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Les pays amazoniens forment une alliance contre la déforestation, avec peu d'annonces concrètes

Les huit pays abritant la forêt amazonienne ont acté mardi, au sommet de Belém, leur « coopération » dans la lutte contre la déforestation. Ce sommet sera un « tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique, a assuré le président brésilien Lula.

La déforestation en Amazonie a diminué de 31 % entre janvier et mai par rapport à l'année dernière, depuis l'arrivée au pouvoir du président Lula.
La déforestation en Amazonie a diminué de 31 % entre janvier et mai par rapport à l'année dernière, depuis l'arrivée au pouvoir du président Lula. (MICHAEL DANTAS/AFP)

Par Les Echos

Publié le 9 août 2023 à 09:18

« Eviter que l'Amazonie n'atteigne le point de non-retour ». C'est dans cet objectif que les huit pays amazoniens ont créé mardi une alliance « de combat contre la déforestation ». Le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l'Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela ont présenté une déclaration commune, au premier jour du sommet de l'Amazonie, à Belém.

Mais, contrairement aux attentes des ONG de défense de l'environnement, cette déclaration ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d'ici 2030.

« Alors que des records de température sont battus tous les jours, ce n'est pas possible que les dirigeants des pays amazoniens ne soient pas capables de mettre noir sur blanc dans une déclaration que la déforestation doit être réduite à zéro », a fustigé Marcio Astrini, responsable de l'Observatoire du Climat, un collectif brésilien d'ONG. Le mois de juillet a en effet été le plus chaud jamais enregistré sur terre, comme l'a confirmé mardi le service européen Copernicus.

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Un « tournant » dans la lutte contre le réchauffement

Si le point de non-retour concernant la déforestation de l'Amazonie était atteint, cette forêt tropicale émettrait plus de carbone qu'elle n'en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète. La déclaration commune en 113 points pose de façon détaillée les jalons d'une coopération entre les huit pays membres de l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10 % de la biodiversité mondiale.

« Il n'a jamais été aussi urgent de reprendre et d'étendre notre coopération », a déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva dans son discours d'ouverture, évoquant un « nouveau rêve amazonien ». Plus tôt dans la journée, il avait promis que le sommet serait « un tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

D'autres pays non-membres de l'OTCA ont été invités au sommet, notamment la France, qui possède un territoire amazonien avec la Guyane et sera représentée mercredi par son ambassadrice à Brasilia, Brigitte Collet. « Il est urgent de mettre un terme à la déforestation », a déclaré mardi sur X (anciennement Twitter) le président français Emmanuel Macron, appelant « à protéger les réserves vitales, de carbone et de biodiversité, dans l'intérêt des pays forestiers, de leurs populations et du monde entier ».

De retour au pouvoir en janvier, Lula s'est engagé à mettre un terme d'ici 2030 à la déforestation , qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

Divergences sur les énergies fossiles

Mais le président colombien Gustavo Petro a affirmé que la « déforestation zéro » serait « insuffisante ». « La science nous a montré que même si on recouvre le monde entier d'arbres, ça ne suffira pas à absorber les émissions de CO2 […]. Il faut abandonner les énergies fossiles », a-t-il insisté. Selon lui, cette responsabilité incombe avant tout aux « pays du nord », tandis que « nous (les pays amazoniens) devons protéger l'éponge », comme il décrit la forêt tropicale.

Mais cette transition énergétique est un sujet plus sensible pour d'importants producteurs d'hydrocarbures de la région amazonienne, comme le Venezuela ou le Brésil.

Source AFP

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