Six suspects ont été arrêtés pour l'assassinat de Fernando Villavicencio.Un septième a été tué par les forces de l'ordre.Tous sont colombiens et appartiendraient à "un groupe criminel organisé".
Les six suspects arrêtés pour l'assassinat, mercredi à Quito, de Fernando Villavicencio, candidat centriste à la présidentielle en Équateur, sont des Colombiens, a annoncé la police, jeudi 10 août. Un septième individu avait été tué par les forces de sécurité, colombien lui aussi. Le ministre de l'Intérieur Juan Zapata s'était auparavant contenté d'indiquer que les suspects étaient des étrangers.
Il a confirmé l'implication de "groupes criminels organisés" dans cette attaque qui a également fait neuf blessés, dont une candidate à l'Assemblée et trois policiers. La police a par ailleurs fait exploser une bombe déposée sur les lieux. Le président Guillermo Lasso a qualifié cette attaque de "crime politique à caractère terroriste" : "Nous n'avons aucun doute que cet assassinat est une tentative de saboter le processus électoral."
"Ces bandes criminelles de tueurs à gages sont malheureusement en train de porter au-delà des frontières le modèle colombien d'assassinats politiques", a pour sa part déclaré le président vénézuélien, Nicolas Maduro. L'ONU a dénoncé "une menace sérieuse pour le processus électoral et la capacité du peuple à exprimer sa volonté démocratique", tandis que l'Union européenne a évoqué une "attaque contre la démocratie".
Le FBI mobilisé pour l'enquête
Le président a annoncé avoir "demandé le soutien du FBI" dans l'enquête, assurant que la police fédérale américaine avait accepté la demande. "Une délégation arrivera dans le pays dans les prochaines heures", a-t-il précisé. Le mouvement de Fernando Villavicencio, Construye, a réclamé la création d'une commission internationale pour enquêter sur le meurtre de son leader, un ancien journaliste ayant dénoncé la corruption, qui briguait pour la première fois la présidence du pays. Il était en deuxième position des intentions de vote.
Sur les grilles de la salle omnisports devant laquelle il a perdu la vie, on peut lire sur une banderole : "Les Narcopolitiques paieront. Pour toujours. Fernando T.Q.M. (pour Te Queremos Mucho, nous t'aimons beaucoup)." Des roses blanches ont été déposées à proximité. Une poignée de sympathisants s'est rassemblée au cours de la journée de jeudi à proximité du funérarium où la dépouille de Fernando Villavicencio a été transférée. Certains tenaient des pancartes où on pouvait lire : "Ils ont tué mon président."
Malgré l'assassinat, la date du premier tour de l'élection a été maintenue au 20 août. Le président Guillermo Lasso a instauré l'état d'urgence et décrété trois jours de deuil national. Le parti Construye va désigner un nouveau candidat et a demandé le report du débat prévu dimanche pour que celui qui briguera la présidentielle "soit quasiment dans les mêmes conditions pour débattre" que ses adversaires.