L’Arménie et l’Azerbaïdjan peuvent-ils à nouveau entrer en guerre ?

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Vidéo  La disparition du Haut-Karabakh en septembre 2023 semblait marquer la fin d’un conflit vieux de plusieurs décennies entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Or, les discours guerriers à Bakou et l’accumulation de biens militaires par ces deux voisins ennemis du Caucase remettent en question la durabilité de la paix actuelle.

Que ce soit en 1993, en 2016 ou en 2020 : les guerres précédentes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan étaient principalement déclenchées par la question du Haut-Karabakh, dont l’Arménie soutenait la quête d’indépendance et dont l’Azerbaïdjan réclamait le contrôle total.

Jusqu’à la dernière guerre en septembre 2023, qui a marqué la disparition de cette petite république autoproclamée. Sans le soutien militaire de l’Arménie cette fois, les forces de défense du Haut-Karabakh ont à peine tenu 24 heures contre une attaque azerbaïdjanaise. A cette offensive éclair ont suivi la dissolution du Haut-Karabakh et l’exode de la quasi-totalité de sa population vers l’Arménie.

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Or, cette guerre aurait-elle non seulement marqué la fin du Haut-Karabakh, mais également la fin des décennies de tensions et de guerres meurtrières entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ? Cela n’est pas certain.

Anita Khachaturova, chercheuse au Cevipol, le centre de recherche de l’Université Libre de Bruxelles, n’exclut « pas du tout » la possibilité d’une nouvelle guerre. Même si, pour la spécialiste, une guerre dans les semaines et les mois à venir reste un scénario largement improbable.

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« L’Azerbaïdjan a récemment été choisi pour organiser la COP29. Donc, on imagine que dans un tel contexte, avec cet événement qui est quand même de grande envergure, [une guerre] serait quelque chose que l’Azerbaïdjan préférerait éviter pour ne pas ternir sa réputation. »

Et après la COP29 ? La fragilité géopolitique de la région ne laisse pas présager une paix éternelle, d’autant plus que la rhétorique de guerre n’a jamais disparu des discours politiques à Bakou. Au contraire, les revendications territoriales et les désignations de l’Arménie comme « menace », ont augmenté.

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L’Arménie affaiblie

En parallèle, l’Arménie a multiplié ses achats d’armement et ses recherches d’alliés militaires. Or, cette course aux armes semble plutôt avoir lieu dans le cadre d’une tentative de dissuasion dans l’espoir d’échapper à une énième guerre. En effet, parmi les deux adversaires, l’Arménie est actuellement le plus faible, ce qui la contraint à assumer une stratégie défensive, voire concessionnaire, sur tous les plans.

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Anita Khachaturova précise : « L’Arménie, aujourd’hui, fait face à une vulnérabilité et à une faiblesse militaires et politiques qui excluent complètement qu’une attaque arménienne sur le territoire de l’Azerbaïdjan puisse avoir lieu. »

Bakou répond à cela avec une hausse constante de son budget militaire, qui, d’ores et déjà, dépasse la totalité du budget national de l’Arménie.

Dans l’éventualité d’une reprise des hostilités sur le terrain, l’Arménie aurait alors besoin d’aide militaire considérable afin de pouvoir affronter son voisin, qui, de son côté, peut compter sur le soutien d’un membre de l’Otan, la Turquie.

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Alors que la Russie, pays protecteur historique de l’Arménie, n’est pas venue à l’aide des Arméniens du Haut-Karabakh en septembre dernier, la crainte principale aujourd’hui à Erevan reste l’abandon : l’Arménie pourra-t-elle vraiment compter sur ses alliés ?

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