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Police-Justice

Suicide de Lucas: la mère du collégien "anéantie" après la relaxe de quatre mineurs

La cour d'appel de Nancy a relaxé lundi les quatre collégiens poursuivis dans l'enquête sur le suicide en janvier de Lucas, 13 ans, dans les Vosges. Sa mère dénonce une réponse "inefficace" et explique étudier un pouvoir en cassation.

Elle se dit "effondrée" et ressentant "un grand sentiment d’injustice". Séverine, la mère de Lucas, qui s'est suicidé à l'âge de 13 ans en janvier dans les Vosges, dénonce ce mardi 7 novembre la décision de la cour d'appel de Nancy de relaxer lundi les quatre collégiens poursuivis jusque-là pour "harcèlement ayant entraîné le suicide". Elle étudie la possibilité d'un pourvoi en cassation.

"Je ne vous cache pas que je ressens un grand sentiment d’injustice. (...) C'est un sentiment d'échec aussi, d'abandon de la part de la justice, forcément, je suis dépitée", confie-t-elle au quotidien Vosges-Matin.

Condamnés en première instance

Les quatre collégiens avaient été reconnus coupables de harcèlement en première instance. Le tribunal pour enfants d'Épinal n'a cependant pas retenu de lien de cause à effet entre ces faits et le suicide de l'adolescent de 13 ans, harcelé notamment en raison de son homosexualité.

Les peines des harceleurs auraient été fixées en janvier 2024 s'ils n'avaient pas fait appel. Ils encouraient alors jusqu'à 18 mois de prison.

Au-delà d'un éventuel pourvoi en cassation, la mère de Lucas place ses espoirs dans l'association Liberté unité non au harcèlement (L.U.NaH), dont elle est la présidente: "il faut vraiment que cette association agisse pour faire bouger les choses", défend-elle.

"Une forme d'impunité"

Au micro de BFMTV, son avocat Maître Catherine Faivre a décrit ce mardi matin Séverine comme "très choquée de cette décision qui malheureusement ne permet pas de comprendre les situations qui sont vécues par Lucas, non seulement, mais la plupart des victimes de harcèlement scolaire."

La Cour a relevé dans sa décision finale le caractère "odieux" de propos qui avaient été tenus par les prévenus "entre le 1er septembre 2022 et début octobre 2022", mais elle souligne "l'absence d'effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale de Lucas".

"Il y a une forme d'impunité, à mon avis dont les adultes sont principalement responsable", a défendu l'avocate.

Selon elle, "il y a un vraie question qui est posée au législateur, à Monsieur le ministre de l'Éducation sur l'efficatité de la loi et sur quels vont être les moyens mis en oeuvre concrètement pour proteger les victimes de harcèlement scolaire".

Après la décision de relaxe lundi, le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a rappelé qu'il "n'a pas le droit de commenter les décisions de justice" en raison de la "séparation des pouvoirs", mais il a reconnu que "dans ces cas-là", il "pense toujours aux parents. Aux parents de Lucas, aux parents d'autres élèves harcelés".

Gillet Glenn