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"Blue Monday": pourquoi ce lundi 15 janvier n'est pas vraiment le jour le plus déprimant de l'année

Le troisième lundi de janvier est souvent présenté comme étant la journée la plus déprimante de l'année. Derrière cette légende urbaine se cache en réalité un coup publicitaire pour encourager les achats.

Touché par le fameux coup de déprime hivernale après les fêtes de fin d'année? Attention de ne pas incriminer trop vite le fameux "Blue Monday". Derrière cette expression désignant la journée supposée être la plus déprimante de l'année se cache une grande campagne publicitaire destinée à nous faire plus dépenser en ce début d'année.

Encourager les achats

La formule "Blue Monday" reprend l'expression anglaise "to feel blue" (avoir le cafard) et désigne le troisième lundi du mois de janvier de chaque année. Cette journée, située le premier jour de la semaine, alors que la période des fêtes de fin d'année est déjà loin et que les beaux jours se font encore attendre, est censée être la plus déprimante de l'année.

Sauf que cette théorie ne s'appuie sur aucun fondement scientifique et n'est qu'une idée marketing. Le concept est utilisé pour la première fois par la chaîne de télévision de voyages britannique Sky Travel en 2005 dans l'une de ses campagnes publicitaires. Son message: encourager les téléspectateurs à partir en voyage pour contrer la supposée déprime typique à cette période de l'année.

Qu'est-ce que le Blue Monday ?
Qu'est-ce que le Blue Monday ?
2:09

L'idée fonctionne au point qu'elle est reprise par des agences de voyage concurrentes, mais aussi des marques de cosmétique ou des salles de sport. À chaque fois, le principe reste le même: encourager le consumérisme, dans une période réputée peu favorable aux achats.

Une intox scientifique

Une formule mathématique a bien été créée pour tenter de donner de la crédibilité à cette thèse. Elle s'appuie sur la météo, le temps écoulé depuis Noël et les résolutions du Nouvel An, ou encore le manque de motivation prétendument typique à cette période de l'année, mais elle n'a en réalité aucune valeur.

Derrière cette intox se cacherait l'agence de communication Porter Novelli. Cette dernière aurait proposé à des universitaires de s'attribuer la paternité de cette formule inventée de toute pièce contre rémunération, afin de donner du crédit au concept du "Blue Monday".

Le psychologue Cliff Arnall accepte le marché et soutient cette théorie pendant des années. En 2018, il présente finalement ses excuses dans une interview à The Independant, assurant que donner une connotation négative au troisième lundi de janvier "n'a jamais été son intention".

"Que ce soit pour débuter une nouvelle carrière, rencontrer de nouveaux amis, débuter un nouveau passe-temps ou réserver une nouvelle aventure, le mois de janvier est en réalité une très bonne période pour prendre ces grandes décisions", jure-t-il aujourd'hui.

Juliette Desmonceaux