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"La Femme en moi": pourquoi la sortie des mémoires de Britney Spears est un événement

Britney Spears, à Hollywood le 22 juillet 2019

Britney Spears, à Hollywood le 22 juillet 2019 - VALERIE MACON / AFP

Deux ans après la bataille pour la levée de sa tutelle, qui a passionné les médias du monde entier, la chanteuse publie ce mardi un livre dont le contenu s'annonce explosif.

"Se réapproprier son histoire et la raconter avec ses propres mots, enfin": c'est ainsi que l'éditeur français JC Lattès présente La Femme en moi, les mémoires de Britney Spears, disponibles ce mardi en France et dans une vingtaine de pays. Dans cet ouvrage, pour lequel la maison d'édition américaine Simon & Schuster a déboursé 15 millions de dollars, la superstar américaine lève le voile sur les nombreuses énigmes qui entourent sa carrière. Un livre ultra-attendu (tiré à 100.000 exemplaires dans l'Hexagone, selon Le Monde) tant les révélations qu'il contient s'annoncent explosives.

De ses débuts d'enfant-star à la bataille judiciaire qui a abouti à la levée de sa tutelle il y a deux ans, en passant par ses troubles mentaux et sa relation passée avec Justin Timberlake, les premiers extraits révélés par la presse américaine promettent un passage en revue exhaustif de ce qui a fait la légende Britney. Un mythe qui reste émaillé de secrets, que ses fans espèrent voir enfin mis au jour avec ce livre-confession.

Sa santé mentale, un mystère bien gardé

Britney Spears est un paradoxe. En 2021, les documentaires Framing Britney Spears (New York Times) et Britney vs. Spears (Netflix) ont mis en évidence le harcèlement de la presse à scandale à son encontre au milieu des années 2000. Mais malgré l'acharnement des paparazzi, l'interprète de Toxic reste une personnalité énigmatique. À commencer par les troubles mentaux dont elle souffre, souvent évoqués mais jamais rendus publics.

Sa détresse psychologique a donné lieu à ce craquage, un soir de février 2007, quand la chanteuse s'est rasé le crâne dans un salon de coiffure de Los Angeles sous les yeux des photographes, avant d'en sortir armée d'un parapluie pour s'attaquer à un paparazzi.

C'est cet épisode qui a mené la justice à la placer sous la tutelle de son père Jamie, faisant de lui le responsable (puis co-responsable depuis 2019) de ses affaires financières et de sa santé pendant 13 ans, avant qu'elle ne soit levée en 2021. Mais on ne sait toujours rien des évaluations psychiatriques qui ont donné lieu à cette mesure.

"Britney Spears n’a jamais vraiment évoqué de diagnostic psychique, ni parlé de ce qui s’était passé du point de vue psychiatrique dans cette période", indiquait le psychiatre Jean-Victor Blanc, auteur du livre Pop & Psy (Plon, 2019), à BFMTV.com en 2021. "Elle n'a jamais utilisé que des termes flous, en parlant de détresse ou de mal-être."

Première prise de parole depuis sa liberté retrouvée

La bataille judiciaire de Britney Spears pour s'émanciper de la tutelle de son père a fait les gros titres de la presse du monde entier en 2021. Treize ans après la mise en place de cette mesure, durant lesquels elle a généré 130 millions de dollars de recettes avec sa résidence à Las Vegas et parcouru le monde pour la tournée Piece of Me Tour, la chanteuse a pris la parole pour la première fois face à la justice pour dénoncer une mesure "abusive".

Les médias américains ont relayé les plaidoieries de la pop star, qui ont toutes laissé entrevoir un quotidien cauchemardesque. Alors âgée de 40 ans, elle avait notamment assuré être obligée de prendre des médicaments qui la faisaient se sentir "ivre". La chanteuse avait également dénoncé un contrôle de sa vie intime, comme l'avait rapporté le New York Times. "On vient de me dire que la tutelle m'empêchait de me marier ou d'avoir un bébé", avait déclaré la chanteuse, mère de deux enfants, expliquant devant la cour vouloir retirer son stérilet "pour essayer d'avoir un autre enfant" avec son compagnon de l'époque, Sam Asghari:

"Mais cette soi-disant équipe refuse de me laisser aller chez le médecin pour le retirer, parce qu'ils ne veulent pas que j'aie d'autres enfants."

Autant d'éléments qui ne sont parvenus que par bribes au grand public, au gré des articles consacrés à l'affaire. Depuis la levée de sa tutelle sur décision de justice, et jusqu'à la publication des bonnes feuilles de son livre la semaine dernière par People Magazine, Britney Spears n'a pas accordé la moindre interview sur les détails de ces 13 années. Réservant sans doute la primeur de ses révélations aux lecteurs de La Femme en moi.

