Séisme en Turquie et en Syrie: le bilan dépasse désormais les 12.000 morts

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Ce mercredi, le bilan, toujours provisoire, des séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie a atteint le 12.000 morts. Critiqué par sa population, le président Erdogan a reconnu des "lacunes" dans la gestion de la catastrophe.

À chaque heure qui passe la probabilité de retrouver des survivants du séisme en Turquie et en Syrie s'amenuise. Des sauveteurs du monde entier, et notamment français, affluent pour extraire les victimes des décombres. Un reportage de nos envoyés spéciaux Camille Fournier et Angy Louatah avec Julia Van Aelst et Sophie Herbé.

Les Nations unies ont appelé mercredi à "mettre la politique de côté" et à faciliter l'accès aux régions rebelles sinistrées dans le nord-ouest de la Syrie, frontalier de la Turquie, deux jours après le séisme dévastateur qui a frappé les deux pays.

"Mettez la politique de côté et laissez-nous faire notre travail humanitaire", a plaidé dans une interview accordée à l'AFP le coordinateur résident de l'ONU en Syrie, El-Mostafa Benlamlih.

La Bourse d'Istanbul a annoncé sa fermeture - la première depuis 1999 - jusqu'à mardi inclus à cause de la volatilité du marché après le récent séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, faisant au moins 11.700 morts.

La secousse de magnitude 7,8, suivie de puissantes répliques, a dévasté lundi à l'aube le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Outre le lourd bilan humain, la catastrophe laisse plusieurs milliers de personnes sans abri dans le froid hivernal.

La Bourse a justifié sa décision d'aujourd'hui par "une volatilité croissante et des fluctuations de cours extraordinaires après le séisme catastrophique". Elle avait enregistré des pertes marquées avant de décider d'une suspension des échanges mercredi matin.

L'Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à rétablir d'urgence les services essentiels en Turquie et Syrie, craignant une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que les séismes eux-même.

Lors d'une conférence de presse à Genève, Robert Holden, en charge de la réponse au séisme à l'OMS, a expliqué que l'objectif immédiat était de sauver des vies mais qu'"en même temps, il est impératif de s'assurer que ceux qui ont survécu à la catastrophe initiale continuent de survivre".

"Nous sommes clairement préoccupés par le fait (...) qu'une crise sanitaire secondaire n'émerge" qui va exacerber les risques sanitaires déjà existants dans la région, a ajouté à ses côtés la Dr Adelheid Marschang, une autre responsable des urgences à l'OMS.

La Turquie et la Syrie peuvent compter sur l'aide de l'Union européenne qui organisera une conférence des donateurs début mars à Bruxelles pour ces deux pays frappés par un violent séisme, a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Nous sommes dans une course contre la montre pour sauver des vies ensemble. Bientôt nous apporterons une aide humanitaire d'urgence, ensemble. La Turquie et la Syrie peuvent compter sur l'UE", a tweeté la responsable européenne.

Rony Brauman, médecin et membre de Médecins Sans Frontières, est revenu sur BFMTV sur les opérations de secours en cours en Turquie et en Syrie après le terrible séisme qui a frappé les deux pays lundi. Celles-ci se poursuivent et pourraient encore durer plusieurs jours.

"Au bout d'une quinzaine de jours on peut considérer qu'il n'y a plus aucune chance de récupérer [...] c'est l'eau qui est décisive là-dedans", a expliqué le médecin sur BFMTV.

"S'il y a des circonstances favorables il y a des cas de survie à long terme dans cette échelle de temps", a poursuivi Rony Brauman sur notre antenne.

Impossible pour des millions d'internautes turcs de se connecter aujourd'hui au réseau social Twitter. La plateforme est très utilisée pour communiquer depuis le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie lundi. Plus d'explications dans notre article dédié.

Les Nations unies ont appelé mercredi le gouvernement syrien à "mettre la politique de côté" et faciliter l'accès aux régions rebelles sinistrées dans le Nord-Ouest du pays, après le séisme dévastateur.

