpitaux français (image d'illustration). © AFP - Aline Morcillo/Hans Lucas

Il y a quatre ans, en mars 2020, la France se réveillait confinée, avec des mesures très strictes décidées par le gouvernement pour tenter d'endiguer la propagation du Covid-19. Les hôpitaux se sont alors complètement consacrés à cette crise du Covid, mettant tous leurs moyens à contribution pour faire face à l'épidémie.

Selon une étude de la Fédération hospitalière de France, quatre ans après la crise sanitaire, le niveau d'activité des établissements en 2023 a "au global, retrouvé le niveau observé en 2019". Cette étude dévoilée ce lundi par franceinfo présente un premier grand baromètre santé, et souligne tout de même "des disparités préoccupantes" en fonction des services. Ainsi par rapport aux projections faites avant le Covid, il y a entre 2019 et fin 2023 trois millions et demi de séjours en moins à l'hôpital. La FHF évoque "l'existence d'une forme de dette de santé publique, c'est-à-dire d’activité à rattraper ou de conséquences durables sur l’état de santé de la population de prises en charge intervenues avec retard".

Délais d'attente, renoncement aux soins et fermetures de lits

Ce déficit de séjours hospitaliers montre des disparités préoccupantes. La médecine enregistre une baisse du nombre de séjours de l'ordre de 433.000 par rapport aux prévisions. Dans le détail, il y a eu moins de prises en charge des maladies digestives (-11%), en cardiologie (-13%), liées au système nerveux (-11%) et en rhumatologie (-12%). L'étude montre aussi une baisse du nombre d'endoscopies : 260.000 n'ont pas pu être réalisées. Même constat pour les chirurgies lourdes avec 600.000 de moins que prévu. Les greffes par exemple, sont en recul de 7,5 % par rapport au niveau attendu en 2023. Cette situation a des conséquences sur la santé des patients. La FHF cite notamment le "retard pris sur la détection de certains cancers" ou la "prise en charge insuffisante pour les diabétiques de plus de 35 ans".

Deux explications sont avancées pour ce sous-recours de passage à l'hôpital. En premier, le renoncement aux soins ou la hausse des retards de prise en charge. "Entre difficulté d’accès aux soins et difficultés économiques, plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin au cours des 5 dernières années", avance la Fédération hospitalière de France. Pour 50% d'entre eux, ils ont renoncé car l'attente pour un rendez-vous était trop longue et pour plus de 40% c'est à cause de difficultés financières.

Autre piste d'explication, les tensions que connaît l’hôpital public avec les fermetures de lits ponctuelles. L’an passé, 70% des établissements hospitaliers qui ont participé à l'étude ont fermé des lits en médecine, 29% en chirurgie, 25% en soins critiques et 17% aux urgences. Au global, 60% des lits fermés le sont parce que les hôpitaux ne parviennent pas à recruter suffisamment de soignants. Depuis 2020, certaines pratiques médicales ont aussi changé. Pour des interventions où il fallait parfois être hospitalisé un ou plusieurs jours, désormais les patients rentrent chez eux le soir même.

Généralistes, spécialistes : les délais d'attente ont doublé

L'enquête pointe aussi le manque d'accès aux soins en fonction des territoires. "Le temps d'accès aux soins pour les ruraux reste généralement supérieur de 52% à celui des urbains". La FHF souligne aussi que sur tous les territoires confondus, "le temps d'attente pour obtenir un rendez-vous a, lui, presque doublé en cinq ans sur la majorité des spécialités". Passant par exemple de 4 jours en 2019 à 10 jours en 2024 pour un généraliste ou encore de plus d'un mois en 2019 pour un gynécologue contre 2 mois d'attente en 2024. Il en est de même pour consulter un cardiologue.

Cette dégradation de l'offre de soins a des conséquences pour les urgences. En 2024, 54% des Français disent s'être déjà rendus aux urgences pour des raisons qui ne relevaient pas d'une urgence médicale, contre 42% en 2019.

Ce sondage a été effectué par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos sur un échantillon de 1.500 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus du 29 février au 6 mars 2024, selon la méthode des quotas : sexe, âge, profession de l’individu, catégorie d’agglomération, région.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

undefined