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Faux terroriste au lycée Sainte-Catherine du Mans : un exercice intrusion controversé

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L'irruption d'un faux terroriste pour un exercice intrusion au lycée Sainte-Catherine du Mans vendredi 17 novembre a semé un début de panique dans l'établissement. La direction assume cette mise en scène qui a choqué certains élèves et professeurs.

L'établissement Sainte-Catherine au Mans accueille un millier d'élèves et d'apprenants dans de nombreux domaines L'établissement Sainte-Catherine au Mans accueille un millier d'élèves et d'apprenants dans de nombreux domaines
L'établissement Sainte-Catherine au Mans accueille un millier d'élèves et d'apprenants dans de nombreux domaines © Radio France - Ruddy Guilmin

Un faux terroriste qui pénètre dans un lycée du Mans et profère des menaces de mort envers le directeur. C'est le scénario qui a été choisi pour l'exercice intrusion organisé vendredi 17 novembre au lycée Sainte-Catherine du Mans. C'est vers 9h30 que ce membre du personnel, le visage dissimulé sous une cagoule, a fait irruption muni d'un talkie-walkie en menaçant le directeur de l'établissement : "Il est où Gourvès ? Je vais le tuer !"

Cette mise en scène a semé un début de panique dans l'établissement, notamment dans le hall où se trouvaient quelques dizaines d'élèves. "Il y a eu des malaises, des cris, tout le monde a essayé de se cacher, racontent des élèves, il y en a même qui ont commencé à escalader les murs du lycée, la panique était vraiment totale." Surtout dans un contexte anxiogène depuis l'attentat d'Arras, avec plusieurs alertes à la bombe ces dernières semaines dans des collèges et lycées sarthois : "J'ai des potes qui ont été un peu traumatisés, qui n'ont pas vraiment réussi à dormir la nuit suivante, raconte Sasha, 14 ans, c'était un peu mal encadré à mon avis."

Plus de réalisme pour plus d'efficacité

S'il reconnaît un timing peut-être maladroit vu ce contexte, le directeur de l'établissement, Jean-Philippe Gourvès, assume ce choix. Car selon lui, ces exercices sont trop souvent pris à la légère : "Aujourd'hui, c'est difficile d'avoir l'adhésion des gens, ils ne pensent pas que ça puisse vraiment arriver." Lors des premiers exercices intrusion qu'il a menés dans l'établissement, "les élèves sont restés bêtement dans le hall parce qu'ils savaient que c'était faux." Cette année, la direction avait donc choisi de hausser le curseur du réalisme et de la surprise. "La seule chose qui m'anime, c'est de savoir si je peux éviter que des élèves ou des professeurs soient tués !"

Les élèves et les familles avaient été prévenus en début d'année que des exercices obligatoires de ce type auraient lieu, mais sans plus de précision. Pour certains élèves, comme Fantine, l'aspect inopiné et réaliste se révèle en effet pertinent : "La réalité, c'est qu'un terroriste ne va pas arriver avec des petits biscuits et du thé, donc c'est bien que ce soit réaliste, ça met vraiment en condition parce que ces exercices ne sont pas souvent pris au sérieux."

"On a frôlé la catastrophe"

Prévenus que l'exercice intrusion aurait lieu dans la semaine, mais sans en savoir davantage, les professeurs n'ont pas tous apprécié cette méthode. "On a des élèves qui l'ont très mal vécu, qui n'arrivent toujours pas à en parler", explique l'un d'eux. "Il nous appartient, nous adultes, d'aller plus sur de la pédagogie que sur cette forme de violence", estime un autre. De plus, "on a frôlé la catastrophe, car on a des collègues qui ont quand même failli se jeter sur le terroriste, imaginez si l'un d'eux était allé chercher un couteau dans la section hôtellerie-restauration !"

Les élèves choqués ont été reçus pour en parler par la vie scolaire, puis par la direction, assure le chef d'établissement. Jean-Philippe Gourvès précise également qu'un bilan complet sera effectué. "S'il faut faire autrement, on réfléchira, mais quand on fait autrement, je sais comment ça se passe… Ça ne sert à rien." Un rendez-vous est prévu dans la semaine avec le représentant du personnel pour évoquer le sujet.

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