Les enseignants à nouveau appelés à faire grève ce mardi

Les syndicats dénoncent notamment le plan « Choc des savoirs », annoncé par Gabriel Attal en décembre. Deux autres journées de manifestation sont déjà prévues en mars.

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Manifestation du monde enseignant à Paris, le 1er février 2024.
Manifestation du monde enseignant à Paris, le 1er février 2024. © Anton Karliner/Sipa

Temps de lecture : 3 min

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Un nouvel appel à la grève des enseignants. Moins d'une semaine après une première journée qui a mobilisé, jeudi 1er février, 20,26 % de grévistes selon le ministère de l'Éducation – les syndicats évoquant, eux, 47 % de participation dans les collèges et les lycées et 40 % dans les écoles maternelles et élémentaires –, le Snes-FSU (majoritaire), Sud Éducation et la CGT Éduc'action appellent à nouveau à la grève ce mardi 6 février.

Forts de la « réussite » du premier appel, avec la plus forte mobilisation enregistrée depuis janvier 2022 lors des vacances polémiques de Jean-Michel Blanquer à Ibiza, les trois syndicats veulent maintenir le mouvement. Parmi leurs revendications, des mots d'ordre similaires à ceux de la semaine dernière : les conditions de travail dégradées, l'exigence de meilleurs salaires, mais aussi la défense de l'école publique et la dénonciation du plan « Choc des savoirs », annoncé par Gabriel Attal en décembre.

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Contre « une école du tri social »

« Nous souhaitons voir cette mobilisation se poursuivre, et s'inscrire dans la durée, car il y a des enjeux très forts, affirme ainsi Claire Guéville, secrétaire nationale SNES-Fsu responsable du lycée. Nous portons des revendications en termes de salaires et d'amélioration de nos conditions de travail, mais nous sommes aussi en profonde opposition au projet d'école porté par le gouvernement. Il met à mal l'école publique, disqualifie et entrave son développement en la privant de moyens et en lui imposant des réformes qui sont catastrophiques pour le devenir des jeunes. »

L'intersyndicale dénonce ainsi une vision passéiste et conservatrice de l'école, et s'oppose notamment à la mise en place de groupes de niveau au collègue pour les mathématiques et le français et au fait que l'accès au lycée soit conditionné à l'obtention du brevet.

« Réunir les élèves les plus en difficulté dans un même groupe ne les aide pas à progresser, bien au contraire. C'est une école du tri social qui est en train de se construire, et nous refusons d'organiser le tri des élèves dès la sixième, poursuit Claire Guéville. Cette mesure fait l'objet d'un refus massif de la part des collègues, d'autant que cela va faire exploser le collège qui rencontre déjà des difficultés aujourd'hui. La colère est très grande. »

Un « début de mouvement »

Alors qu'ils avaient rallié l'appel du 1er février, après la polémique Amélie Oudéa-Castéra, l'Unsa-Éducation et la Sgen-CFDT ne se sont cette fois pas joints à l'intersyndicale. « Nous avons voulu préserver les personnels, qui ont déjà perdu une journée de salaire jeudi dernier, explique Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale de l'Unsa-Éducation. Mais nous partageons tous ces mots d'ordre, qu'il s'agisse des conditions de travail, du besoin de revalorisation salariale et d'opposition au plan “Choc des savoirs”. »

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Le FSU-Snuipp, majoritaire dans le primaire, n'appelle pas non plus ses adhérents à la grève, alors qu'ils étaient 40 % à l'avoir suivie la semaine dernière. Le syndicat continue néanmoins à soutenir le mouvement, et explique son choix par un délai de prévenance jugé trop court pour les instituteurs qui sont tenus de se déclarer grévistes avec quarante-huit heures d'avance.

Ceux-ci sont néanmoins appelés à organiser des actions de mobilisation diversifiées et à se préparer à une reprise du mouvement à la rentrée des vacances de février, qui débutent samedi 10 février pour la zone C (académies de Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles). Une pétition intersyndicale appelant à l'abandon des mesures du plan « Choc des savoirs » va par ailleurs être lancée.

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« Nous sommes dans une phase de début de mouvement, observe Claire Guéville. Les mobilisations vont reprendre après les vacances et se poursuivre jusqu'au retrait du projet et jusqu'à la résolution de la question salariale. Cela va durer et prendre de multiples formes, dont la grève, qui pourrait devenir reconductible. Nous en discutons entre organisations syndicales. » Deux journées de manifestation sont d'ores et déjà prévues, le 8 mars pour la journée internationale des droits des femmes et le 19 mars, jour de mobilisation de la fonction publique.

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Commentaires (19)

  • Callaghan

    Etonnez-vous que l'école privée soit plébiscitée ! Les profs sont les premiers à envoyer leur progéniture dans le privé. Il savent pourquoi, faire grève sans culpabiliser !

  • rlv

    Qu’ils changent de metier ! La ratp et la sncf recrutent !. Ils ne seront pas perdus et retrouveront la culture de la greve …

  • Antoine67

    De ne pas bosser, tous les pretextes sont bons !