"Mettez la politique de côté et laissez-nous faire notre travail humanitaire", a plaidé dans une interview à l'AFP le coordinateur résident de l'ONU en Syrie, El-Mostafa Benlamlih. "On ne peut pas se permettre d'attendre et de négocier. Si on attend de négocier, ce sera déjà trop tard".

L'Etat turc essuie de nombreuses critiques portant sur sa réaction aux séismes ayant endeuillé la Turquie et plus précisément le plateau anatolien.

Et cet après-midi, son président Recep Tayyip Erdogan a reconnu des "lacunes" dans la réponse apportée par les autorités. "Bien sûr, qu'il y a des lacunes, il est impossible d'être préparé à un désastre pareil", a déclaré le chef de l'Etat qui s'est rendu dans la province d'Hatay (sud), l'une des plus touchées, à la frontière syrienne.

Le bilan des séismes en Turquie et en Syrie a été à nouveau réévalué. Il dépasse désormais les 11.700 morts d'après des responsables officiels et des médecins.

9057 personnes ont péri en Turquie et 2662 en Syrie à la suite du tremblement de terre de magnitude 7,8 de lundi, ont-ils précisé.

Depuis le séisme meurtrier qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie, les réseaux sociaux regorgent d'informations erronées et d'images et de vidéos détournées supposant montrer notamment un "tsunami" ou un enfant pleurant ses parents. Des journalistes de l'AFP ont examiné ces fausses images et vidéos partagées et visionnées des milliers de fois, montrant des scènes censées provenir du séisme ou de ses conséquences.

Ainsi, une série d'images sur Facebook, Instagram et Twitter, censées montrer la panique en Cisjordanie occupée après le tremblement de terre en Turquie, a recueilli des dizaines de milliers d'interactions.

Mais une recherche d'image inversée effectuée par l'AFP a permis d'établir que les photos remontaient à juin 2017 et montraient des Palestiniens célébrant l'Aïd el-Fitr dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie.

Une autre vidéo largement partagée montre un "tsunami" provoqué par le séisme sur la côte sud de la Turquie. Mais l'analyse de la vidéo montre qu'il s'agissait en fait d'images d'une tempête de mars 2017 à Durban, en Afrique du Sud.

Par ailleurs, une vidéo montrant des vagues spectaculaires s'écrasant sur une côte censée se trouver en Turquie, s'est avérée provenir d'une tempête en janvier à San Diego, en Californie (Etats-Unis).

Mais une recherche d'image inversée a montré que l'image était en ligne depuis au moins 2018 et faisait partie d'une série téléchargée par le photographe tchèque Jaroslav Noska sur la plateforme de photos Alamy. Une autre photo partagée par un média égyptien montre un petit garçon qui pleure alors qu'il était assis au sommet des décombres, avec une légende le décrivant comme un garçon syrien abandonné à son sort après le tremblement de terre. Vérification faite, la photo fait partie d'une série de photos de mises en scène sur le site d'images Shutterstock.

Annoncé plus tôt par l'ambassadeur turc en France, le ministre de l'Intérieur a confirmé l'envoi et la mise en place d'un hôpital de campagne en Turquie pour aider le pays dans le drame qu'il vit après la série de séismes.

"Face à la situation dramatique en Turquie, à la demande d'Emmanuel Macron, la France va engager l'ESCRIM, hôpital de campagne de sécurité civile, spécialement conçu pour ce type de situation, en complément des 136 sauveteurs déjà sur le terrain", a-d'abord tweeté gérald Darmanin, associant la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

"Cet hôpital sera armé par 81 personnels issus des sapeurs-pompiers et des formations militaires de sécurité civile", a-t-il précisé dans une seconde publication sur le réseau social.

"Cet engagement se fera dans le cadre européen, permettant ainsi d'accroitre l'engagement de la France et de répondre aux besoins des populations sinistrées", a-t-il achevé.

Selon Recep Tayyip Erdogan, le président turc, 50.000 personnes ont été blessées et secourues, trois jours après le sinistre. Les médecins et autorités syriennes pour leur part ont évoqué 5.000 blessés.

