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La radio perd encore des auditeurs

Le média radio a perdu plus d'un million d'auditeurs, à quelque 39 millions d'auditeurs, atteignant son deuxième plus bas niveau sur une vague Médiamétrie. France Inter se distingue de nouveau, échappant au marasme ambiant avec une hausse en audience cumulée et en part d'audience. RTL améliore sa part d'audience, en dépit d'une perte d'auditeurs.

Le média radio souffre des changements d'habitudes.
Le média radio souffre des changements d'habitudes. (Eric TSCHAEN/REA)

Par Marina Alcaraz

Publié le 17 nov. 2022 à 09:12Mis à jour le 17 nov. 2022 à 14:40

Les Français se détournent encore de la radio. Le média dans son ensemble a encore perdu des auditeurs, en cette rentrée. Précisément, plus de 1,3 million d'auditeurs sur un an, selon la vague radio Médiamétrie publiée ce jeudi matin. La radio a aussi perdu des auditeurs depuis la dernière vague avant l'été, à 39,3 millions d'auditeurs, signant la deuxième pire vague depuis 2002, et la pire rentrée.

Un constat dont les patrons de radio sont bien conscients. Depuis la crise de la covid et les confinements successifs, les habitudes ont changé avec, en particulier, une moindre écoute en voiture, du fait du développement du télétravail. Mais pas uniquement : « on observe une fatigue informationnelle. Ces dernières années, l'actualité a été anxiogène », souligne Jean-Philippe Baille, directeur de franceinfo. Même si la radio reste un média de masse, la baisse est d'autant plus préoccupante que Médiamétrie prend en compte les podcasts des radios dans sa mesure.

Dans le détail, la hiérarchie des radios ne change pas fondamentalement pour cette vague de septembre-octobre. France Inter tire clairement son épingle du jeu, en gagnant des auditeurs. La station publique confirme son statut de première radio de France, avec une progression à la fois en audience cumulée (qui mesure le passage des auditeurs sur une station) et en part d'audience (qui représente le volume d'écoute rapporté au volume d'écoute global du média radio). Sur le premier critère, la radio dirigée Adèle Van Reeth depuis la rentrée est à 12,3 % (contre 11,9 % il y a un an) et sur le deuxième, à 13,5 % (contre 12,6 %). « La matinale affiche des scores historiques, signe que les auditeurs aiment les changements. On a pris des risques et ça a fonctionné », se félicite Laurence Bloch, directrice des antennes et de la stratégie de Radio France. « La Matinale » a par exemple été allongée d'une demi-heure pour s'achever à 9 h 30.

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RTL au plus en AC se distingue en part d'audience

RTL baisse en AC, au-dessous du seuil symbolique des 10 %, du jamais vu (à 9,9 % contre 10,7 %). En revanche, elle reprend des couleurs sur le critère de la part d'audience, critère davantage regardé par les annonceurs (12,9 % contre 12,3 %). « C'est notre meilleure rentrée historique depuis 2002 en part d'audience. Nous avons mis à l'honneur des duos d'infos, de l'humour et avons fait quelques changements qui plaisent au public », se félicite Régis Ravanas, directeur des activités audio du groupe M6.

Franceinfo s'impose de nouveau comme la troisième radio de France même si elle baisse en AC (8,7 % contre 9 % il y a un an), pâtissant d'une moindre écoute en journée. Elle est stable en PdA (à 4,7 %). « Cela reste l'une de nos meilleures vagues de rentrée, en dépit d'un contexte d'actualité moins fort qu'il y a un an, période marquée par le début de la campagne présidentielle et une forte actualité covid. Notre matinale est solide », souligne Jean-Philippe Baille.

Europe 1 poursuit sa baisse à la fois en AC (3,7 % contre 4,4 %) et en PdA (3,1 % contre 3,7 %), à des niveaux jamais vus. France Bleu recule également sur les deux indicateurs: la station de Radio France sur les régions perd 1,1 point à la fois en AC et en PdA (à 5,1% et 5,2%), reculant sur la plupart des tranches (notamment en journée). RMC reprend quelques couleurs (+0,2 point à 5,8% en AC et +0,5 en PdA à 5,8%).

Dans les radios thématiques, France Culture se distingue avec une progression sur les deux critères (à 3,1% et 3%), signant une «rentrée historique», s'enthousiasme Sandrine Treiner, sa directrice, portée par l'ensemble de la grille, dont la matinale. «Dans un contexte de baisse des auditeurs, il y a une prime aux radios qui offre un service singulier», dit-elle.

Marina Alcaraz

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