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Guerre Israël-Hamas, jour 151 : Joe Biden met en garde contre une situation « très dangereuse » en l’absence de cessez-le-feu, l’ONU appelle à « inonder » Gaza d’aide… Ce qu’il faut savoir

Le président américain a de nouveau appelé mardi à un accord de trêve d’ici le ramadan, faisant pression sur le Hamas. De son côté, l’ONU a alerté sur la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne, face aux « enfants qui commencent à mourir de faim ».

Le Monde

Publié le 05 mars 2024 à 20h06, modifié le 06 mars 2024 à 06h22

Temps de Lecture 5 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Des enfants palestiniens attendent de recevoir de la nourriture préparée par une cuisine caritative, alors que le conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas se poursuit, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 février 2024.

Les négociations entre le Hamas et les médiateurs internationaux ont continué, mardi 5 mars, au Caire (Egypte), dans l’espoir de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza d’ici au début du ramadan, alors que l’ONU a averti que la famine était « quasi inévitable » dans l’enclave palestinienne, après presque cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Des discussions « difficiles » se sont poursuivies entre représentants de l’Egypte, des Etats-Unis, du Hamas et du Qatar, mais sans représentant israélien, a annoncé la chaîne Al Qahera News, proche des services de renseignement égyptiens, citant un haut responsable. « Nous ne permettrons pas que la voie des négociations soit ouverte indéfiniment alors que l’agression et la famine organisée contre notre peuple se poursuivent », a, de son côté, déclaré un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. Un accord de trêve permettrait une libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Pendant ce temps, des bombardements israéliens ont de nouveau visé mardi le territoire palestinien assiégé, notamment les villes de Rafah et Khan Younès dans le Sud, faisant au total 97 morts en vingt-quatre heures, selon le ministère de la santé du Hamas.

• Joe Biden met en garde contre une situation « très dangereuse » si aucun cessez-le-feu n’est trouvé d’ici au ramadan

Le président américain, Joe Biden, s’adresse aux journalistes avant de monter à bord d’Air Force One, le mardi 5 mars 2024, à Hagerstown, dans le Maryland.

Le président des Etats-Unis a estimé mardi qu’il « fallait un cessez-le-feu » à Gaza parce que la situation deviendrait « très dangereuse » en Israël si les hostilités continuaient pendant le ramadan, le mois saint de l’islam, qui débutera le 10 ou 11 mars.

« C’est dans les mains du Hamas », a dit le président américain au cours d’un bref échange avec la presse avant de prendre l’avion, en ajoutant que « les Israéliens étaient coopératifs » et qu’une proposition « raisonnable » était sur la table pour permettre une libération d’otages accompagnée d’une trêve des combats. « Il faut faire entrer plus d’aide à Gaza, il n’y a pas d’excuses », a également déclaré Joe Biden alors que le territoire palestinien est en proie à une crise humanitaire d’une gravité extrême. « Je travaille très dur » avec les autorités israéliennes, en ce sens, a-t-il abondé.

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également affirmé qu’« il appartient au Hamas de décider s’il est prêt à soutenir ce cessez-le-feu », alors qu’il rencontrait le premier ministre qatari à Washington. Avant d’appeler Israël à permettre que plus d’aide humanitaire arrive dans le territoire assiégé : « Israël doit maximiser tous les moyens possibles, toutes les méthodes possibles, pour faire parvenir de l’aide à ceux qui en ont besoin. »

« La sécurité et la sûreté de notre peuple ne seront assurées qu’avec un cessez-le-feu permanent, la fin de l’agression et un retrait de chaque centimètre carré de la bande de Gaza, (…) aucun processus d’échange d’otages ne peut avoir lieu avant », a de son côté affirmé, du Liban, Oussama Hamdane au nom du Hamas.

• L’ONU appelle à « inonder » Gaza d’aide face aux « enfants qui commencent à mourir de faim »

 Des enfants palestiniens souffrant de malnutrition sont soignés dans un centre de santé à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 mars 2024.

