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Dans une enquête interne, 17 étudiants d'AgroParisTech affirment avoir été violés au cours de leurs études

Par
  • France Bleu

17 étudiants "déclarent avoir subi un ou plusieurs viols" pendant leurs études au sein de l'école d'ingénieurs AgroParisTech, selon les conclusions d'une enquête interne publiée ce mardi. L'école d'ingénieurs a saisi la justice.

Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris en mars 2022. Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris en mars 2022.
Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris en mars 2022. © AFP - Anna Margueritat

Une enquête interne auprès des étudiants de l'école d'ingénieurs AgroParisTech publiée ce mardi fait état de 17 cas de viols et de dizaines d'agressions sexuelles parmi ses élèves. AgroParisTech indique avoir saisi la justice.

Cette enquête a été menée en 2021 par une association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, la CASSIS (cellule agro de sensibilisation et d'information sur la sexualité), auprès des 2.000 étudiants. 566 d'entre eux y ont répondu. Elle dresse un bilan "alarmant", selon cette cellule.

141 agressions sexuelles

Sur 566 réponses complètes, 526 cas de comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle (sans contact physique) ont été recensés, 141 répondants ont déclaré avoir été victimes d'agression sexuelle et 17 de viols (dans 16 cas des femmes et un cas une personne qui se déclare "non binaire"). Les membres de l'association alertent sur "l'ampleur de ces violences sexistes et sexuelles" au sein de l'établissement et du "caractère urgent et alarmant de la situation".

"L'ampleur est importante", a aussi souligné auprès de l'AFP Laurent Buisson, le directeur général d'AgroParisTech, qui a précisé avoir reçu le rapport définitif de la cellule étudiante dimanche, et avoir "signé un courrier à la procureure de la République hier (lundi, ndlr)".

Des cas déjà connus, pas l'ampleur

"Pour la période couverte par cette enquête, c'est-à-dire les quatre dernières promotions, nous savions déjà qu'il y avait eu des affaires. Il y avait eu deux saisines de la section disciplinaire, avec des sanctions, et des signalements au procureur de la République. Mais là, ce dont on a pris la mesure, c'est le nombre d'affaires qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous", a-t-il ajouté.

L'école va "déployer un plan d'action à la rentrée", a déclaré Laurent Buisson. "On va chercher à avoir des référents externes à l'école, on va chercher des partenariats avec des associations ou des prestataires", notamment pour "assurer la présence dans les événements festifs" et mener des "enquêtes annuelles", a-t-il ajouté. 

De nombreuses affaires au sein de grandes écoles

La justice a récemment ouvert plusieurs enquêtes concernant des accusations de violences sexuelles au sein de prestigieuses grandes écoles. En avril, une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles était ouverte par le parquet d'Evry à la suite d'un questionnaire interne de l'école Polytechnique révélant l'ampleur de ces faits au sein de l'établissement.

En octobre, une autre enquête avait été ouverte après des révélations visant CentraleSupélec. Une étude interne y avait fait état d'une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles ou viols pendant l'année universitaire.

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