ELECTIONSL’extrême droite de Wilders remporte les législatives aux Pays-Bas

Pays-Bas : L’extrême droite de Wilders remporte les législatives

ELECTIONSLe PVV a remporté 35 sièges et une victoire électorale confortable, selon le sondage Ipos. Wilders n’est cependant pas encore certain de pouvoir former une coalition gouvernementale
Pays-Bas : Geert Wilders, le « Donald Trump des Pays-Bas » victorieux aux législatives néerlandaises
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Aux Pays-Bas, Geert Wilders a le sourire. Son parti d’extrême droite islamophobe a remporté les élections législatives mercredi, selon les sondages à la sortie des urnes. Pour prendre le poste de Premier ministre, il devra toutefois former une coalition de gouvernement, ce qui pour l’instant est loin d’être certain.

Son message anti-immigration, comprenant la fermeture des frontières et l’expulsion des immigrés illégaux, semble avoir trouvé un écho auprès des électeurs des Pays-Bas. Le PVV (Parti de la Liberté) a ainsi remporté 35 sièges, selon un sondage Ipos. L’alliance de gauche de Frans Timmermans est deuxième avec 25 sièges. Le VVD de centre-droit a remporté 24 sièges.

Des négociations politiques qui s’annoncent difficiles

Le PVV « ne peut plus être ignoré », a martelé Geert Wilders, appelant les autres partis à travailler ensemble pour former une coalition. Avant les élections, les dirigeants des trois autres grands partis avaient assuré qu’il ne participerait pas à un gouvernement dirigé par le PVV. Mais à la sortie des urnes, le populaire Pieter Omtzigt, qui adopte également une ligne dure sur l’immigration, s’est dit « disponible » pour diriger le pays tout en concédant que le processus ne serait « pas facile ». Son parti Nouveau Contrat Social (NSC), créé l’été dernier, aurait remporté 20 sièges. Frans Timmermans a lui d’emblée rejeté l’idée de rejoindre une coalition de Geert Wilders.

Si elle est confirmée par les résultats définitifs, la victoire de Geert Wilders marque un brusque virage à droite qui sera accueilli avec appréhension à Bruxelles : le PVV a en effet promis notamment un référendum sur le maintien ou non des Pays-Bas dans l’Union européenne.

Le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a d’ailleurs salué sur X « les vents du changement ». Et la cheffe de file du RN Marine Le Pen a félicité Geert Wilders et son parti « pour leur performance spectaculaire aux législatives qui confirme l’attachement croissant à la défense des identités nationales ».

Condamné par la justice et menacé de mort

Geert Wilders est parfois qualifié de « Trump néerlandais », son style de coiffure contribuant à la comparaison, mais il est en fait entré en politique bien avant l’ancien président. N’hésitant pas à traiter les Marocains de « racailles » ou à proposer des concours de caricatures du prophète Mahomet, il a bâti sa carrière en livrant bataille contre ce qu’il nomme une « invasion islamique » de l’Occident.

Ni ses démêlés avec la justice – qui l’a reconnu coupable d’insultes envers des Marocains – ni les menaces de mort à son encontre – qui le font vivre sous protection policière depuis 2004 – ne l’ont découragé. Plus récemment, il a tenté de calmer sa rhétorique populiste et de se concentrer sur d’autres préoccupations des électeurs comme le pouvoir d’achat. Il s’était également dit prêt à mettre de côté ses opinions sur l’islam pour gouverner. Enfin, en matière de politique étrangère, il défend une approche : « les Pays-Bas d’abord ».


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