Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les Nations unies récoltent 2,4 milliards de dollars pour lutter contre la famine dans la Corne de l’Afrique

Cette région de l’est de l’Afrique est frappée par une sécheresse catastrophique due au « chaos climatique », a insisté le chef des Nations unies, Antonio Guterres.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 mai 2023 à 06h55, modifié le 25 mai 2023 à 07h34

Temps de Lecture 2 min.

Une femme et son enfant qui souffre de malnutrition, dans un camp pour déplacés, à la périphérie de Mogadiscio, le 30 juin 2022.

Près de 32 millions de personnes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie vont bénéficier d’une aide d’urgence grâce aux dons et promesses de pays et organisations internationales, se sont félicitées, mercredi 24 mai, les Nations unies (ONU), à l’issue d’une conférence à New York coorganisée avec l’Italie, le Qatar, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Grâce aux 2,4 milliards de dollars (2,23 milliards d’euros environ) récoltés, « la famine a été évitée », a proclamé, dans un communiqué, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), même si l’organisation internationale espérait récolter bien plus d’argent.

Pour protéger les habitants de cette région de l’est de l’Afrique (Ethiopie, Erythrée, Somalie, Djibouti, Kenya et Soudan), 7 milliards de dollars sont nécessaires. La situation reste grave : « Des ressources additionnelles sont nécessaires, de façon urgente, pour éviter un retour au pire des scénarios », a prévenu l’ONU.

« La menace perdure »

Les fonds vont permettre aux humanitaires d’acheminer de la nourriture, de l’eau et d’assurer des soins et la protection médicale des populations. Mais Andrew Mitchell, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britannique chargé du développement et de l’Afrique, a mis en garde : « La menace [de famine] perdure, et nous devons agir maintenant pour empêcher plus de souffrances ».

A l’ouverture de cette conférence des donateurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait solennellement exhorté la communauté internationale à participer à la levée de fonds afin d’empêcher que des « gens ne meurent » de faim. Il avait dit vouloir « empêcher qu’une crise ne se transforme en catastrophe », faisant valoir qu’en 2022 des pays donateurs pour la Corne de l’Afrique avaient permis de « livrer de l’aide d’urgence à 20 millions de personnes et de contribuer à éviter une famine ».

Rien que pour la Somalie, le patron des Nations unies a rapporté que « l’année dernière, la sécheresse avait emporté 40 000 vies, dont la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans ». Et dans ce pays de l’est de l’Afrique, depuis le début de 2023 plus d’un million de personnes ont été déplacées par les conflits armés, les inondations ou la sécheresse, aggravant les risques de famine, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et le Norwegian Refugee Council (NRC).

En Somalie, peuplée d’environ 17 millions d’habitants, plus de 3,8 millions sont des déplacés « venant aggraver une situation humanitaire déjà désastreuse, où quelque 6,7 millions de personnes peinent à subvenir à leurs besoins alimentaires », ont insisté dans un communiqué à Nairobi ces deux organisations humanitaires. Plus d’un demi-million d’enfants souffrent de grave malnutrition, selon elles.

« L’une des pires urgences climatiques de la planète »

De surcroît, a insisté Antonio Guterres, les « populations de la Corne de l’Afrique paient un prix insensé pour une crise climatique qu’elles n’ont en rien provoquée ». Cette région est même, a insisté l’OCHA, « l’épicentre de l’une des pires urgences climatiques de la planète ». Pour le chef de l’ONU, c’est le « chaos climatique [qui] provoque des inondations et sécheresses meurtrières et contribue au risque de famine ».

Suivez-nous sur WhatsApp
Restez informés
Recevez l’essentiel de l’actualité africaine sur WhatsApp avec la chaîne du « Monde Afrique »
Rejoindre

De fait, la sécheresse historique qui frappe la Corne de l’Afrique est la conjonction inédite d’un manque de pluie et de fortes températures qui n’aurait pas pu se produire sans les émissions humaines de gaz à effet de serre, a démontré dans une étude, publiée à la fin d’avril, le World Weather Attribution (WWA), réseau mondial de scientifiques. Depuis la fin de 2020, l’Ethiopie, l’Erythrée, la Somalie, Djibouti, le Kenya et le Soudan subissent une sécheresse comme ils n’en avaient plus connu depuis quarante ans.

Avant la fin de la conférence de New York, mercredi soir, l’Islamic Relief Worldwide, organisation non gouvernementale fondée au Royaume-Uni par des musulmans indignés par la famine en Afrique, avait sommé les donateurs de « muscler leur réponse “honteuse” à la plus grosse crise mondiale de la faim ». D’autant que « la Somalie, l’Ethiopie et le Kenya ne produisent que 0,1 % des émissions mondiales de carbone, alors que leurs populations paient le prix le plus élevé du changement climatique ».

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.