Le ministre des affaires étrangères chinois a réitéré, jeudi 7 mars, l’appel de Pékin à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza. « Le fait qu’aujourd’hui, au XXIe siècle, cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée est une tragédie humaine, plus encore, c’est une honte pour la civilisation », a affirmé Wang Yi lors d’une conférence de presse à Pékin.
« Nous sommes favorables à ce que la Palestine devienne pleinement membre des Nations unies », a-t-il déclaré au moment où le conflit entre Israël et le Hamas fait toujours rage dans l’enclave palestinienne. « Le souhait de longue date du peuple palestinien de créer un pays indépendant ne peut plus être éludé », a-t-il ajouté. Bien que la Chine entretienne de bonnes relations avec Israël, elle soutient depuis plusieurs décennies la cause palestinienne et milite traditionnellement pour une solution à deux Etats.
« Face à un environnement international instable et complexe, la Chine sera résolument une force pour la paix, la stabilité et le progrès dans le monde », a également dit Wang Yi, qui s’exprimait en marge de la session annuelle du Parlement chinois, le principal événement politique de l’année en Chine, qui est traditionnellement l’occasion pour le gouvernement de présenter les grandes lignes de sa politique économique et diplomatique.
La conférence de presse de Wang Yi s’inscrit dans le cadre des inquiétudes, parmi les Occidentaux et certains de ses voisins asiatiques, qui découlent de l’influence politique croissante de la Chine dans le monde.
Nouveaux incidents en mer de Chine
Les dirigeants des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et d’Australie ont ainsi mis en garde, mercredi, contre les actions qui « menacent la paix » en mer de Chine méridionale, à la suite de nouveaux incidents entre la Chine et les Philippines dans ces eaux disputées.
Des bateaux des garde-côtes chinois ont été accusés, mardi, par les Philippines de harceler une flottille de navires philippins en mission de ravitaillement près d’un récif disputé. Pékin a accusé Manille d’avoir délibérément voulu provoquer un incident.
« Nous défendrons nos droits légitimes » dans la zone, a souligné, jeudi, Wang Yi. La Chine revendique la quasi-totalité des îles de la mer de Chine méridionale. Mais d’autres pays riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie ou encore Brunei ont des prétentions concurrentes et contrôlent plusieurs îlots.
« Nous nous opposons résolument à toute hégémonie et intimidation et défendons avec force la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement » de la Chine, a par ailleurs souligné Wang Yi, dans une claire référence à Washington.
Défense des bonnes relations avec la Russie
Les Etats-Unis « blâment » la Chine « sous n’importe quel prétexte », a affirmé le chef de la diplomatie chinoise. Les tensions bilatérales restent vives sur plusieurs dossiers : Taïwan, le commerce, les nouvelles technologies, la lutte d’influence en Asie-Pacifique ou encore les droits humains. « Les moyens de pression sur la Chine sont sans cesse renouvelés et la liste des sanctions unilatérales constamment allongée », a déploré Wang Yi.
Le chef de la diplomatie chinoise a également averti que les dirigeants politiques taïwanais cherchant à obtenir l’indépendance de l’île, revendiquée par la Chine et soutenue par les Etats-Unis, seraient « liquidés par l’histoire ».
Wang Yi a également défendu, jeudi, les bonnes relations de son pays avec la Russie, alors que la Chine est critiquée par les Occidentaux sur le dossier ukrainien. « La Chine et la Russie ont créé un nouveau modèle pour les relations entre grandes puissances, qui diffère complètement de l’ancienne époque de guerre froide », a fait savoir Wang Yi.
Si Pékin cherche à se positionner comme une partie neutre dans la guerre, son partenariat stratégique avec Moscou s’est renforcé depuis le début du conflit.
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