L'Union européenne ouvre une enquête contre X (ex-Twitter) pour désinformation
Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, poursuit le tour de vis entamé en début de semaine contre les réseaux sociaux, accusés de publier de la désinformation et des contenus haineux depuis l'attaque du Hamas contre Israël.
Par Les Echos
Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a ouvert ce 12 octobre une enquête contre X (ex-Twitter) pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » ou « discours de haine ». Depuis le début des affrontements, de nombreux contenus ont été publiés sur X, plateforme détenue par Elon Musk, ainsi que sur TikTok, Facebook et Instagram, ces deux dernières appartenant à Meta.
L'Union européenne veut faire pression sur les réseaux sociaux pour supprimer tout contenu illégal de leurs plateformes et se conformer au règlement européen sur les services numériques, entré en vigueur cet été et qui doit encadrer les activités des réseaux sociaux, en particulier celles des géants américains du numérique que sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.
Fausses informations
Thierry Breton poursuit ainsi le tour de vis entamé en début de semaine et qui l'a vu mettre en garde successivement X, Meta et encore jeudi TikTok, dans des courriers adressés à leurs dirigeants. Plus tôt dans la journée, le commissaire européen avait ainsi donné 24 heures au patron de TikTok, Shou Zi Chew, pour l'informer des mesures prises par le réseau social pour empêcher la diffusion de fausses informations depuis les attaques menées par le Hamas en Israël.
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La demande d'informations envoyée à X constitue la première étape dans une procédure qui peut conduire à de lourdes sanctions financières en cas d'infractions avérées et prolongées à la réglementation. Dans des cas extrêmes, les amendes peuvent atteindre 6 % du chiffre d'affaires mondial du groupe. La demande d'informations « fait suite à des indications reçues concernant la diffusion présumée de contenus illicites », a expliqué la Commission qui a hérité d'un nouveau pouvoir de contrôle et de sanction.
Cette requête prend la forme d'un document d'une quarantaine de pages avec des questions précises. Une première série concerne des clarifications à apporter sur la publication de contenus illégaux et de fausses informations, dans le contexte du conflit Israël-Hamas. Twitter aura jusqu'au 18 octobre pour y répondre.
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En réponse à la missive du commissaire européen, la PDG de X, Linda Yaccarino, a indiqué que le réseau social avait supprimé des centaines de comptes affiliés au Hamas.
Avec AFP et Reuters
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