Polémique sur le "Kohlantess" : "Tout le monde était au courant", assure l'organisateur

Publié le 22 août 2022 à 8h42, mis à jour le 22 août 2022 à 8h48

Source : TF1 Info

L'émission avait été réalisée fin juillet, en toute transparence, à la prison de Fresnes.
Diffusé ce vendredi sur Youtube, cet épisode spécial du "Koh-Lanta des cités" divise réseaux sociaux et classe politique.
Son producteur explique les intentions derrière ce projet, et rappelle que "tout le monde était au courant".

La compétition oppose gardiens, détenus, et habitants de Fresnes. Diverses épreuves se succèdent, comme un questionnaire, du mime, du tir à la corde au-dessus d'une piscine, ou celle qui a cristallisé la polémique : une course de kart. 

La diffusion sur Youtube, le 19 août dernier, de cet épisode spécial de "Kohlantess",  a enflammé les réseaux sociaux et la classe politique. Tandis que le Garde des Sceaux a ordonné une "enquête administrative", les organisateurs assument leur démarche, et rappellent que tout a été fait dans les règles et avec l'aval des autorités.

L'émission "Kohlantess" ambitionne d'être un "Koh-Lanta des cités". À l'origine, le projet est très local : son concepteur Djibril Dramé, figure bien connue dans la commune de Fresnes (Val-de-Marne), a transposé le concept de l'émission de TF1 "Koh-Lanta" dans les quartiers de cette ville, dont il est originaire. 

Diffusé le 11 juillet dernier, l'épisode précédent opposait par exemple des jeunes des cités à des policiers. Les habitants de ces quartiers de Fresnes ont pris goût à l'exercice, et affrontent désormais d'autres jeunes de Marseille ou de Clermont-Ferrand, dans le cadre d'épreuves du même type. 

C'est assez naturellement que cette émission implantée à Fresnes s'est invitée dans l'institution la plus connue de la ville : la prison de Fresnes, un des trois principaux établissements pénitentiaires de la région parisienne, avec la Santé et Fleury-Mérogis. C'est aussi la seconde prison la plus peuplée de France, avec plus de 1600 hommes détenus, et environ 140 femmes. 

La prison de Fresnes, en fonction depuis 1898, dépasse d'environ 30% ses capacités d'accueil théoriques. Son directeur, Jimmy Delliste, était très favorable à l'organisation de cet épisode de "Kohlantess" dans ses murs, qu'il avait présenté au moment du tournage comme "un moment d'engagement fraternel au bénéfice de trois associations" (voir ci-dessous).

Le producteur de l'émission, Enzo Angelo Santo, a d'ailleurs rappelé sur LCI que "tout le monde était au courant" de l'organisation des épreuves dans l'enceinte de la prison. 

Selon lui, l'acheminement du matériel et le tournage se sont déroulés selon un cahier des charges très strict, et dont les procédures ont été validées au niveau de l'établissement pénitentiaire et du ministère de la Justice. "Ce qu’on souhaitait faire avec cet épisode-là", explique-t-il dans le sujet en tête de cet article, "c’était prôner un message d’humanité, et le temps d’un instant d’unifier les détenus et les surveillants, et sensibiliser les jeunes de quartier à l’incarcération"


Frédéric SENNEVILLE

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