Les forces ukrainiennes lancent une contre-offensive dans le Sud

Depuis plusieurs jours, les troupes ukrainiennes tentent de repousser l'armée russe pour reprendre la ville de Kherson, occupée depuis plusieurs mois.

Source AFP

L'Ukraine affirme avoir repris Kherson des mains des forces russes, dans le sud du pays. Moscou dément.
L'Ukraine affirme avoir repris Kherson des mains des forces russes, dans le sud du pays. Moscou dément. © OLEG PETRASYUK / EPA / EFE

Temps de lecture : 1 min

Les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive dans le Sud, destinée à repousser les troupes russes de l'autre côté du fleuve Dniepr et à reprendre la ville occupée de Kherson, ont annoncé lundi les autorités locales. L'armée russe, elle, a affirmé les avoir repoussées et leur avoir infligé de « lourdes pertes ». « Les forces armées ukrainiennes ont lancé leur offensive dans plusieurs zones dans le sud. Nous demandons aux habitants de Kherson de suivre les consignes de sécurité », a écrit sur Telegram le chef de l'administration régionale Yaroslav Yanuchevytch.

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« Aujourd'hui, il y a eu de puissantes attaques d'artillerie sur les positions ennemies […] sur l'ensemble du territoire de la région occupée de Kherson. C'est l'annonce de ce que nous attendions depuis le printemps : c'est le début de la fin de l'occupation de la région de Kherson », a annoncé à la télévision ukrainienne Serguiï Khlan, député local et conseiller du gouverneur régional. Il a assuré que les forces ukrainiennes avaient « l'avantage » sur le front sud après plusieurs frappes ces dernières semaines ayant visé des ponts dans la région de Kherson et destinées à gêner la logistique de l'armée russe.

Des médias ukrainiens avaient plus tôt cité la porte-parole du commandement « sud » de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk, affirmant que les forces de Kiev attaquaient « dans de nombreuses directions » sur ce front. Le groupement militaire ukrainien « Kakhovka » a, lui, assuré sur Facebook observer la retraite d'une unité de combattants séparatistes prorusses de leurs positions dans la région.

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Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante. Moscou dément d'ailleurs ces affirmations. L'armée russe a affirmé avoir repoussé des « tentatives d'offensive » ukrainiennes dans les régions de Kherson et Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, tout en assurant avoir infligé « de lourdes pertes » aux forces de Kiev. « Cette nouvelle tentative d'opérations offensives de l'ennemi a lamentablement échoué », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Une région stratégique

Les troupes russes s'étaient emparées dès le début de l'invasion de l'Ukraine de Kherson, ville de 280 000 habitants située sur le fleuve Dniepr. Essentielle pour l'agriculture ukrainienne, cette région est aussi stratégique, car limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en mars 2014. Depuis plusieurs semaines, les forces ukrainiennes disaient préparer une contre-offensive pour reprendre Kherson, mais n'avaient jusqu'à présent rapporté que la conquête de plusieurs dizaines de villages.

Les bombardements russes n'ont par ailleurs pas cessé sur la ligne de front qui s'étend du nord au sud. Les autorités locales ont notamment évoqué des frappes dans les régions de Kharkiv (nord-est), Dnipropetrovsk (centre), où elles ont fait un mort, et Mykolaïv, où elles ont fait deux morts et 24 blessés. « Ça secouait et tout le monde est sorti en courant », a raconté à l'AFP Olga, une habitante de 40 ans de Mykolaïv après la chute d'un missile et d'une roquette dans son quartier. « Ça s'est passé en une seconde et, en une seconde, c'était le noir dans la maison », a témoigné un de ses voisins, Oleksandre Tchoula, 66 ans, dont la femme venait d'être tuée.

Dans la région de Kherson, c'est un ancien député ukrainien passé du côté des forces d'occupation russes, Alexeï Kovalev, qui a été assassiné par balle chez lui, d'après les enquêteurs russes. « Ce n'est pas une guerre du régime de (Vladimir) Poutine, c'est une guerre de la Russie contre l'Ukraine », a martelé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge du forum stratégique de Bled en Slovénie. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a de son côté fait savoir qu'il accueillerait une nouvelle fois, le 8 septembre en Allemagne, ses homologues des pays alliés pour organiser le soutien occidental aux capacités militaires ukrainiennes.

