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Dans l’immobilier, pas encore un krach, mais une crise certaine

Après des années d’emballement, le marché connaît un fort repli des transactions, du fait de la hausse des taux de crédit, ainsi qu’un début de recul des prix.

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Publié le 04 octobre 2023 à 04h45, modifié le 04 octobre 2023 à 12h24

Temps de Lecture 7 min.

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Leur agent immobilier leur a conseillé « de ne pas s’entêter et de baisser le prix ». Le couple, installé dans le 19e arrondissement de Paris, a suivi sans regimber la recommandation : leur appartement de quatre pièces, mis en vente en avril à 695 000 euros, s’affiche désormais à 640 000 euros. Malgré cet « effort », il n’a toujours pas trouvé preneur.

Entre-temps, le ménage a acheté un autre logement, plus cher, en souscrivant un prêt « relais acquisition ». « Nous ne sommes pas pris à la gorge, mais nous avons beaucoup baissé notre prix de vente. Nous sommes désormais à 7 600 euros le mètre carré, et donc là, nous rognons déjà sur notre budget, explique Nathalie (le prénom a été changé). Sans compter que nous payons les charges et la taxe foncière des deux appartements. C’est un gros stress. »

Aux années de surchauffe du marché immobilier, porté par des taux d’intérêt historiquement bas et une frénésie d’achat post-Covid, succède une période de sidération. Depuis le pic de transactions enregistré en août 2021, à plus de 1,2 million d’acquisitions réalisées sur une année glissante (entre août 2020 et août 2021), le volume s’est effondré. « A la fin de l’année 2023, on devrait recenser entre 900 000 et 950 000 transactions sur un an », prévoit Frédéric Violeau, notaire à Caen et chargé des statistiques immobilières nationales du Conseil supérieur du notariat. Avec 300 000 opérations annuelles de moins, le marché se contracterait d’un quart.

Le point de bascule ? La fin du cycle de l’argent « gratuit ». La baisse historique des taux depuis le milieu des années 2010 avait eu pour effet de solvabiliser massivement la clientèle et alimenté une hausse des prix considérable. Pour juguler l’inflation, à l’œuvre en Europe et dans le monde depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février 2022, les institutions monétaires ont procédé à des hausses brutales des taux d’intérêt.

Les banques ont répercuté ces hausses. Le taux moyen des crédits immobiliers a ainsi été multiplié par près de quatre, passant d’à peine plus de 1 % en décembre 2021 à 3,8 % en août 2023. De quoi réduire sensiblement le pouvoir d’achat des ménages, qui ont massivement renoncé à se lancer dans un projet immobilier, comme en témoigne la chute de 45 % en un an du montant des crédits immobiliers aux particuliers.

« Les acquéreurs sont pointilleux sur tout »

Face à des acheteurs qui se font rares, les vendeurs n’ont plus la main. « Lorsque nous avons acheté notre appartement en 2013, un petit trois-pièces dans le 10e arrondissement de Paris, nous avions dû nous précipiter pour l’avoir. L’important était qu’il nous convienne à 80 %. Désormais, les acquéreurs sont très pointilleux sur tout. Ils font des contre-visites, pour finalement ne pas acheter », raconte Vincent (le prénom a été modifié), parti s’installer dans le sud de la France. Il a fini par vendre son 55 mètres carrés, un an après l’avoir confié à une agence immobilière. L’appartement a trouvé preneur à 615 000 euros, bien en deçà du prix initial de 670 000 euros.

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