Règlements de comptes à craindre

Si les fans de Britney Spears attendent ce récit avec impatience, d'autres ont sans doute du mal à trouver le sommeil. Notamment Justin Timberlake, avec qui elle a formé un couple ultra-médiatisé de ses 17 à ses 20 ans, entre 1999 et 2002. Les raisons de leur séparation n'ont jamais été clairement dévoilées, mais le chanteur de Rock Your Body a plusieurs fois laissé entendre qu'une infidélité de la chanteuse en était à l'origine.

Dans de premiers extraits du livre relayés par le New York Times, Britney Spears présente son versant de l'histoire. Elle accuse notamment son ancien compagnon d'avoir mis fin à leur relation par texto, et raconte comment les médias ont fait d'elle la responsable tout en encensant le jeune homme:

"J'étais la traînée qui avait brisé le cœur de l'enfant chéri de l'Amérique (...) alors que j'étais comateuse en Louisiane pendant qu'il paradait à Hollywood", raconte-t-elle.

À l'époque, cette rupture avait indéniablement servi de tremplin à la carrière de Justin Timberlake. Fraîchement débarqué du boys band NSYNC, il s'était lancé en solo dans la foulée de sa séparation avec Cry Me a River. Dans le clip, il réglait ses comptes avec un sosie de Britney Spears après une infidélité de cette dernière.

La famille Spears a, elle aussi, de quoi craindre la sortie de La Femme en moi. Lors de son combat pour lever sa tutelle, Britney n'a pas épargné son père Jamie, à l'origine de cette mesure. "Mon père gère ce que je porte, dis, fais ou pense", avait-elle notamment dénoncé.

Un agent de sécurité interrogé par le New York Times pour le documentaire Controlling Britney Spears avait quant à lui assuré que Jamie Spears observait une surveillance constante de la chanteuse. L'avocat de cette dernière avait accusé l'homme de 71 ans d'avoir usé de la tutelle pour ponctionner les revenus de sa fille, comme le rapportait BuzzFeed.

"Les personnes qui m'ont fait ça ne devraient pas s'en sortir comme ça", avait déclaré Britney Spears devant la justice, comme le rapportait le New Yorker. "Mon père, et toutes les personnes impliquées dans cette tutelle, ainsi que mon management (...), leur place est en prison."

Sa mère Lynne et sa jeune sœur, Jamie Lynne, en avaient elles aussi pris pour leur grade; à plusieurs reprises, notamment dans des messages cryptiques publiés sur Instagram, Britney Spears les avaient présentées comme complices de son exploitation pendant des années. "Que Dieu ait pitié de ma famille si jamais j'accorde une interview!", avait-elle notamment publié sur le réseau social, en pleine bataille judiciaire. À défaut d'un entretien, c'est sans doute avec La Femme en moi que la chanteuse compte dévoiler sa vérité.

L'après-tutelle, une énigme en soi

Les mystères qui entourent Britney Spears ne se sont pas dissipés avec la fin de cette mesure judiciaire. Au contraire: depuis sa liberté retrouvée, la chanteuse continue à inquiéter ses fans avec une conduite erratique sur les réseaux sociaux, faite de longs messages Instagram incohérents et d'étranges vidéos de danse dans son salon.

De son nouveau quotidien, on ne sait presque rien. Son mariage avec Sam Asghari, en juin 2022, s'est soldé par un divorce annoncé 14 mois plus tard - faute de temps, cette séparation ne sera sans doute pas détaillée dans l'ouvrage.

La chanteuse serait également en froid avec ses deux fils Sean Preston et Jayden. Les deux adolescents âgés de 18 et 17 ans vivent avec leur père, Kevin Federline, l'ex-mari de la pop star. Les nombreuses photos dénudées que Britney Spears a publiées sur les réseaux sociaux ces dernières années seraient à l'origine de cette brouille:

"J'essaie de leur expliquer que c'est sa manière de s'exprimer, mais ça ne retire rien au fait que c'est difficile pour eux", avait confié Federline au Daily Mail l'an passé. "Je n'ose pas imaginer ce que ça doit être pour un ado au lycée."

L'engouement du public se fait déjà sentir. Avant même sa sortie, La Femme en moi caracole en tête des précommandes sur Amazon, et s'impose en seconde position en France. De quoi inspirer l'interprète de Toxic: dans une récente publication Instagram (rapidement supprimée), elle avait annoncé qu'un deuxième volume était en préparation.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV