Bientôt un "Nutri-Score" pour les vêtements : nos informations sur ce qui se profile

Publié le 28 août 2023 à 19h33

Source : Le JT

Garance Pardigon répond chaque soir aux interrogations des téléspectateurs du JT de TF1 dans "Le 20H vous répond".
Cette fois-ci, elle se penche sur l'équivalent du "Nutri-Score" que le gouvernement souhaite mettre en place pour afficher l'impact environnemental des vêtements.
Avec deux informations exclusives : la date de mise en place et le système de notation qui devraient être retenus.

L’affichage environnemental sera-t-il bientôt obligatoire sur les étiquettes des vêtements ?  

 

Moins tôt que prévu, si l’on en croit un document de travail que nous a transmis le ministère de la Transition écologique ce lundi après-midi. Selon celui-ci, l'affichage environnemental devrait devenir obligatoire à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, soit un an plus tard que prévu initialement. "À compter du 1ᵉʳ janvier 2024, les affichages lancés par les différentes marques, dans le cadre des expérimentations, seront simplement mieux encadrés : ils pourront rester sur les étiquettes, à condition de respecter la réglementation", nous explique-t-on au ministère. 

Pourquoi un tel retard ? "C’est la méthode de calcul qui est très difficile à établir", constate Adeline Dargent, responsable RSE de la Fédération française du prêt-à-porter féminin. Comment évaluer un pull ou un jean avec une seule et même méthode ? Comment tenir compte à la fois de l’impact sur l’environnement de la fabrication, comme des campagnes publicitaires ou marketing ? Le ministère de la Transition écologique a annoncé avoir retenu huit critères différents, détaillés sur son site : de la consommation d’eau aux rejets de microplastique, en passant par l’incitation à racheter ou réparer les vêtements. 

Des chiffres plutôt que des lettres

"La méthode de calcul est déterminante pour éviter les classements injustes : un sweat en polyester, dérivé du pétrole, qui obtiendrait une meilleure note qu’un sweat en laine, matière naturelle, sous prétexte que la fibre synthétique résiste mieux dans le temps", précise Adeline Dargent.  

C’est pour cette même raison que la notation lettrée, sur le modèle du Nutri-Score, ne serait plus la piste privilégiée. Dans les supermarchés, le Nutri-Score, facultatif, permet d’évaluer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires, grâce à une note de A à E, accompagnée d’un code couleur et apposée sur l’emballage.  

 

Pour le textile, c’est la piste d’une notation chiffrée qui devrait être retenue, comme le précise le document de travail que nous avons pu consulter. "Plus la note est élevée, plus le vêtement coûte cher à la planète. Et donc moins il est vertueux", nous explique-t-on au ministère de la Transition écologique. En clair, c’est comme un prix pour l’environnement !

À partir de combien votre jean ou votre pull coûte-t-il trop cher à la planète ? "Il n’y a pas de limite, l’échelle reste volontairement ouverte". Au consommateur de se faire son idée en comparant trois modèles de t-shirt différents, par exemple.

L’association En Mode Climat, en pointe sur le sujet, avait notamment défendu la piste "d’un indicateur d’impact en valeur absolue, éventuellement complété par un classement". Une évaluation plus précise, pour que le "consommateur puisse de rendre compte que tout vêtement, même le mieux éco-conçu, a un impact pour l’environnement".  

Quid des labels environnementaux, déjà présents sur de nombreuses étiquettes ? Vont-ils disparaître ? Non, la note devrait plutôt les compléter. En effet, ces "macarons verts" ont plusieurs limites… D’abord, ils sont très nombreux : GOTS, Ecotext, Ecocert, cités, entre autres, sur le site de l’Agence pour la transition écologique. "Tous les labels présents sur les étiquettes ne sont pas toujours ambitieux", concède-t-on à l’Ademe, "puisque chacun applique son propre cahier des charges". Tous sont délivrés par des organismes privés, les marques payent pour les apposer sur leurs produits. Pour plus de transparence, certaines allégations environnementales sont désormais encadrées.  C’est le cas par exemple d'"Ecoconçu", comme le rappelle ce guide du ministère de l’Économie : "L’entreprise doit être en mesure de fournir des éléments pertinents, mesurables, vérifiables et concrètes démontrant qu’elle a mis en place une démarche d’écoconception".  

C’est l’enjeu du QRcode qui a fait son apparition début janvier sur les étiquettes des vêtements des marques à gros chiffre d’affaires. En le scannant avec votre téléphone, vous pouvez savoir comment et où le vêtement a été fabriqué. 

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Garance PARDIGON

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