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« Une réélection de Donald Trump provoquerait une onde de choc qui dépasserait largement l’Europe »

Au vu des sondages qui le donnent favori, il n’est pas trop tôt pour évaluer l’impact d’un second mandat de l’ex-président républicain. Sa victoire aurait un effet profondément déstabilisateur sur les relations internationales déjà en crise, explique, dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 10 janvier 2024 à 05h45, modifié le 10 janvier 2024 à 15h03 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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C’est tellement Trump qu’on croirait qu’il s’imite lui-même. Vendredi 5 janvier, devant ses partisans réunis à Mason City, petite ville de l’Iowa, à dix jours du coup d’envoi des primaires républicaines, l’ancien président américain s’est livré à l’un de ses exercices favoris : humilier un dirigeant européen en parodiant une conversation dans laquelle il a lui, évidemment, le dessus.

Cette fois, le dirigeant était un certain « Emmanuel ». « Macron, vous connaissez ? Un type très sympa. » Trump évoque une taxe de 25 % que la France veut imposer aux produits américains à l’époque où il est à la Maison Blanche. Les négociateurs américains ne parviennent pas à faire entendre raison aux Français. Alors le président américain prend son téléphone et appelle « Emmanuel », qu’il menace d’imposer une taxe de 100 % sur les vins et champagnes français en guise de représailles. « Non, non, non Donald, tu ne vas pas faire ça ! », supplie le Français. « Si si, Emmanuel, je suis même en train de signer la mesure ! » « Non, non, non ! Bon… O.K., je retire ma taxe. » « Vous voyez ?, triomphe Trump devant son auditoire ravi. C’était aussi facile que ça ! »

Bien sûr, le récit est totalement fantaisiste : il n’y a pas eu de taxe française de 25 % mais une taxe de 3 % sur le chiffre d’affaires des géants de la tech, en 2019, et elle n’a pas été retirée. Mais qu’importent les faits. Ce qui compte, c’est l’image de redresseur de torts que prétend donner à ses électeurs le candidat à un second mandat présidentiel le 5 novembre. Ce fantasme est le pire cauchemar des dirigeants européens – en tout cas de ceux qui en ont fait l’expérience de 2017 à 2021.

Parce qu’ils sont les premiers partenaires directs des Etats-Unis, les Européens seront les plus exposés si Donald Trump est réélu, comme l’état actuel des sondages le laisse présager. Angela Merkel, son souffre-douleur favori, n’est plus là, mais il n’aura aucun mal à en choisir un autre. Le G7 et les sommets de l’OTAN redeviendront des moments de cirque imprévisibles – ou de vide sidéral.

On n’est jamais trop prudent

Pour Tara Varma, chercheuse sur les relations transatlantiques à la Brookings Institution, à Washington, la perspective d’un retour de Trump « est terrifiante pour les Européens d’abord à cause de ses conséquences immédiates sur leur sécurité, alors que la Russie ne faiblit pas dans ses attaques contre l’Ukraine et que Trump n’a jamais fait mystère de son aversion pour les organisations multilatérales comme l’OTAN ». Personne ne sait vraiment quelles sont ses intentions sur l’OTAN. Mais, dans le doute, deux sénateurs américains (un démocrate, un républicain) ont fait voter par le Congrès, en décembre 2023, un amendement législatif qui empêche le président de retirer unilatéralement les Etats-Unis de l’OTAN. En ces temps de grande incertitude, on n’est jamais trop prudent !

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