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La visite de l'AIEA sur le point de débuter à Zaporijia

Le même jour, l'AIEA a annoncé envoyer une mission, conduite par son directeur général Rafael Grossi, à la centrale de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine. Attendue dès lundi à Kiev par les autorités ukrainiennes, elle doit visiter « plus tard cette semaine » ces installations. Rafael Grossi réclamait depuis plusieurs mois de pouvoir aller sur place, avertissant du « risque réel de catastrophe nucléaire » après une série de bombardements dont les deux belligérants s'imputent mutuellement la responsabilité.

Dans une déclaration lundi, les pays du G7, « profondément préoccupés » par les risques d'accident nucléaire à Zaporijia, ont demandé qu'une totale liberté de mouvement soit accordée aux experts internationaux. « La Russie doit assurer un accès sûr et sans entrave » à l'équipe de l'AIEA, a peu après réclamé un responsable américain, pour qui l'option « la plus sûre » serait une extinction « contrôlée » des réacteurs.

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Notamment accusée par Kiev d'avoir positionné des pièces d'artillerie sur le site de la centrale pour pilonner les positions de son armée, la Russie a le même jour jugé « nécessaire » cette inspection, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. L'opérateur ukrainien Energoatom a néanmoins affirmé que les soldats russes « mettaient la pression sur le personnel de la centrale pour l'empêcher de révéler des preuves des crimes de l'occupant ». « La souveraineté ukrainienne sur cette centrale ne doit pas être contestée », a quant à lui souligné le président français Emmanuel Macron.

La mairie de Zaporijjia a dit distribuer depuis le 23 août des comprimés d'iode à la population dans un rayon de 50 km autour de la centrale, à prendre en cas d'alerte aux radiations. Lundi, les habitants de la ville se préparaient au pire. « Vous savez, on a connu l'accident de Tchernobyl, la menace était déjà très grande, mais on a survécu, Dieu merci. Aujourd'hui, la menace est totale, à 100 % », commentait Kateryna, une retraitée.

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Commentaires (49)

  • bonsenscommun

    Alors comme ça, QWERTIC ne serait pas un troll ? En voila un scoop ! Dommage que Descartes ne soit pas connecté à ce forum... En passant, un petit commentaire sur le Bien et le Mal qui y sont souvent convoqués : on sait tous que rien n'est blanc ou noir. Il convient maintenant de faire la différence entre le gris anthracite et le blanc cassé

  • QWERTIC

    Étonnant comme chacun lit ce qu'il ou elle veut. Je n'ai écrit nulle part que je souhaitais la victoire du RN. Mais que c'était un paradoxe que la France soit défendue, non par les élites traditionnelles, mais par les "populistes". Idem pour l'Italie et ailleurs. Macron est hyper-minoritaire dans le pays. Mais ça n'a pas l'air de percuter. Pour le reste, j'ai été attaqué violemment pour trollisme depuis le premier jour sur le sujet, parce que j'ai eu l'outrecuidance de changer de pseudo (le précédent étant trop proche de mon nom) et de refuser avec véhémence la politique absurde qui nous a mené où nous en sommes. Et oui, j'ai le goût de la formule. On est francais, ou on ne l'est pas. N'était-ce un bug, je ne pourrais d'ailleurs pas envoyer ce message ni ceux des derniers jours

  • Libéral-laïc-conservateur

    Je vous crois sincère, et je fais la différence entre les railleries collectives et les attaques ad hominem comme vous l'avez constaté il y a une dizaine de jours à vos dépens. J'espère qu'on me reprendra aussi quand je cèderai à ce vil penchant de critiquer l'homme et non les arguments. J'ai conscience de l'avoir fait trop souvent avec un lecteur du pseudo de @tslr ou un autre @cactus22.
    J'estime fondamental, en démocratie, que vous puissiez vous exprimer. Et comme vous, je déplore le manichéisme ambiant.
    Sur l'idée que les démocraties d'Europe de l'ouest se suicident en chantant, c'est encore une expression provocatrice, mais qui n'est pas dénuée de fondements, comme le soulignent plusieurs éditorialistes du Point sur plusieurs sujets.