Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Gabriel Matzneff accusé de viols sur mineure par une nouvelle femme, le parquet ouvre une enquête

Une femme, qui accuse l’écrivain de l’avoir violée entre ses 4 et ses 13 ans, a demandé à être auditionnée par la justice. Elle dit vouloir aussi alerter pour d’autres enfants victimes. La première enquête ouverte en 2020 contre M. Matzneff est en cours d’analyse au parquet des mineurs de Paris.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 novembre 2023 à 17h13, modifié le 23 novembre 2023 à 18h48

Temps de Lecture 2 min.

L’écrivain français Gabriel Matzneff marche au bord de la mer Méditerranée à Bordighera, le 16 février 2020.

A la suite de nouvelles accusations à son encontre, une deuxième enquête pour viols sur mineure visant l’écrivain Gabriel Matzneff a été ouverte par le parquet de Paris, a annoncé ce dernier à l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 23 novembre, confirmant des informations de RMC.

Une femme d’une cinquantaine d’années accuse l’écrivain de l’avoir violée à plusieurs reprises entre ses 4 et ses 13 ans et a demandé en octobre au parquet de Paris de l’auditionner, notamment pour alerter sur d’autres enfants victimes, selon elle, de M. Matzneff. Les investigations ont été confiées le 23 octobre à l’Office mineurs (Ofmin).

« La requérante sera donc entendue, afin de pouvoir préciser les faits reprochés », a fait savoir jeudi le parquet. « Les investigations porteront tant sur leur caractérisation et [leur] qualification que sur les délais de prescription au regard de leur ancienneté », les faits reprochés remontant à « plusieurs décennies », a-t-il précisé.

La première enquête, ouverte en janvier 2020 après la publication du livre Le Consentement, de Vanessa Springora, et qui réunit désormais les « déclarations de plusieurs victimes », est en cours d’analyse au parquet des mineurs de Paris.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Vanessa Springora, la vie après « Le Consentement »

Ces investigations, qui sont près d’êtres closes, selon une source proche du dossier, devraient s’achever par un classement sans suite, les faits qui auraient pu faire l’objet de poursuites contre M. Matzneff étant prescrits. Dans ce cadre, les conseils de Bérénice (le prénom a été modifié car elle souhaite conserver son anonymat), fille adoptive d’un « ami intime » de Gabriel Matzneff, ont écrit le 10 octobre au parquet pour demander « l’audition-plainte » de leur cliente afin qu’elle soit entendue, porte plainte et fournisse les nouveaux éléments qu’ils ont pu recueillir en dix-huit mois de travail.

Contacté par l’AFP, Emmanuel Pierrat, avocat de l’écrivain aujourd’hui âgé de 87 ans, n’a pas souhaité commenter la nouvelle.

Son père adoptif « complice »

Selon le courrier, révélé par RMC et auquel l’AFP a eu accès, Bérénice a pu, depuis l’installation de ses parents adoptifs en Ehpad en septembre 2020, retrouver de nombreux documents « dissimulés » à leur domicile : correspondances entre le père adoptif et Gabriel Matzneff, agendas personnels et professionnels… Leur « découverte (…) l’a autorisée à mettre en mots des souvenirs et des vécus traumatiques jusque-là silencieusement bruyants », expliquent ses avocats.

Bérénice a aussi engagé « un dialogue avec son père adoptif », aujourd’hui mort. Dans leurs échanges enregistrés, son père « témoigne et confesse des faits dont lui-même et certains de ses amis, dont Gabriel Matzneff, ont été les auteurs », affirme le courrier. Bérénice accuse son père adoptif, qui était médecin, d’avoir été « complice » en la droguant avant d’être violée par Gabriel Matzneff ainsi que de l’avoir lui-même violée, selon M. Costantino. « Ce sont des éléments corroborés par son frère aîné » dans un courrier déclaratif, insiste l’avocat.

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences
Découvrir

Par ailleurs, une lettre consultée par l’AFP tisse un lien entre la famille Springora et celle de Bérénice : en juillet 1986, la mère de Vanessa Springora écrivait au père adoptif de Bérénice pour qu’il examine sa fille en sa qualité de médecin.

D’autres faits dont la prescription n’est pas encore établie

Les viols dénoncés par Bérénice auraient été commis à Paris, dans un contexte de « cercles mondains et d’influence, au sein desquels quelques-uns de leurs membres partageaient une certaine idée de la pédophilie voire même en partageaient une certaine pratique », accuse le courrier. Plus précisément, au domicile familial – l’ancien hôtel particulier de la princesse de Salm – où Gabriel Matzneff était « très régulièrement reçu », dans un appartement rue de Varenne et dans une chambre de l’hôtel Pont-Royal, dans le 7e arrondissement.

Si ces faits sont a priori prescrits, Bérénice a aussi été « le témoin oculaire d’exactions sexuelles, de viols commis par Gabriel Matzneff et d’autres sur trois enfants, eux aussi adoptés par des familles du même milieu » et dont la prescription n’est pas encore établie, affirme à l’AFP M. Costantino. Bérénice s’inquiète également que des enfants puissent encore être aujourd’hui « en contact » avec Gabriel Matzneff, notamment un mineur de moins de 15 ans, dont le père est proche de l’écrivain, selon elle.

Dans la première enquête, les déclarations de « plusieurs victimes » ont été réunies, a précisé le parquet. Le parquet des mineurs de Paris analyse actuellement l’enquête, terminée, « afin de rechercher si des éléments auraient permis d’interrompre la prescription des faits dénoncés ».

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.