Début du procès du meurtrier présumé du policier Éric Masson, tué sur un point de deal à Avignon en 2021

par A.S avec AFP
Publié le 19 février 2024 à 7h33

Source : TF1 Info

Ilias Akoudad comparaît à partir de lundi devant les assises du Vaucluse.
L'accusé âgé aujourd'hui de 22 ans est jugé pour le meurtre du brigadier Éric Masson, 36 ans, abattu en 2021 sur un point de deal à Avignon.
Deux autres accusés sont jugés pour des délits connexes à cette audience.

C'est un procès très attendu des policiers et "le mot d'ordre est le soutien à la famille", informe Claude Simonetti, représentant vauclusien du syndicat Unité SGP Police FO. À partir de ce lundi et jusqu'au 1ᵉʳ mars, Ilias Akoudad, 22 ans, meurtrier présumé du brigadier Éric Masson, est jugé devant les assises du Vaucluse. 

Le policier âgé de 36 ans avait été abattu le 5 mai 2021 sur un point de deal à Avignon.  Excepté Ilias Akoudad, deux autres accusés comparaissent pour des délits connexes. Ayoub Abdi, 23 ans, qui accompagnait le tireur le jour des faits et a fui avec lui, et Ismaël Boujti, 24 ans, qui leur avait prêté sa cave, qui servait d'épicerie clandestine, seront seulement jugés pour soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches. 

Le principal accusé nie les faits

Malgré un dossier très lourd, le principal accusé, défendu par le ténor du barreau Franck Berton, a toujours nié les faits. Le 5 mai 2021, il assure qu'il n'était pas présent rue du Râteau, dans ce quartier historique de la cité des papes, lorsque Éric Masson a été abattu à bout portant, en marge d'une banale opération de surveillance d'un point de deal.

Quatre jours plus tard, deux jeunes de 19 et 20 ans sont arrêtés sur l'autoroute en direction de l'Espagne. Le plus jeune, Ilias Akoudad, est alors désigné comme le tireur par au moins deux témoins, son camarade de fuite, présent lors du contrôle fatal, et le coéquipier d'Éric Masson. L'enquête montrera également qu'une ligne téléphonique, dont il a finalement reconnu l'utilisation, avait borné dans cette rue à l'heure des faits. Et des résidus de tirs ont été retrouvés sur ses vêtements.  

"Je ne vois pas comment il peut rester dans ce système de défense", confiait il y a quelques jours Me Sabine Gony-Massu, avocate de la compagne d'Éric Masson, de ses filles et de Romain, son coéquipier le jour du drame. "Je pense qu'il reconnaîtra", "la culpabilité ne fait aucun doute. La sérénité commande que les choses soient dites face à autant de charges", avançait également Me Philippe Expert, avocat des parents d'Éric Masson et de son frère et sa sœur, eux aussi policiers, dans le sillage de leur père.

Un procès qui s'annonce "tendu"

Déjà condamné six fois, notamment pour trafic de stupéfiants,  Ilias Akoudad, poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique - pour avoir aussi tiré sur Romain, le collègue d'Éric Masson - risque la perpétuité. Le statut de policier d'Éric Masson est en effet une circonstance aggravante "lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l'auteur". 

Mais l'accusé savait-il, comme l'a conclu l'enquête, qu'il tirait sur un policier ? Éric Masson portait-il son brassard à la main ? A-t-il crié "police" ? Pourquoi le meurtrier a-t-il tiré alors qu'il n'était pas contrôlé ?

Autant de questions qui seront au cœur d'un procès qui s'annonce "extrêmement tendu, forcément politique", selon Me Charlène Neveu-Sanchez qui défend le troisième mis en cause, le logeur des deux jeunes hommes lors de leur fuite. Ce meurtre est "une plaie difficile à refermer", qui "a remué la ville et les policiers dans son ensemble", selon Florence Galtier, procureure de la République à Avignon, qui officiera en personne pour cette audience.


A.S avec AFP

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