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Energie

Carburant: la situation se tend dans les stations-service

L'approvisionnement du bassin parisien par la raffinerie de Totalénergies de Gonfreville-L'Orcher a néanmoins repris vendredi après une intervention des forces de l'ordre.

Particulièrement mobilisés contre la réforme des retraites, les salariés grévistes des raffineries de pétrole n'ont pas l'intention de desserrer leur étau. Conséquence, les difficultés d'approvisionnement dans les stations-service augmentent jour après jour.

"Maintenant, avec des dépôts en grève, et cinq raffineries sur six à l'arrêt, l'objectif est de tenir jusqu'au retrait" du texte, explique à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national CGT Chimie.

Selon les chiffres de l'UFIP (une organisation qui rassemble les sociétés énergétiques et pétrolières), on compte ce vendredi matin 15% de rupture d'au moins un carburant au niveau national.

Avec de fortes disparités régionales:

  • Pays de Loire: 36%
  • Bretagne: 34%
  • Paca: 29%
  • Ile-de-France: 17%
  • Normandie: 16%

Toujours selon l'UFIP, 5 à 10 dépôts sont encore bloqués sur les 200 en France.

Selon Auto-Moto.com, ce vendredi 24 mars au matin, 2161 stations-service étaient en manque d’au moins un type de carburant (contre 1200 le 21 mars) dont 972 en rupture totale.

Plus de 2000 stations-service en manque d'au moins un carburant

Face à ces difficultés d’approvisionnement, des restrictions d'achat de carburant sont mises en place jusqu’au lundi 27 mars dans les départements du Vaucluse et du Gard. Les particuliers ont droit à 30 litres pour les voitures et de 120 litres pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes.

L'approvisionnement du bassin parisien en carburants par la plus grande raffinerie de France de Totalénergies à Gonfreville-L'Orcher en Normandie a néanmoins repris vendredi après une intervention des forces de l'ordre, a indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

"Le pompage a redémarré" et "cela permet d'approvisionner l'Ile-de-France", a déclaré la ministre, interrogée par RMC.

Selon Eric Sellini, "ce sont juste les expéditions qui vont reprendre, très partiellement et s'ils y arrivent, et sur un seul produit, le kérosène car les aéroports parisiens sont à sec".

Le gouvernement dispose pour sa part de "trois à quatre mois" de stocks "pour faire face à tout type de crise" et dans lesquels le gouvernement puise depuis début mars, a rappelé Agnès Pannier-Runacher. "Le sujet, ce n'est pas les stocks mais la logistique", a-t-elle dit.

Olivier Chicheportiche avec AFP