Le président turc a également annoncé la distribution de 10.000 livres turques (494 euros) à chaque famille touchée.

Le pape François a appelé ce mercredi à la solidarité internationale avec la Turquie et la Syrie, deux jours après le terrible séisme dont le bilan dépasse désormais les 9500 morts.

"Je remercie ceux qui s'engagent pour porter secours, et j'encourage tout le monde à être solidaire avec ces terres en partie déjà martyrisées par une longue guerre", a déclaré le pape argentin à la fin de son audience générale hebdomadaire au Vatican. "Prions ensemble pour que ces frères et soeurs puissent aller de l'avant face à cette tragédie".

"Avec émotion je prie pour (les populations touchées), et j'exprime ma sympathie à ces peuples, aux proches des victimes et à tous ceux qui souffrent à cause de cette calamité dévastatrice", a-t-il ajouté.

Peu après l'appel des Casques blancs, l'Union européenne a indiqué avoir reçu une demande d'aide de la Syrie. C'est le commissaire européen Janez Lenarcic qui l'a annoncé, encourageant les Etats membres de l'UE à apporter cette assistance.

"Ce matin, nous avons reçu une demande d'aide du gouvernement syrien par le biais du mécanisme de protection civile. Nous partageons cette demande avec les États membres de l'UE et nous les encourageons à apporter l'aide demandée", a déclaré le responsable, chargé de la gestion des crises.

"Il est également important de s'assurer, je tiens à le souligner, que cette aide va aux personnes qui en ont besoin, et qu'elle n'est pas détournée. C'est quelque chose que nous allons surveiller", a ajouté Janez Lernarcic.

Les Casques blancs, les secouristes des zones rebelles en Syrie, ont imploré mercredi la communauté internationale d'envoyer des équipes les aider, dans une course contre la montre pour sauver les personnes coincées sous les décombres après un séisme meurtrier.

"Nous demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités à l'égard des victimes civiles. Il faut que des équipes internationale de sauvetage entrent dans nos régions", a affirmé le porte-parole des Casques blancs, Mohammad al-Chebli.

"C'est une véritable course contre la montre, des gens meurent toutes les secondes sous les décombres", a-t-il ajouté.

Éric Zipper, président de l'ONG "Corps Mondial de Secours", est déjà en Turquie. Le secouriste a répondu à BFMTV ce matin. Il a décrit son travail: "On travaille sur du dégagement et de la recherche de victimes depuis hier soir, avec deux heures de sommeil cette nuit". 

Il en a dit davantage sur le temps imparti pour retrouver des rescapés: "48 heures on est vraiment au début, on retrouve des gens, même si les conditions ne sont pas très favorables avec le froid. Mais c'est sûr, c'est une course contre la montre", a-t-il commencé.

Il a mis en exergue: "D'un autre côté, il y a beaucoup de poches de vide, et sur d'autres séismes de ce type, avec ce type de bâtiments, on arrive à retrouver des gens, quand ils sont emmurés, qui peuvent survivre une semaine ou 15 jours".

Egalement présent sur notre plateau, Boris Weliachew, architecte en risques majeurs, a estimé que la catastrophe était prévisible. "Ce séisme devait tôt ou tard arriver... et arrivera à nouveau par ailleurs", a-t-il jugé. 

Or, selon lui, le bâti local n'était pas prêt à affronter une telle épreuve: "Le système de construction en maçonnerie est très fragile". Evoquant les normes antisismiques, il a observé: "En béton armé, c'est plus solide si c'est bien fait". 

Ali Onaner, l'ambassadeur turc, lui a répondu: "Nous avons l'expérience du séisme de 1999 qui nous a permis de réactualiser les standards. La grande majorité des constructions réalisées après répondent à ces normes". Le diplomate a toutefois reconnu qu'il y avait là un "sujet": "Peut-être qu'il faudra tirer des enseignements et renforcer ces normes".

Ali Onaner a également tenu à saluer le soutien apporté par la France à son pays. "Près de 140 experts et secouristes français sont déjà en Turquie", a observé le diplomate.

