COP28 : Ressources, climat, biodiversité… Le risque de l’effondrement ?

Des activistes manifestent à Londres contre l'économie du pétrole ©Getty - SOPA Images
Des activistes manifestent à Londres contre l'économie du pétrole ©Getty - SOPA Images
Des activistes manifestent à Londres contre l'économie du pétrole ©Getty - SOPA Images
Publicité

Alors que la COP28 s’est ouverte hier à Dubaï, de nombreux scientifiques haussent le ton pour réclamer des mesures concrètes, immédiates et radicales. Huit ans après les accords de Paris, faut-il encore attendre quelque chose des COP ?

Avec
  • Jared Diamond Biologiste évolutionniste, professeur de géographie à l'Université de Californie (UCLA), auteur de « Le monde jusqu'à hier : ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles », ed. Gallimard
  • Agnès Ducharne Directrice de recherche CNRS, UMR METIS - IPSL

Désobéir face à l’inaction climatique ?

Alors que la COP28 bat son plein aux Émirats arabes unis, de nombreux collectifs de scientifiques appellent à l’organisation d’événements alternatifs et de manifestations partout dans le monde. Agnès Ducharne, climatologue, hydrologue et directrice de recherche au CNRS, est également membre du mouvement “Scientifiques en rébellion” : “nous sommes environ 1 000 membres qui, face à la gravité de l’urgence climatique, avons décidé de s’unir pour tenter de faire bouger les choses. Nous soutenons la désobéissance civile comme mode d’action face à l’inaction des pouvoirs politiques”, explique-t-elle. Si le collectif est au cœur de l’actualité pour avoir organisé des COP “alternatives” et “citoyennes” à Bordeaux, à Paris, à Nîmes ou à Nancy, il est également connu pour certaines actions militantes non-violentes. En effet, ce sont trente scientifiques du collectif qui s’étaient introduits sans permission dans la galerie du muséum d’histoire naturelle le 9 avril 2022, afin d’alerter sur l’urgence écologique et l’effondrement de la biodiversité. Alors que le procès s’est tenu hier au tribunal de police de Paris, tous ont été relaxés.

La Science, CQFD
58 min

L’effondrement ou l’espoir ?

Lorsqu’on demande à Jared Diamond, le célèbre biologiste et géographe américain, s’il est optimiste, ce dernier répond avec nuance : “je suis prudemment optimiste. J’estime que les chances que mes enfants aient un bel avenir s’élèvent à 51 %. Je pense que les problèmes écologiques sont davantage pris au sérieux aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a trente ans”. L’auteur du best-seller Effondrement, publié en 2005, revient par ailleurs avec lucidité sur son analyse du déclin de sociétés anciennes, comme les Mayas : “les Mayas étaient la civilisation la plus importante du Nouveau Monde. Néanmoins, ils se sont effondrés en raison d’une exploitation bien trop importante des ressources naturelles, notamment l’eau. Si nous limitons l’exploitation excessive des ressources alimentaires et naturelles, il y a de l’espoir”, affirme-t-il.

Publicité
6 min

Une crise écologique surmontable ?

Alors que les États-Unis connaissent, entre autres, des défis environnementaux inédits, Jared Diamond dresse un constat sans concession : “la crise environnementale peut être surmontée aux États-Unis. Néanmoins, il faut absolument réduire notre consommation énergétique. Il faut que nous nous appuyions davantage sur les énergies renouvelables. En France, les ressources sont bien mieux gérées et le pays a été très précautionneux depuis vingt ans”.

De cause à effets, le magazine de l'environnement

L'équipe