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Ukraine : Zelensky réclame aux Occidentaux des missiles de longue portée et des avions de combat

LE POINT SUR LA SITUATION - L'Allemagne a donné son feu vert, ce mercredi, pour la livraison de chars Leopard 2 à l'Ukraine. Washington va également livrer 31 chars Abrams.

Feu vert allemand sur la livraison des chars Leopard 2, l'Espagne, la Norvège et la Finlande disposées à livrer des chars lourds, remerciements de Zelensky et de Varsovie, mise en garde du Kremlin... Le Figaro fait le point sur la guerre en Ukraine ce mercredi 25 janvier.

Zelensky réclame aux Occidentaux des missiles de longue portée et des avions de combat

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé à ses alliés occidentaux mercredi des missiles de longue portée, ainsi que des avions de combat, après le feu vert de Washington et Berlin à l'envoi de chars lourds à Kiev à l'issue d'âpres discussions. «Nous devons également permettre la livraison de missiles à longue portée à l'Ukraine, c'est important. Nous devons également élargir notre coopération dans l'artillerie et (rendre possible) l'envoi d'avions de combat», a déclaré Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux.

Washington va livrer 31 chars Abrams à l'Ukraine, «une étape importante» pour Zelensky

Washington va livrer 31 chars Abrams à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe, a annoncé mercredi un haut responsable américain, après des semaines de tergiversations. «Les États-Unis vont envoyer 31 chars Abrams à l'Ukraine», «dans la droite ligne de nos efforts en vue de fournir à l'Ukraine les capacités dont elle a besoin pour continuer à mieux se défendre», a-t-il déclaré à des journalistes. Ces livraisons et l'aide militaire s'inscrivent dans le cadre «de l'engagement de pays à travers le monde, menés par les États-Unis, à aider l'Ukraine à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale (...). Il ne s'agit pas d'une menace offensive contre la Russie», a par la suite déclaré le président américain, Joe Biden, lors d'une brève allocution. Cette livraison ne devrait toutefois pas se faire avant «plusieurs mois», d'après le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

Les annonces de livraisons de chards lourds occidentaux à Kiev sont «une étape importante pour la victoire finale», a salué mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui réclamait de tels engins depuis plusieurs mois. «Merci à Joe Biden pour une nouvelle décision puissante de fournir des (chars) Abrams à l'Ukraine. Reconnaissant envers les Américains pour leur soutien», a-t-il affirmé sur Twitter. «Aujourd'hui, le monde libre est uni comme jamais auparavant avec un objectif commun: la libération de l'Ukraine», a-t-il ajouté.

» À VOIR AUSSI - Washington va livrer 31 chars à l'Ukraine

L'Espagne et la Finlande vont envoyer des chars Leopard 2 à Kiev, après le feu vert de Berlin

L'Espagne est «disposée» à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine et former les soldats ukrainiens à leur utilisation, a assuré ce mercredi la ministre espagnole de la Défense Margarita Robles après l'annonce du feu vert allemand à leur livraison. «L'Espagne est disposée» à aider l'Ukraine avec «l'envoi de Leopard», mais aussi en participant à «la formation» des soldats ukrainiens à leur «utilisation» et à leur «maintenance», a assuré Margarita Robles dans une déclaration retransmise sur la télévision publique, sans préciser le nombre de chars potentiellement concernés. La Norvège a annoncé, plus tard dans la journée, suivre l'Espagne et qu'elle allait envoyer des chars Leopard 2 à l'Ukraine. Il s'agira de la variante A4 en service dans l'armée norvégienne du char de fabrication allemande Leopard 2, a-t-il précisé, sans donner le nombre de tanks concernés. De l'entraînement de troupes ukrainiennes est également prévu, selon le ministre de la Défense, Bjørn Arild Gram.

La Finlande a pour sa part indiqué qu'elle se joignait aux efforts occidentaux pour fournir des chars, sans aller jusqu'à préciser si elle enverrait à Kiev ses propres tanks ou formerait des soldats ukrainiens. Berlin a donné, mercredi, son feu vert à la livraison de chars Leopard à l'Ukraine, qui les réclamait avec insistance face à l'invasion russe, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement allemand. L'Allemagne va livrer à l'Ukraine 14 chars Leopard 2A6, provenant des stocks de la Bundeswehr (armée allemande), selon un communiqué du gouvernement.

