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Malgré des débuts chaotiques, le Salon de l'agriculture 2024 a fait le plein

Des personnes assistent au Salon International de l'Agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, France, le 27 février 2024.
Des personnes assistent au Salon International de l'Agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, France, le 27 février 2024. Benoit Tessier / REUTERS

Marquée par des incidents lors de la venue d'Emmanuel Macron, la 60e édition a attiré environ 600.000 visiteurs. Et toujours plus de politiques.

La 60e édition du Salon international de l'agriculture (SIA) s'est clôturée ce dimanche soir, nettement mieux qu'elle n'avait débuté. « Les visiteurs ont été au rendez-vous malgré une inauguration présidentielle compliquée par des revendications syndicales fortes. Nous avons rattrapé notre retard et atteint 603.652 visiteurs, soit une légère baisse de moins de 2 % par rapport à l'an passé », souligne Jean-Luc Poulain, le président du SIA.

Le jour de l'inauguration du salon, le 24 février, les paysans en colère contre le gouvernement avaient voulu empêcher Emmanuel Macron d'ouvrir ce grand comice agricole très médiatisé, rendez-vous incontournable des Français avec ceux qui les nourrissent. Ce jour-là, les CRS avaient dû investir le hall 1 pour permettre au président de couper le ruban officiel, avec plus de quatre heures de retard. Malgré les bousculades, huées et sifflets à son égard, le chef de l'État a tenu envers et contre tout à déambuler dans un bâtiment interdit d'accès pendant six heures au public. « Cela a entraîné une baisse de 20 % le week-end de l'inauguration. Les familles ont reporté leur visite les jours suivants, particulièrement le dernier samedi, où nous avons battu un record avec plus de 100.000 entrées », ajoute le patron du SIA.

Ainsi le pavillon 1, celui des animaux de la ferme, n'a jamais désempli. C'est un passage obligé pour les anonymes comme pour les VIP tel Christian Prudhomme, patron du Tour de France, venu remettre les prix des meilleures fresques agricoles réalisées par les paysans l'été dernier lors de la Grande Boucle. Un hall où de grandes enseignes de la distribution et de l'agroalimentaire sont également présentes. « C'était un bon salon pour nous avec une grosse affluence. Le grand public était au rendez-vous. On a pu parler d'Herta, de nos filières et de nos bonnes pratiques autour de la viande française et de la décarbonation de l'agriculture, note Charles de Kervenoaël, président-directeur général d'Herta France, première marque nationale de charcuterie traiteur. Le hall 1 de l'élevage est un lieu incomparable pour rencontrer toutes les parties prenantes : clients, fournisseurs et pouvoir public. »

Pour le Ligeral, la guinguette de dégustation des produits issus de porcs de six races locales françaises - dont le cul noir du Limousin, le blanc de l'ouest, le noir de Bigorre ou le porc basque -, le bilan est aussi positif. « Excepté le premier samedi, où notre stand n'a pu ouvrir qu'après 15 heures, entraînant 60 % de pertes et un manque à gagner de près de 15.000 euros, nous avons eu ensuite un engouement assez fort pour nos produits », commente Mickaël Delanotte, représentant la coopérative l'Écusson noir, l'un des gestionnaires du Ligeral.

Réfléchir à une nouvelle organisation

Le SIA est aussi un incontournable lieu de passage pour les politiques. À un peu plus de trois mois des élections européennes, ils sont 83 (contre 52 en 2022), dont 30 ministres, à avoir arpenté les allées de la plus grande ferme de France à la rencontre des responsables syndicaux agricoles. « Nous avons reçu toutes les têtes de liste aux élections européennes, de LFI au RN, sans aucune distinction, assure Jérémy Giroud, viticulteur dans le nord du Rhône et vice-président national en charge du renouvellement des générations au sein du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA). L'avantage de ce salon, c'est que pendant dix jours syndicalistes, politiques et partenaires du monde agricole sont tous au même endroit. Cela facilite la prise de rendez-vous et l'aboutissement de décisions. »«Toute personne qui venait sur notre stand pour discuter avec les JA était la bienvenue, nous avons eu la visite de François Hollande. Demain, si le gouvernement change, on doit pouvoir travailler avec tout le monde », ajoute François-Xavier Hupin, céréalier dans le Calvados, secrétaire général adjoint des JA. Alors que des critiques émergent sur la place de plus en plus importante prise par les visites des politiques sur le salon, son directeur indique réfléchir à une nouvelle organisation. « Soit on réduit le nombre de jours où ils peuvent se rendre au salon, soit on réduit la durée de leur déambulation pour ne pas avoir à gérer des visites qui durent parfois plus de dix heures », explique Jean-Luc Poulain.

À onze mois des élections aux chambres d'agriculture et alors que la crise est encore loin d'être éteinte, les quatre syndicats agricoles ont profité de ces journées pour recruter de nouveaux adhérents. « Nous n'avons jamais eu autant de contacts et d'adhésions, se félicite Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale (CR). Nous notons des avancées du gouvernement par rapport à nos revendications concernant la trésorerie et la simplification. Mais pour l'amélioration du revenu, ce n'est pas gagné. » Sur les stands de la CR, les bonnets jaunes se sont arrachés, tout comme les autocollants gratuits « On marche sur la tête » sur ceux de la FNSEA et des JA. Concernant la consommation d'alcool sur place, seul « un seul stand a été fermé pour ne pas avoir respecté le règlement » et « aucun coma éthylique n'a été relevé contre 82 l'an dernier », souligne Arnaud Lemoine, directeur du SIA.

Si les agriculteurs ont quitté Paris dimanche soir, la mobilisation n'est pas terminée. « Il y aura encore des actions sur le terrain après le salon car, sur le plan politique, les choses ne sont clairement pas terminées », prévient Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

Malgré des débuts chaotiques, le Salon de l'agriculture 2024 a fait le plein

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26 commentaires
  • Anonyme

    le

    C’est l’horreur ce salon !

  • Anonyme

    le

    Les français soutiennent les agriculteurs je ne vois pas pourquoi il n'aura pas fait le plein sinon...!

  • Ite Missa Est

    le

    Pour gonfler les chiffres, il aurait fallu que les crs paient leur entrée le premier jour !

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