L’inflation ralentit en France : après une hausse de 0,6 % en avril, ce qui a porté le glissement sur douze mois à + 5,9 %, le mois de mai se distingue par une très légère décrue. L’inflation d’ensemble sur un an est ramenée à 5,1 %, selon les chiffres provisoires du mois de mai publiés mercredi 31 mai par l’Insee.
Cette baisse est due à un ralentissement de l’inflation alimentaire – devenue le principal moteur de la hausse des prix –, qui est passée de 15 % en avril à 14,1 % en mai. Les prix de l’énergie poursuivent, eux aussi, un très net repli : ils affichent une hausse de 2 % en mai, contre 6,8 % en avril et… 27,8 % en mai 2022 !
Après la flambée des étiquettes aux rayons alimentation, la crainte était de voir les prix des services – coiffeurs et pressings, services aux particuliers et aux entreprises, assurances, loyers, transports, communications, finalement à peu près la moitié de l’économie – prendre le relais pour tirer l’inflation vers le haut. C’est le contraire qui s’est produit, puisque l’inflation dans les services s’établit à 3 %, en légère baisse par rapport à début 2023 (3,2 % ).
Cette crainte semble donc pour le moment écartée, mais pas pour la meilleure des raisons : les entreprises, un peu plus inquiètes qu’au premier trimestre de l’évolution du climat économique, mettent la pédale douce sur les prix pour ne pas aggraver les choses. « Le ralentissement des prix de vente est le corollaire d’un climat conjoncturel qui s’érode », souligne Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. D’autant que les consommateurs ne disposent que d’un budget millimétré compte tenu de l’inflation alimentaire.
Seule exception : les transports
« Pour le moment, on ne constate pas de dérive dans les services, dont les prix restent relativement maîtrisés, alors que les coûts augmentent, notamment les coûts salariaux », confirme Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui explique : « A l’exception peut-être des transports, c’est un secteur où l’on ne voit pas les marges augmenter. » Depuis mai 2022, le rythme de hausse dans ce secteur n’a jamais dépassé les 3,9 %, alors que l’alimentation ou l’énergie affichent des hausses à deux chiffres. Seule exception : les tarifs des services de transports (avions, trains, bus…), qui ont augmenté de près de 10 % selon les chiffres d’avril, poussés par les prix de l’énergie.
De plus, poursuit M. Plane, « la contribution des services à l’inflation n’augmente pas ». Depuis mai 2022, ils représentent 1,5 point sur une inflation d’ensemble de 6 % environ, soit un quart du total. Et ce alors que les services correspondent à la moitié de la consommation et du PIB.
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