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Bras de fer entre l’Arabie saoudite et la Russie sur l’Ukraine et le pétrole

Mohammed Ben Salman, deux semaines après avoir invité le président ukrainien au sommet arabe de Djedda, a imposé de sérieuses restrictions à la production russe de pétrole.

Publié le 11 juin 2023 à 06h15, modifié le 11 juin 2023 à 06h15 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Mohammed Ben Salman, le prince héritier et premier ministre d’Arabie saoudite, en est le dirigeant de fait, en raison de la santé déclinante de son père, le roi Salman. Sa popularité, qu’il est impossible d’évaluer en Arabie, en l’absence d’enquête indépendante, est au plus haut dans le reste du monde arabe, où la presse n’hésite pas à le comparer à un « nouveau Nasser ».

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés « MBS », le prince qui ambitionne de refonder l’Arabie

Une telle faveur s’explique, selon un éditorialiste américain, par le « doigt d’honneur » que Mohammed Ben Salman avait infligé, en juillet 2022, à Joe Biden. Celui-ci s’était en effet déplacé à Djedda pour obtenir une augmentation sensible de la production saoudienne de pétrole, indispensable pour abaisser les prix de l’essence à la pompe aux Etats-Unis.

Cette requête, formulée dans la perspective des élections américaines de mi-mandat, avait été catégoriquement rejetée par Mohammed Ben Salman, une fermeté qui joue beaucoup dans son aura actuelle dans la région.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Joe Biden renoue avec Mohammed Ben Salman mais repart les mains vides

Objectif 80 dollars

L’Arabie saoudite ne constitue pas seulement l’économie la plus puissante du monde arabe, elle compte aussi, selon un récent recensement, une population de 32,2 millions d’habitants, dont 18,8 millions de Saoudiens (pour les deux tiers âgés de moins de 30 ans), là où les nationaux des autres pétromonarchies sont très largement minoritaires sur leur propre territoire (10 % par exemple aux Emirats arabes unis).

Mohammed Ben Salman a gagé sur un tel dynamisme démographique sa « Vision 2030 », un vaste programme de modernisation à marche forcée, porté par quelques chantiers aussi futuristes que contestés. Mais, pour réaliser une telle ambition, le dirigeant saoudien a un besoin impératif de maintenir le cours du baril de brut à au moins 80 dollars. D’où le camouflet à Biden en juillet 2022.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés En Arabie saoudite, une diversification économique en panne

Le dirigeant saoudien a confié ce dossier stratégique à son demi-frère, Abdelaziz Ben Salman, ministre du pétrole. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), fondée dès 1960, a été élargie en 2016 en OPEP + pour inclure dix nouveaux membres, dont la Russie. Et c’est un partenariat privilégié entre Riyad et Moscou qui permet depuis lors de réguler les cours du pétrole.

L’objectif d’un baril à 80 dollars semblait à portée de main en avril. Mais c’était compter sans l’enlisement en Ukraine de la Russie qui, pour financer sa campagne d’agression, écoule des quantités toujours plus importantes de pétrole via des pays tiers. L’Inde a vu ainsi la proportion de ses importations pétrolières en provenance de Russie passer de 1 % à 40 %, avec des transactions sensiblement inférieures à 60 dollars le baril, le plafond fixé en décembre 2022 par le G7 pour échapper aux sanctions occidentales.

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