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Nicolas Sarkozy, dans son nouveau livre, adoube Gérald Darmanin qui a sa préférence pour 2027

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 7 mai 2022 à Paris

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 7 mai 2022 à Paris - GONZALO FUENTES / POOL / AFP

INFO BFMTV - Dans son nouveau livre, couvrant la période de 2009 à 2011 à l'Élysée, l'ancien président de la République évoque la présidentielle de 2027, Emmanuel Macron ou encore la guerre en Ukraine.

Dans la continuité de Passions (2019) et Le Temps des tempêtes (2020), Nicolas Sarkozy publie un nouveau livre, Le Temps des combats, dont la parution est prévue le 22 août. Cet ouvrage de 560 pages édité par Fayard couvre la période entre 2009 et 2011 durant laquelle l'ancien président était encore locataire de l'Élysée. Il comprend également deux cahiers photos de Nicolas Sarkozy enfant, mais aussi du président avec Carla Bruni, Angela Merkel, d'autres chefs d'État ou encore sur le terrain avec des militants, le tout accompagné de légendes manuscrites.

Comme dans ses derniers livres, Nicolas Sarkozy y fait sans cesse des aller-retour avec ce que l'on vit aujourd'hui sur le plan national ou international. Il évoque la réforme des retraites, la guerre en Ukraine, la vie politique actuelle, tout en donnant des conseils sur la manière de réformer ou de prendre des décisions. BFMTV vous dévoile en exclusivité certaines pages du livre.

• Gérald Darmanin, poulain pour 2027

Au sein de ces près de 600 pages, que BFMTV a pu consulter, Nicolas Sarkozy fait l'éloge du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le voit bien devenir le successeur d'Emmanuel Macron en 2027.

"Jusqu'à présent, les faits lui ont largement donné raison. Saura-t-il franchir une autre étape, voire l'étape ultime, celle qui mène à la présidence de la République? Je le lui souhaite, car il a des qualités évidentes", écrit l'ancien chef d'État.

Le "succès" d'un de ses "amis" ferait "plaisir" à l'ancien locataire de l'Élysée qui ajoute: "Il est (...) l'un des quadragénaires les plus prometteurs."

• Emmanuel Macron "imagine" qu'il peut être maître du temps

L'ancien président de droite est toutefois moins dithyrambique quand il s'agit d'évoquer l'actuel chef de l'État. Dans Le Temps des combats, Nicolas Sarkzoy cite peu Emmanuel Macron. Il reconnaît la difficulté de sa tâche, de gérer les crises successives, et dit son respect pour ceux qui sont aux manettes face aux commentateurs mais refuse de lui attribuer le surnom de "maître du temps".

"Emmanuel Macron imagine qu'il peut être le maître du temps. (…) Je crois pour ma part que le temps ne nous appartient pas et que la vitesse d'exécution est la seule marge de manœuvre d'un président de la République. En cela, je diffère de l'actuel président", assure-t-il.

Dans une interview accordée à nos confrères du Figaro, Nicolas Sarkozy "ne partage pas" l'avis du président sur le fait que personne n'aurait pu prévoir les récentes émeutes. "Personne ne peut être surpris, surtout pas moi qui ai eu à gérer les émeutes de 2005. La crise de l'autorité vient de loin. Nous n'en finissons plus de payer le prix d'une génération perdue qui n'a plus peur de rien (...) Notre démocratie est en danger, non du fait d'une trop grande autorité, mais de son absence dont on voit les résultats délétères chaque jour."

Il apporte d'ailleurs son soutien aux policiers et fustige "les indignations des défenseurs professionnels des supposées victimes de la police." "Il arrivera un jour où la police laissera faire car elle finira par ne plus pouvoir faire son travail", alerte-t-il.

Mais Emmanuel Macron n'est pas la seule personnalité politique avec laquelle Nicolas Sarkozy prend ses distances. Dans son livre, il étrille François Hollande, fossoyeur à ses yeux du nucléaire français, Ségolène Royal, son adversaire en 2007, ou encore François Bayrou.

• Nicolas Sarkozy craint "le pire" en Ukraine

Alors que la communauté internationale soutient l'Ukraine face à l'envahisseur russe depuis février 2022, Nicolas Sarkozy exprime également ses craintes sur une situation potentiellement "ingérable" à l'avenir.

"En quelques mois, nous sommes revenus plus de trente années en arrière. Et je crains que le pire ne soit encore à venir", s'inquiète-t-il dans son ouvrage.

Parmi les causes probables d'une escalade, Nicolas Sarkozy mentionne les aides militaires massives envoyées en Ukraine par les alliés occidentaux, dont la France fait partie. "Nous ne sommes pas engagés sur le terrain. Mais nous livrons des armes à flux continu à l’un des belligérants. Cette situation risque de devenir à court terme ingérable."

Toutefois, il rejoint Emmanuel Macron sur la volonté de ne pas rompre le dialogue avec Moscou et Vladimir Poutine, ce qui a valu au président de nombreux commentaires de Volodymyr Zelensky. "C'est le devoir du président français de conserver ouverte la voie du dialogue avec la Russie", rappelle-t-il.

Sur un autre plan diplomatique, l'ancien président remet en question, dans son interview au Figaro, le "tropisme algérien" d'Emmanuel Macron. Il explique: "Il ne s'agit pas de sévérité mais de convictions. N'essayons pas de bâtir une amitié artificielle avec des dirigeants algériens qui utilisent systématiquement la France comme bouc émissaire pour masquer leurs propres défaillances et leur déficit de légitimité."

Anne-Saurat Dubois, Benjamin Duhamel avec Théo Putavy