À VOIR AUSSI - «Nous allons fournir à l'Ukraine des chars de combat Leopard 2», annonce Olaf Scholz

La France «se félicite» du feu vert allemand, aucune décision prise à ce stade

«La France se félicite de la décision allemande qui prolonge et amplifie le soutien que nous avions engagé avec la livraison des AMX10-RC», a réagi l'Élysée mercredi. Paris avait annoncé le 4 janvier l'envoi de ces «chars de combat légers», suivie dans la foulée par une décision similaire de l'Allemagne et des États-Unis. Le gouvernement français n'a de son côté pas encore pris de décision au sujet de l'envoi de ses propres chars lourds Leclerc, mais ne l'exclut pas, comme l'a répété mercredi la première ministre Élisabeth Borne. «Rien n'est exclu et nous sommes mobilisés pour les soutenir dans la durée», a affirmé Élisabeth Borne lors de la séance des questions d'actualité au Sénat. «S'agissant des chars Leclerc, nous poursuivons l'analyse avec le ministre des Armées».

La première ministre Élisabeth Borne au palais de l'Élysée à Paris, le 23 janvier 2023. LUDOVIC MARIN / AFP

Chars: le Kremlin pointe «une décision extrêmement dangereuse»

«C'est une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation», a réagi l'ambassadeur de Russie à Berlin Sergueï Netchaev, après le feu vert de l'Allemagne à la livraison de chars. «Cela nous persuade une fois encore que l'Allemagne, à l'instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d'une solution diplomatique à la crise ukrainienne et qu'elle veut une escalade permanente», a-t-il encore dit. L'ambassadeur russe a également accusé Berlin, de «revenir sur sa responsabilité historique» pour «les crimes du nazisme » durant la Seconde Guerre mondiale. «Avec l'autorisation du gouvernement allemand, des chars portant des croix allemandes vont une fois encore être envoyés sur le “front de l'Est” ce qui inévitablement va conduire à la mort de soldats russes mais aussi de civils», a-t-il accusé.

Plus tôt dans la matinée, le porte-parole du Kremlin avait annoncé que les chars occidentaux brûleraient si l'Allemagne finissait par donner son accord de livraison à l'Ukraine. L'Occident «surestime le potentiel que (les chars) pourraient donner à l'armée ukrainienne», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Ces chars vont brûler comme tous les autres», a-t-il ajouté.

» À VOIR AUSSI - Comment amène-t-on des chars jusqu'en Ukraine ? Les explications de notre journaliste Nicolas Barotte

L'armée ukrainienne reconnaît avoir cédé Soledar aux Russes

L'armée ukrainienne a admis ce mercredi avoir cédé aux Russes la ville de Soledar, dans l'est du pays, deux semaines après l'annonce de sa prise par Moscou. «Après des mois de combats difficiles (...) les forces armées ukrainiennes l'ont quittée» pour «se replier sur des positions préparées», a indiqué à l'AFP le porte-parole militaire de la zone est Serguiï Tcherevaty, refusant cependant de préciser quand cette retraite a eu lieu.

Les Russes revendiquent une avancée à Bakhmout, épicentre du conflit

Les troupes russes ont revendiqué ce mercredi des avancées à Bakhmout, épicentre du conflit dans l'est de l'Ukraine où des combats se déroulent dans certains quartiers de la ville, selon un responsable de l'occupation russe. «Des hostilités assez dures se poursuivent à Bakhmout (...) Des combats se déroulent déjà quelque part à la périphérie, et quelque part dans ces quartiers qui étaient encore tenus par l'ennemi assez récemment», a déclaré Denis Pouchiline, chef de l'occupation russe dans la région de Donetsk, cité par les agences de presse russes. Selon lui, les troupes russes, et en particulier des mercenaires du groupe paramilitaire Wagner, «avancent».

Bakhmout, qui comptait 70.000 habitants avant le conflit, subit depuis l'été des assauts répétés des troupes russes, sans que celles-ci soient jusqu'à présent parvenues à briser les défenses ukrainiennes. La ville, en grande partie détruite et dont l'importance stratégique est contestée par les experts, est devenue ces derniers mois le lieu de lourdes pertes dans les deux camps. Selon Denis Pouchiline, la percée revendiquée par la Russie plus tôt en janvier à Soledar, située plus au nord, a «joué un rôle clé» dans les avancées actuelles à Bakhmout. La prise de cette ville «a permis de bloquer les voies d'approvisionnement de l'ennemi et, en partie, de prendre sous contrôle opérationnel des zones» à partir desquelles les Ukrainiens frappaient des positions russes, a-t-il poursuivi.

