Séismes en Turquie et en Syrie : plus de 15.000 morts, course contre la montre pour aider les rescapés
La course contre la montre et le froid se poursuit en Turquie et dans le nord de la Syrie pour extirper les survivants des violents séismes qui ont ravagé la région lundi. Plus de 15.000 personnes sont mortes, selon le dernier bilan, ce jeudi.
Le temps presse pour retrouver des survivants. Trois jours après le premier séisme qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, suivi d'une deuxième violente secousse quelques heures plus tard, la course contre la montre continue pour ses secouristes pour tenter de trouver des survivants sous les décombres.
Et la chute radicale des températures fait courir un risque supplémentaire d'hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines.
Plus de 15.000 morts
Le bilan de ces séismes ne cesse de s'alourdir : il est désormais de plus de 15.000 morts. En Turquie, plus de 12.000 corps ont été retirés des décombres selon l'Afad, organisme de secours turc, et près de 3.000 morts ont été dénombrés en Syrie, selon les autorités et les médecins. La première secousse, de magnitude de 7.8, ressentie jusqu'au Liban, à Chypre et même au Groenland, a été suivie par un deuxième séisme, de magnitude 7.5. Au total, plus de 185 répliques ont été enregistrées.
Mardi matin, un nouveau séisme de magnitude 5.6 a été signalé dans le centre de la Turquie, selon le Centre européen de veille sismologique.
Au total, quelque 23 millions de personnes, "dont environ 5 millions de personnes vulnérables", pourraient être touchées par ces séismes, estime l'OMS, promettant son soutien sur le long terme après l'envoi d'aide d'urgence.
7.840 personnes sauvées des décombres
Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l'être. Le déploiement des secours a permis d'extraire 7.840 personnes des décombres en Turquie, où près de 5.000 bâtiments sont complètement effondrés.
Ainsi, une enfant de sept ans a pu être sortie des ruines à Hatay, à la frontière syrienne, sous les yeux de l'AFP, après plus de 20 heures de terreur, le pyjama maculé de poussière.
Mais le bilan risque encore de s'alourdir, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés. La pluie et la neige, tombée par endroits en abondance, et la baisse des températures rendent la situation encore plus précaire.
La France envoie 136 pompiers
Les premières équipes de secouristes étrangers sont arrivées mardi, 45 pays ont proposé leur aide selon Recep Tayip Erdogan, le président turc qui a déclaré l'état d'urgence pour trois mois dans les dix provinces touchées par le séisme. L'Union européenne a mobilité pour la Turquie 1.185 secouristes et 79 chiens de recherche auprès de 19 Etatzs membres dont la France, l'Allemagne ou la Grèce. Pour la Syrie, l'UE est en contact avec ses partenaires humanitaires sur place et finance des opérations d'aide.
La France a envoyé mardi un premier équipage de la sécurité civile qui comporte 73 pompiers et quatre chiens de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile n°1 de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Une seconde équipe est partie mardi après-midi comporte 65 sapeurs-pompiers et six chiens de la zone de défense et de sécurité d’Île-de-France.
Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie, ensevelie sous la neige. La France déploiera également un hôpital de campagne et 83 sauveteurs supplémentaires en Turquie, ont indiqué ce mardi les pompiers du Gard, à la tête de cette mission. Cet hôpital mobile "sera autonome pour 15 jours minimum et pourra assurer, en plus d'autres soins plus légers, de 10 à 15 interventions chirurgicales par jour", ont-ils précisé.
L'association ULIS, basée sur la Côte d'Azur, a également annoncé l'envoi de sept secouristes.
La diaspora turque de France sous le choc
En France, les ressortissants turcs ou d'origine turque ont appris la nouvelle à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Les coups de téléphone vers la Turquie se sont multipliés, les familles étant parfois sans nouvelle de leurs proches, comme en Dordogne, en Lorraine ou à Valence, où l'association franco-turque lance une cagnotte.
France Bleu Belfort Montbéliard a recueilli le témoignage d'une ancienne Belfortaine, qui vit aujourd'hui à Gaziantep, près de l'épicentre du premier séisme. Hatice Duman raconte que la terre a tremblé "au moins 10 fois dans la nuit".
Biden promet "toute l'aide nécessaire"
Le président américain Joe Biden a promis lundi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit".
Il a présenté "ses condoléances au nom du peuple américain" et assuré que les équipes de secours envoyées par les Etats-Unis seraient "déployées rapidement pour soutenir les efforts de recherche et de secours", selon un communiqué de la Maison Blanche sur l'échange entre les deux dirigeants.
Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.
Plus de 300 militaires russes déjà sur place
Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.
Parmi eux, la Russie, principal allié du régime de Damas. Moscou a promis des équipes de secours "dans les prochaines heures" qui ont suivi le séisme. Selon l'armée russe, plus de 300 militaires sont déjà sur les lieux pour aider les secours.
La Chine a également annoncé, ce mardi, l'envoi d'une aide de 5,9 millions de dollars, incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence, selon un média d'État à Pékin.
La Syrie assure que l'aide sera acheminée "à tous les Syriens"
L'ambassadeur syrien aux Nations unies a assuré lundi à l'ONU que cette aide irait "à tous les Syriens sur tout le territoire", dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.
L'aide humanitaire dans les zones rebelles arrive généralement par la Turquie. Mais les quatre points de passage ont été progressivement réduits sous la pression de la Syrie et de son allié russe, à tel point qu'il n'en reste plus qu'un à ce jour.
Profitant du chaos créé par le tremblement de terre, une vingtaine de combattants présumés du groupe État islamique se sont évadés d'une prison militaire à Rajo (Syrie), contrôlée par des rebelles pro-turcs. La prison compte 2.000 détenus, dont environ 1.300 soupçonnées d'avoir combattu pour l'EI.
La Fondation de France lance "un appel aux dons"
"Nous avons décidé de mobiliser le fonds d'urgence à hauteur de 100.000 euros", a déclaré ce lundi sur franceinfo Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, après le tremblement de terre.
"Nous lançons un appel aux dons car nous avons besoin de la générosité des donateurs pour accompagner toutes ces personnes qui ont tout perdu qui sont tellement frappées et sidérées par la manière dont leur vie a basculé", a ajouté Axelle Davezac.
Pour faire un don, il faut se rendre sur le site de la Fondation de France.
Le séisme le plus meurtrier depuis 1999 en Turquie
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Le chef de l'État turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.
L'info en continu
Les plus consultés
Agression au couteau près d'une école à Souffelweyersheim dans le Bas-Rhin : deux enfants blessés, un suspect arrêté
France Bleu AlsaceLa gendarmerie lance deux appels à témoins dans le Puy-de-Dôme
France Bleu Pays d'AuvergneVIDÉO - Incendie dans les combles du restaurant Les 4 Sergents près du Vieux-Port de La Rochelle
France Bleu La Rochelle