« Les enfants qui commencent à mourir de faim (…), cela devrait être une alarme pas comme les autres », a déclaré, mardi, Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Avant d’alerter : « Si ce n’est pas le cas maintenant, quand est-il temps (…) d’inonder Gaza avec l’aide dont elle a besoin ? C’est ce que nous devons voir se produire. »

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Le fait que la malnutrition elle-même soit désormais également répertoriée comme la cause directe de décès d’enfants est « alarmant », a également dit mardi James Elder, porte-parole de l’agence des Nations unies pour l’enfance, l’Unicef. Dans la journée, des avions-cargos américains ont largué plus de 36 000 repas dans le nord de Gaza, dans le cadre d’une opération conjointe avec la Jordanie, a de son côté fait savoir l’armée américaine.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a rapporté qu’un convoi de quatorze camions transportant environ 200 tonnes de nourriture avaient été bloqué, mardi, pendant trois heures par l’armée israélienne au checkpoint de Wadi Gaza, dans la localité de Zeitun au sud-est de la bande de Gaza, mais n’avait pas reçu l’autorisation d’aller plus loin. Les camions ont ensuite été pillés par « une foule désespérée qui s’est emparée du chargement », a précisé le PAM dans un communiqué.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également fait état de scènes « sinistres » d’enfants affamés, après avoir apporté de l’aide à deux hôpitaux du nord le week-end dernier pour la première fois depuis octobre. Les médecins de l’hôpital Kamal Adwan, le seul hôpital pédiatrique du nord de Gaza, ont déclaré à l’équipe qu’« au moins dix enfants [étaient] morts de faim », a dit Ahmed Dahir, qui dirigeait la mission, lors d’un point presse à Genève par liaison vidéo du territoire palestinien ravagé par la guerre. Depuis, le ministère de la santé du Hamas a rapporté que le nombre de décès d’enfants à l’hôpital dus à la malnutrition et à la déshydratation était passé à quinze, et que six nourrissons souffrant de malnutrition aiguë couraient un risque grave.

« Nous estimons que 8 000 Gazaouis doivent être orientés hors de Gaza », parmi lesquels 6 000 sont des victimes de guerre qui souffrent de multiples traumatismes, brûlures et amputations, a également déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens, lors du point presse, par vidéo. Sur 36 hôpitaux du territoire palestinien – qui compte 2,4 millions d’habitants –, 23 ne fonctionnent pas, et les autres sont limités à des degrés divers par la pénurie et les dommages subis dans les bombardements ou les opérations terrestres.

• Le Hamas « rejette » le rapport de l’ONU sur les violences sexuelles commises le 7 octobre

Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé des « allégations » concernant des viols et violences sexuelles commis par ses membres lors de l’attaque du 7 octobre, affirmant que ces informations sont « fausses » et « infondées » alors que la représentante spéciale de l’ONU sur les violences sexuelles lors des conflits, Pramila Patten, a rendu son rapport lundi sur l’attaque du 7 octobre en Israël. Elle y souligne qu’il existe des « motifs raisonnables de croire » que des victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre ont été violées. Le rapport évoque « des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux » situés « à la périphérie de Gaza », notamment le site du festival Nova.

« Nous rejetons et déplorons fermement ce rapport », écrit le Hamas, qui a toujours nié que ses membres aient commis de tels actes, estimant qu’il vise à « diaboliser la résistance palestinienne » et argumentant que le rapport « ne cite aucun témoignage de victimes ». Juste avant la publication du rapport, Israël, qui entretient des relations très tendues avec l’ONU, avait annoncé le rappel de son ambassadeur auprès de l’institution, accusée de vouloir « passer sous silence » le rapport de Mme Patten.

Le gouvernement canadien poursuivi en justice pour ses exportations d’armes vers Israël

Une coalition d’avocats et des citoyens d’origine palestinienne ont annoncé, mardi, avoir déposé une plainte contre le gouvernement canadien de Justin Trudeau pour suspendre ses exportations d’armes vers Israël.

La plainte a été déposée devant la Cour fédérale par l’ONG d’avocats Canadian Lawyers for International Human Rights (CLAIHR), plusieurs citoyens d’origine palestinienne et l’organisation palestinienne de défense des droits de l’homme Al-Haq. Ils visent la ministre des affaires étrangères canadienne, Mélanie Joly, et le ministre de la justice, Arif Virani.

Accusant le pays de violer le droit international et son droit interne sur les exportations d’armes, les plaignants souhaitent obtenir une ordonnance pour « mettre un terme aux exportations d’armes immorales et illégales du Canada vers Israël », selon un communiqué de l’ONG CLAIHR.

Ailleurs dans le monde, des procédures judiciaires similaires ont également été intentées. Mi-février, un tribunal néerlandais de La Haye a ordonné aux Pays-Bas d’arrêter l’exportation de pièces de F-35 à Israël, jugeant qu’il existait « un risque évident que de graves violations du droit humanitaire de la guerre soient commises dans la bande de Gaza » avec les avions de combat F-35 israéliens.

En février également, la justice britannique a rejeté un recours visant à suspendre les exportations d’armes britanniques vers Israël.

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