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La désorganisation de l’année de terminale, impensé de la réforme du bac

L’avancement des épreuves du baccalauréat, mis en place par Jean-Michel Blanquer, montre le manque de préparation de l’examen. Plus que d’en « restaurer sa valeur », la mesure avorte l’année scolaire et ne profite pas aux lycéens, qui relâchent leurs efforts au cours des derniers mois.

Publié le 13 juin 2023 à 11h30, modifié le 28 juin 2023 à 16h14 Temps de Lecture 3 min.

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Pour la première fois en 2023, le nouveau baccalauréat tel que repensé par la réforme du précédent ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a été mis à l’épreuve des faits. Avec deux ans de retard sur le calendrier prévu en raison de la pandémie de Covid-19, les 536 000 élèves des voies générale et technologique ont planché dès le mois de mars sur leurs épreuves de spécialité, qui comptent pour un tiers de leur note finale au baccalauréat, aux côtés du contrôle continu (40 %), de l’épreuve de philosophie (8 %), et de celles du grand oral et de français (10 % chacune).

L’année scolaire qui s’achève permet de mesurer à quel point cette refonte de l’examen national a altéré l’année de terminale. Dans l’esprit de ses concepteurs, il s’agissait de « reconquérir le mois de juin » jusqu’alors « paralysé » par les examens, d’éviter le « bachotage » en fin d’année et d’encourager le travail de septembre à juin, de « restaurer la valeur » du baccalauréat en intégrant aux dossiers Parcoursup les notes de spécialité, et de faire de la terminale une « passerelle vers le supérieur » dans le projet de « continuum du bac – 3, bac + 3 ».

Or juin est toujours consacré à l’examen, qui débute mercredi 14 par l’épreuve de philosophie suivie de deux semaines de grand oral (et d’oraux de français). Non seulement la « reconquête » du dernier mois de l’année scolaire n’a pas eu lieu, mais la réforme a fragilisé tout le troisième trimestre, pour lequel le ministre Pap Ndiaye reconnaît à demi-mot des difficultés.

Une angoisse démesurée

L’organisation des épreuves écrites de spécialité en mars, suivies des oraux de langues, des travaux pratiques de sciences, et des journées de corrections pour les enseignants, a entraîné, selon les calculs du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissement, la perte de 1,2 million d’heures de cours, soit l’équivalent d’une semaine de cours pour chaque lycéen. Début avril, les dossiers Parcoursup étaient bouclés et les élèves connaissaient 80 % de leur note de bac, installant pour l’immense majorité la certitude que, quel que soit le résultat, les jeux étaient faits. Depuis lors, les établissements signalent un absentéisme perlé des élèves, que n’objective aucun chiffre pour l’heure. Non moins inquiétant pour la solidité des acquis, les enseignants témoignent du relâchement des lycéens qui, même présents, ont du mal à rester mobilisés et impliqués pour les derniers mois de l’année sans l’horizon d’épreuves dont dépendraient leur réussite et leur passage dans le supérieur.

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