VIDÉO - Déjà plus de 19.000 réfugiés : l'inexorable exode des Arméniens du Haut-Karabakh

par A. LG avec AFP
Publié le 26 septembre 2023 à 11h03, mis à jour le 28 septembre 2023 à 10h50

Source : TF1 Info

Près d’une semaine après l’invasion éclair de l'enclave du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan, l'exode des Arméniens se poursuit.
Au moins 19.000 habitants du Nagorny Karabakh ont déjà fui en Arménie, a indiqué mardi Erevan.
La France a annoncé une hausse de son aide aux réfugiés et "des initiatives" dans les prochains jours.

Arrivés à bord de voitures ou d'autobus, des milliers d'habitants de l'enclave du Nagorny Karabakh ont déjà trouvé refuge en Arménie. Près d'une semaine après l'offensive éclair et victorieuse menée par l'Azerbaïdjan dans cette région sécessionniste du Caucase majoritairement peuplée d'Arméniens, Erevan a annoncé mardi avoir accueilli près de 19.000 réfugiés.

L'afflux à Goris, ville d'une vingtaine de milliers d'habitants dans la région arménienne de Syunik, première étape pour les réfugiés du Nagorny Karabakh, a commencé dans la soirée de dimanche. L'exode est tel qu'il a provoqué lundi des embouteillages monstres sur l'unique route reliant la "capitale" du Nagorny Karabakh, Stepanakert à l'Arménie. Mardi, des centaines de véhicules faisaient encore route vers ce pays, a constaté une équipe de l'AFP.

La crainte d'être bloqués pendant des mois

Ces civils fuient malgré la promesse de l'Azerbaïdjan, réitérée lundi par son président Ilham Aliev, que les droits des Arméniens dans cette enclave conquise par son armée seraient "garantis". L'Azerbaïdjan s'est engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie. Pour les 120.000 habitants du Nagorny Karabakh, la cohabitation avec les "Turcs", (nom donné communément aux Azerbaïdjanais dans la région) semble inconcevable.

Après les premiers réfugiés, des habitants de villages proches de la frontière, les autorités avaient annoncé que la priorité serait donnée à ceux ayant perdu leur maison. Mais nombre d'habitants de Stepanakert craignaient d'être bloqués pendant des mois, a affirmé à l'AFP par téléphone une habitante de la capitale.

L'accueil s'organise

Face à l'afflux annoncé, l'accueil s'organise. Les hôtels de Goris ont été réquisitionnés. Le gouverneur de la région de Syunik, Robert Ghoukassian, a affirmé à la presse pouvoir héberger 10.000 personnes. La semaine dernière, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lui annoncé que son pays de 2,9 millions d'habitants se préparait à accueillir 40.000 réfugiés. 

La France augmente son aide aux réfugiés

La Russie, qui voit le Caucase comme son pré carré et avait déployé il y a trois ans une force de maintien de la paix dans ce territoire après une brève offensive de l'Azerbaïdjan, a de son côté fermement rejeté lundi les critiques émises par M. Pachinian qui l'a accusée d'avoir abandonné son allié.

Mardi, devant les députés, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé que la France allait porter à 12 millions d'euros l'aide aux réfugiés, ainsi que "des initiatives dans les prochains jours", dans le cadre des relations bilatérales, dans le cadre européen et des Nations Unies. Par ailleurs, Paris va envoyer "dans les prochaines heures" du matériel d'urgence à Erevan, après l'explosion d'un dépôt de carburant qui a tué 20 personnes dans l'enclave du Haut-Karabakh. 


A. LG avec AFP

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