France: Darmanin prolonge l'opération «Wuambushu» à Mayotte jusqu'à fin 2023

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a attendu deux mois après le lancement chaotique de l'opération « Wuambushu » pour retourner à Mayotte. Le temps pour le ministre, qui a fait de l'immigration l'un de ses sujets privilégiés,  d'avoir les moyens de défendre un premier bilan et de donner des assurances sur la détermination de l'État à lutter contre les conséquences de l'immigration illégale en provenance des Comores.

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Car deux mois après le lancement de l'opération «Wuambushu », le bilan est maigre. Alors que les autorités avaient prévu la destruction de 1 000 bangas, ces cases en tôles qui composent les bidonvilles de Mayotte, elles tablent dorénavant sur la destruction d'environ « 1 250 » logements insalubres à Mayotte d'ici « la fin de l'année ». Le ministre justifie ce « retard », à cause des « très nombreux recours » juridiques déposés par les habitants des bidonvilles qui « ont empêché le préfet de faire son travail de lutte contre l'insalubrité ».

Fin avril, le volet lutte contre le logement insalubre avait d'ailleurs été totalement mis à l'arrêt suite à l'annulation du bidonville de Talus. Depuis, la justice a tranché et le quartier, tout comme celui de Barakani le 19 juin dernier et, plus récemment, celui des Badamiers, en Petite-Terre, ont été détruits. Ce dimanche, alors qu'il assistait à la démolition de logements aux Badamiers, le ministre de l'Intérier a d'ailleurs promis « d'accélérer » les opérations.  

Et si l'opération bénéficie d'un large soutien au sein de la population mahoraise, excédée par l'insécurité croissante sur l'île, Wuambushu « ne règle aucun problème de fond, accroît au contraire les tensions entre habitants de l'île et aggrave la grande pauvreté de personnes déjà très précaires », ont estimé les responsables de sept ONG et associations, dont Médecins du monde, le Secours catholique et la Fondation Abbé Pierre, dans une tribune publiée samedi par Le Monde.

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Loi immigration

Cette opération à Mayotte est importante pour M. Darmanin qui est en première ligne sur le dossier migratoire. La preuve, Élisabeth Borne, qui s'était rendu à La Réunion au mois de mai s'était bien gardée de faire le crochet par Mayotte, comme on aurait pu s'y attendre, rapporte Valérie Gas, du service politique de RFI. 

En plus de l'opération, c'est aussi Gérald Darmanin qui a été chargé de mener les négociations avec Les Républicains (LR)  pour préparer une nouvelle loi immigration avant l'été, selon le souhait du président de la République. Une mission difficile qui n'a pas abouti puisque Gérald Darmanin a annoncé qu'il n'y aurait pas de nouveau texte présenté en juillet et que ce serait le texte déjà discuté au Sénat qui serait repris après les élections sénatoriales. Le ministre de l'Intérieur issu de la droite entérine ainsi son échec à trouver un compromis avec les députés LR. 

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