Il a également mentionné la mise sur pied d'un "hôpital de campagne dans les heures qui viennent".

Ali Onaner, ambassadeur de Turquie en France, était notre invité ce matin. Il a noté l'élan de solidarité que reçoit son pays dans l'Hexagone, notamment en provenance des Turcs de France ou des Français d'origine turque: "Nous recevons beaucoup d'appels pour nous demander de quelle manière on peut apporter du soutien".

"Ce que nous disons aux Turcs de France ou aux Français c'est de suivre les informations sur le site de l'ambassade notamment les moyens de faire des virements vers les associations humanitaires", a-t-il ajouté.

Deux jours après les violents séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie, les opérations de sauvetage se poursuivent. Auprès de BFMTV, le lieutenant-colonel Cyrille de la Sécurité civile, dépêché en Turquie avec plusieurs dizaines d'autres Français, décrit le travail des secours.

"Actuellement, nos équipes travaillent sur un immeuble de huit étages qui est totalement effondré", dit-il, alors que les autorités locales ont dans la matinée indiqué que 19 personnes étaient encore probablement ensevelies sur ce site de la ville d'Osmaniye.

"Notre but est de trouver les poches de survie, et bien sûr de trouver le plus rapidement des survivants. Mais notre rôle est aussi de rendre les corps aux familles. Si l’on sait qu’il reste des personnes ensevelies, nous allons tout faire pour les chercher, qu’elles soient mortes ou vivantes", détaille-t-il encore.

Les populations touchées par les violents séismes qui ont ravagé une parte de la Turquie et de la Syrie ont besoin d'aide. Avec les destructions, plusieurs dizaines de milliers de personnes se retrouvent sans logement, à la merci d'une météo extrêmement froide.

Si l'aide humanitaire internationale se met en place, plusieurs ONG spécialisées dans ces situations extrêmes ont mis en place des appels aux dons.

BFMTV.com les a listées et vous indique comment faire un don.

Deux jours après les meurtriers séismes en Turquie et en Syrie, de nombreuses questions se posent. Ce drame rappelle le danger que représentent les tremblements de terre, ces phénomènes qui peuvent toucher de nombreux territoires, y compris la France.

Le réseau sismologique Résif-Epos écrit enregistrer "plus de 4000 séismes chaque année en France métropolitaine, dont en moyenne une trentaine sont ressentis par la population."

Retrouvez l'éclairage de BFMTV.com sur la situation et le risque sismique en France.

Selon un bilan qui reste provisoire, 8300 ont déjà trouvé la mort dans les violents séismes qui ont touché la Turquie et le Syrie ce lundi. Un chiffre qui pourrait s'alourdir à mesure que se poursuivent les opérations de sauvetage.

Plusieurs éléments dont, en premier lieu la violence du séisme et de ses répliques, qui ont entraîné d'importantes destructions matérielles dans toute la région, expliquent ce bilan déjà dramatique.

De plus, d'autres éléments, tels que la densité de population ainsi que la météo actuelle, extrêmement dure, expliquent ce chiffre si haut. Retrouvez l'éclairage de BFMTV.com

L'aide humanitaire internationale se met en marche, deux jours après le séisme dévastateur en Turquie et en Syrie.

En parallèle, les États-Unis ont indiqué travailler avec des ONG locales en Syrie pour venir en aide aux victimes, mais ont réfuté tout lien avec le gouvernement de Damas et de Bachar al-Assad.

"Nous sommes déterminés à fournir cette assistance afin d'aider le peuple syrien à surmonter" cette épreuve, a dit le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, qui assure "que ces fonds iront bien sûr au peuple syrien, pas au régime" de Damas.

Le séisme survenu lundi à l'aube est le pire séisme en Turquie depuis celui du 17 août 1999 qui avait tué 17.000 personnes. Depuis près de 48 heures, le bilan de ce drame ne cesse d'augmenter.

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Et bon réveil. Bienvenue sur ce direct consacré au suivi de l'actualité liée aux séismes qui ont frappé lundi 6 janvier la Turquie et la Syrie.