RAPPORTLe Giec des Pays-de-la-Loire est contre les « mégabassines » agricoles

Pays-de-la-Loire : Le Giec régional se prononce pour l’interdiction des « mégabassines » agricoles

RAPPORTLe groupe d’experts présente ce mercredi des solutions pour s’adapter aux enjeux climatiques
Vue générale de la bassine de Sainte-Soline
Vue générale de la bassine de Sainte-Soline - T. Moritz / AFP / AFP
Julie Urbach

J.U. avec AFP

L'essentiel

  • Composé de chercheurs de différentes disciplines travaillant dans des universités, des grandes écoles ou instituts de recherche, le Giec des Pays-de-la-Loire présente son second rapport.
  • Il recommande notamment d’interdire la construction de mégabassines agricoles qui seraient remplies « par pompage dans les nappes phréatiques ».

Objectif : protéger la ressource en eau. Dans un rapport publié mercredi, le Giec des Pays-de-la-Loire recommande d’interdire la construction de mégabassines agricoles qui seraient remplies « par pompage dans les nappes phréatiques ». « Notre position est une position de réserve car ces mégabassines ne règlent pas le sujet du manque de ressource en eau voire l’accentuent », a expliqué Antoine Charlot, secrétaire général de cette déclinaison régionale des experts climatiques de l’ONU, après la publication du rapport intitulé « Des propositions à l’action ».

« Cela crée notamment des problèmes d’évaporation et de réchauffement de l’eau qui génèrent des bactéries », a-t-il ajouté, alors que Sainte-Soline, en région Nouvelle-Aquitaine, se trouve à 60 km des Pays-de-la-Loire (département de la Vendée) et qu’environ 25 bassines ont été créées en Vendée depuis 15 ans, avec le soutien du conseil régional des Pays-de-la-Loire. Le Giec régional précise qu’il ne s’oppose pas à d’autres techniques comme les retenues collinaires qui permettent de stocker de l’eau de ruissellement.

Vers une « COP » régionale sur le climat

Lancé en octobre 2020 par le Comité 21 Grand Ouest, réseau d’acteurs engagés dans le développement durable, ce Giec régional est composé de chercheurs de différentes disciplines travaillant dans des universités, des grandes écoles ou instituts de recherche. Son premier rapport, paru en juin 2022, s’intéressait aux « vulnérabilités » de cette région face au changement climatique. Le second, présenté mercredi matin à Angers, est consacré aux solutions pour s’adapter aux enjeux climatiques.

Il dresse une série de recommandations pour faire de la région des Pays-de-la-Loire « un exemple unique et précurseur » en la matière. Le rapport suggère notamment de lancer une « COP » régionale sur le climat assortie d’objectifs chiffrés : réduire de 6 % par an les émissions de gaz à effet de serre et créer de nouveaux puits de carbone (en plantant notamment un million d’arbres par an). Dans le domaine agricole, le Giec régional appelle à l’accélération de la formation des agriculteurs aux enjeux climatiques et à un soutien « social et financier » pour changer de modèle.



D’autres préconisations

Ce rapport propose également de créer un marché local de compensation carbone. Cela permettrait par exemple à une entreprise polluante de financer des projets de transition écologique : plantation d’arbres, de haies, restauration de zones humides, etc.

Il recommande enfin la création d’un fonds d’urgence climatique abondé par les collectivités locales pour aider les entreprises à traverser les aléas climatiques qui risquent d’être de plus en plus nombreux dans les années à venir.

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