» À VOIR AUSSI - Soledar, Bakhmout: l'analyse de l'épicentre des combats en Ukraine par Alexis Feertchak

Ukraine: nouveaux limogeages après un scandale de corruption

De nouveaux hauts responsables ukrainiens ont été démis de leurs fonctions mercredi, au lendemain d'une série de limogeages jusque dans l'administration présidentielle sur fond d'un scandale de corruption lié à l'approvisionnement de l'armée. Le Parquet général ukrainien a annoncé dans un communiqué le départ «à leur propre demande» de cinq procureurs régionaux dans les régions de Zaporijjia (sud), Kirovograd (centre), Poltava, Soumy et Tcherniguiv (nord). Le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a de son côté indiqué sur Facebook mercredi que le responsable du département des achats de l'armée, Bodgan Khmelnytsky, a également été limogé, après avoir été suspendu en décembre.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également promulgué ce mercredi une loi alourdissant les peines encourues par les militaires pour désobéissance et désertion, en pleine invasion russe, un texte critiqué par les défenseurs des droits humains. Selon le texte, publié sur le site du Parlement ukrainien qui l'avait adopté en décembre, les faits concernés comprennent le refus d'obéir à un ordre, les menaces envers un commandant, la désertion et la fuite du champ de bataille ou encore la consommation d'alcool. Il interdit notamment aux tribunaux de réduire les peines ou d'accorder des peines conditionnelles aux militaires reconnus coupables. Les soldats ukrainiens encourent jusqu'à 12 ans de prison pour désertion, jusqu'à dix ans pour désobéissance ou refus de combattre et jusqu'à sept ans pour menace envers un supérieur. Cette disposition a suscité de vives critiques.

» À VOIR AUSSI - Ukraine: cinq gouverneurs et quatre vice-ministres démis de leurs fonctions

Le centre historique d'Odessa inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco

Le centre historique de la ville portuaire d'Odessa, cité ukrainienne sur les bords de la Mer Noire, a été inscrit mercredi sur la liste du patrimoine mondial en péril de l'Unesco, en dépit de l'opposition de la Russie. Lors d'une session extraordinaire du Comité du patrimoine mondial à Paris, six pays sur 21 ont voté pour, 14 se sont abstenus et la Russie a voté contre l'inscription au patrimoine mondial d'Odessa, cité portuaire célèbre notamment pour son monumental escalier Potemkine, et parfois surnommée «la perle de la Mer Noire».

«Odessa, ville libre, ville-monde, port légendaire qui a marqué le cinéma, la littérature, les arts, est ainsi placée sous la protection renforcée de la communauté internationale», s'est félicitée la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay dans une déclaration. Globalement épargnée depuis le début de la guerre en février 2022, Odessa a toutefois été touchée plusieurs fois par des bombardements russes. La Russie a dénoncé une décision «politique» : «Un groupe de pays appartenant à “l'Occident collectif”, avec l'aide flagrante du Secrétariat de l'Unesco, qui a perdu son impartialité, a fait passer à la va-vite une décision politique», a fustigé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Russie exclue des commémorations de libération d'Auschwitz

Les représentants de la Russie n'ont pas été invités aux commémorations du 78e anniversaire de la libération, par l'Armée Rouge, du camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, à la suite de l'agression russe contre l'Ukraine, a annoncé mercredi le musée du site. «Compte tenu de l'agression contre une Ukraine libre et indépendante, les représentants de la Fédération de Russie n'ont pas été invités à participer à la commémoration de l'anniversaire de la libération d'Auschwitz de cette année» qui doit se dérouler ce vendredi, a indiqué à l'AFP Piotr Sawicki, porte-parole du musée.

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339 commentaires
  • Anonyme

    le

    Il voudrait pas aussi un mars?

  • 3570561 (profil non modéré)

    le

    Et l'Ukraine veut qu'on lui donne le Charles de Gaulle aussi ?

  • benvrai

    le

    Pourquoi son armée est elle si mal équipée? Insouciance, incompétence?

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