Vacances d'été : 6 Français sur 10 ne sont pas partis au cours des cinq dernières années

Publié le 12 juillet 2023 à 18h56

Source : TF1 Info

Ce vendredi 7 juillet a marqué le coup d'envoi des vacances d'été dans l'ensemble des académies de l'Hexagone.
Malheureusement, avec l'inflation croissante, de nombreuses familles sont contraintes de renoncer à partir.
Ce luxe serait d'ailleurs de plus en plus difficile à atteindre, selon la Fondation Jean-Jaurès.

Les "grandes vacances" commencent à peine et les premiers estivants ont déjà pris d'assaut la route, le rail ou les airs. Toutefois, certains vont être contraints de réduire la durée de leur séjour, en raison de l'inflation, quand d'autres ne se poseront même pas la question, faute de pouvoir partir. Comme le révèle une enquête menée par l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (UNAT), et la Fondation Jean-Jaurès, les Français sont loin d’être égaux face aux vacances (défini par l'Organisation mondiale du tourisme comme tout séjour de loisir comportant au moins quatre nuits consécutives hors du domicile). 

Ainsi, "60% d'entre eux déclarent avoir renoncé à partir lors des cinq dernières années et 36% déclarent même que cela leur est arrivé 'souvent'. D’une manière assez similaire, 52% des Français ayant des enfants de moins de 18 ans déclarent également avoir déjà renoncé à faire partir leurs enfants en vacances d’été pour des raisons financières", souligne cette étude. En outre, ces chiffres varient énormément selon les territoires, puisque "70% des Français vivant dans le Nord-Est n’ont pas pu faire partir leurs enfants contre 35% des Français habitant l’Île-de-France". 

Il existe une fracture territoriale entre les communes urbaines de province et les communes rurales, d’une part, et l’agglomération parisienne, d’autre part.
La Fondation Jean-Jaurès

Cette situation décrit la réalité vécue par de nombreuses familles et personnes aux revenus modestes, pour qui les vacances représentent un luxe de plus en plus difficile à atteindre. À ce propos, la Fondation Jean-Jaurès met en évidence le clivage social "préoccupant" qui se dessine avec 67% des employés et 76% des ouvriers qui ont déjà renoncé à partir en vacances pour des raisons financières contre 45% des cadres. "Le différentiel est important, mais ne doit pas non plus masquer une réalité plus large. Si près d’un cadre sur deux a déjà renoncé aux vacances d’été dans les cinq dernières années pour des raisons financières, c’est bien qu’il existe un problème majeur et structurel lié à ce moment pourtant indispensable dans la vie des Français. Là encore, il existe une fracture territoriale entre les communes urbaines de province et les communes rurales, d’une part, et l’agglomération parisienne, d’autre part", met en garde la Fondation Jean-Jaurès.

Un moment indispensable

Cette problématique est d'autant plus inquiétante que les vacances constituent un moment indispensable dans la vie des Français "pour leur stabilité personnelle et familiale". En effet, dans l'enquête de la Fondation Jean-Jaurès, lorsqu’on demande aux Français ce que les vacances leur évoquent spontanément, les premiers éléments cités sont le fait que les vacances sont un moment de déconnexion par rapport au quotidien (35%), un repos bien mérité (31%) et un temps consacré à sa famille et à ses amis (28%). "Ces éléments arrivent devant des aspects plus "actifs", comme la découverte d’un nouveau pays ou d’une nouvelle région (24%) ou un moment pour faire des activités que l'on ne peut pas faire à une autre période (11%)", précise encore l'étude.

Le fait que les vacances soient perçues comme essentielles n’est pas sans conséquences chez celles et ceux qui ne peuvent pas en profiter pleinement. Ainsi, "67% des personnes ayant déjà renoncé à partir en vacances d’été lors de ces cinq dernières années disent avoir ressenti de la frustration et un manque". Plus frappant encore, "56% déclarent ne pas avoir parlé à leurs proches des raisons de leur non-départ et 11% déclarent même avoir dit à leur entourage qu’ils étaient partis en vacances alors que ce n’était pas le cas !"

Ce sentiment de "honte" est particulièrement marqué au sein des catégories les plus modestes de la population : "65% des Français dont le revenu par personne du foyer est inférieur à 900 euros ont ainsi déjà caché les raisons de leur non-départ en vacances, contre 48% des Français appartenant aux classes moyennes inférieures (revenu par personne du foyer compris entre 1300 et 1900 euros)". De la même manière, le fait de ne pas partir en vacances pour raison financière semble encore plus inavouable lorsque des enfants sont présents dans la famille : "pas moins de 67% des Français renonçant aux vacances d’été pour raison financière et ayant deux enfants de moins de quatorze ans dans leur famille ont caché à leurs proches les raisons de leur non-départ", conclut la Fondation Jean-Jaurès.


Virginie FAUROUX

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