Pollution aux particules fines : le seuil d’alerte dépassé dans plusieurs régions de France

Une large partie du pays, essentiellement à l’est d’une ligne Normandie-Languedoc, est concernée par cet épisode de pollution.

Un nuage de pollution aux particules fines recouvre de nombreuses villes françaises. (illustration) LP/Jean-Baptiste Quentin
Un nuage de pollution aux particules fines recouvre de nombreuses villes françaises. (illustration) LP/Jean-Baptiste Quentin

    Une vaste partie de la France est concernée par un épisode de pollution aux particules fines. En traçant une ligne entre la Normandie et le Languedoc, il s’agit essentiellement de la zone du territoire se situant à l’est qui est touché.

    Cette « pollution hivernale d’ampleur nationale pourrait perdurer au moins jusqu’à jeudi », selon Prev’air, la plate-forme nationale de surveillance de la qualité de l’air. « Des dépassements du seuil d’information et de recommandation (50 mg/m³ en moyenne journalière) pourraient survenir en Auvergne - Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur les régions Nouvelle-Aquitaine, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté. » Franceinfo évalue à 24 le nombre d’agglomérations particulièrement exposées.

    Des recommandations et des restrictions

    L’Île-de-France est également concernée par un franchissement du seuil d’information. La préfecture recommande de reporter les déplacements avec des véhicules polluants. Il est aussi conseillé de diminuer de 20 km/h la vitesse sur les routes dont la limitation est normalement comprise entre 90 km/h et 130 km/h. L’utilisation de bois en chauffage d’agrément ou d’appoint est également déconseillée.

    Des mesures de restrictions plus strictes peuvent localement être prises. Dans le Rhône par exemple, la préfecture a mis en place la circulation différenciée. « Seuls les véhicules affichant un certificat qualité de l’air (vignette Crit’Air) de classe zéro émission moteur, de classe 1, ou de classe 2 sont autorisés à circuler au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole de Lyon. Une dérogation à la restriction de circulation est mise en place pour les voitures particulières transportant trois personnes au moins, les véhicules d’intérêt général prioritaires, les voitures de tourisme avec chauffeur et taxis… »

    Cette carte de Prév’air monte la densité de particules PM10 en France pour la journée de ce mardi. Les PM10 regroupent les particules de diamètre inférieur à 10 µm.

    Prév'Air
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    La situation est à peine meilleure concernant les PM2,5. Les PM2,5 regroupent les particules de diamètre inférieur à 2,5 µm.

    Prév'Air
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    Prev’air met en avant différentes cases pour expliquer cette situation : « trafic routier, industrie, chauffage résidentiel et, dans une moindre mesure en cette période, l’agriculture (émissions d’ammoniac) ». L’organisme ajoute que « l’épisode actuel est soutenu par des températures faibles et une situation anticyclonique bien installée générant une faible dispersion des masses d’air ».

    L’espérance de vie réduite

    La France est loin d’être la seule concernée par une forte pollution cette semaine. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Europe de l’Est et le nord-est de l’Espagne connaissent localement des difficultés. Mais deux vastes zones subissent une pollution massive : les Pays-Bas et ses zones frontalières, le nord de l’Italie et le nord-ouest des Balkans.

    Prev'air
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    Une étude publiée l’année dernière a montré que la pollution, à l’échelle du monde, réduit en moyenne l’espérance de vie de deux ans. La cause principale est la combustion d’énergie fossile. En Asie du Sud, avec un niveau de particules finies respectant les normes internationales, ce sont cinq années de vie en plus qui pourraient être gagnées.

    En pénétrant en profondeur dans le sang et le corps, les particules fines provoquent des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Quasiment toutes les régions du monde sont concernées par un dépassement des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. L’Asie est la région la plus touchée avec des niveaux 15 fois supérieurs aux normes recommandées au Bangladesh, 10 fois supérieurs en Inde et 9 fois supérieurs au Népal et au Pakistan. À New Delhi, en Inde, l’espérance de vie serait réduite de dix ans.