GAZA - La justice peut-elle freiner les bombardements sur Gaza ? À partir de ce jeudi 11 janvier, Israël et l’Afrique du Sud s’affrontent devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, après que Pretoria a accusé Israël d’« actes génocidaires » à Gaza, accusations qualifiées par les Israéliens de « diffamation sanglante ».
Dans une requête de 84 pages adressée à la CIJ, qui siège à La Haye, l’Afrique du Sud exhorte les juges à ordonner d’urgence à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » sur le territoire palestinien.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Le HuffPost vous explique les enjeux de cette procédure historique, avec l’expertise de Pascal Turlan, juriste international et ex-conseiller à la Cour pénale internationale (CPI). Pour ce dernier, la décision de la CIJ pourrait avoir une « portée symbolique extrêmement forte et pourrait amener un certain nombre de pays à se ranger derrière l’Afrique du Sud », même s’il faudra attendre des mois, voire des années, avant une décision sur le fond, à savoir la qualification ou non de « génocide ».
Les Gazaouis « poussés au bord de la famine »
Les audiences ont débuté ce jeudi matin par les arguments de l’Afrique du Sud. « Aucune attaque armée sur le territoire d’un Etat, aussi grave soit-elle (...) ne peut justifier une violation de la convention (sur le génocide) », a affirmé le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola.
« La réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre a franchi cette ligne et a donné lieu à des violations de la convention », a-t-il ajouté, devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
Les opérations militaires israéliennes à Gaza ont poussé la population au « bord de la famine », a plaidé Adila Hassim, avocate sud-africaine. « La situation est telle que les experts prédisent désormais que plus de personnes à Gaza pourraient mourir de faim et de maladie » que par une action militaire directe, a-t-elle ajouté.
L’Afrique du Sud et Israël ont tous deux signé la Convention des Nations unies sur le génocide, créée en 1948 en réponse à l’Holocauste. Tout pays signataire peut en poursuivre un autre devant la CIJ en cas de désaccord sur « l’interprétation, l’application ou le respect » des règles destinées à prévenir le génocide.
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