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La Grande Barrière de corail d’Australie victime d’un processus de « blanchissement massif »

Ce phénomène de dépérissement est provoqué par la hausse de la température de l’eau qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.

Le Monde avec AFP

Publié le 08 mars 2024 à 03h37, modifié le 08 mars 2024 à 07h34

Temps de Lecture 2 min.

Pour la septième fois depuis 1998, la Grande Barrière de corail d’Australie subit un processus de « blanchissement massif », une détérioration provoquée par le changement climatique, ont annoncé, vendredi 8 mars, les autorités.

Le plus grand récif corallien du monde, qui s’étend sur plus de 2 300 kilomètres le long de la côte nord-est de l’Australie, abrite quelque 1 500 espèces de poissons et 4 000 types de mollusques. « Nous savons que la plus grande menace qui pèse sur les récifs coralliens dans le monde est le changement climatique. La Grande Barrière de corail ne fait pas exception », a déclaré la ministre de l’environnement, Tanya Plibersek, dans un communiqué. « Nous devons agir contre le changement climatique. Nous devons protéger nos sites exceptionnels ainsi que les plantes et les animaux qui les habitent », a-t-elle poursuivi.

Ce nouvel épisode de blanchissement massif a été confirmé par les scientifiques travaillant pour le gouvernement à la suite de relevés aériens effectués sur 300 récifs peu profonds. Des études supplémentaires doivent être menées pour évaluer la gravité et l’étendue du blanchissement, selon l’autorité australienne chargee des récifs coralliens.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les Australiens au chevet de la Grande Barrière de corail

Niveaux de température jamais atteints

Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l’eau, qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive. Il se produit lorsque les températures sous-marines dépassent de plus d’un degré la moyenne à long terme.

Les températures de l’océan le long de la Grande Barrière de Corail ont atteint des niveaux jamais constatés au cours des dernières semaines, selon les données officielles. Les vagues de chaleur océanique avaient provoqué un blanchissement massif des coraux sur la Grande Barrière en 1998, 2002, 2016, 2017, 2020 et 2022.

D’après le responsable des océans pour WWF Australie, Richard Leck, de très nombreux coraux risquent de mourir si les températures océaniques ne baissent pas rapidement, dans les semaines à venir. « Cet épisode de blanchissement se produit dans une zone où les coraux n’ont jamais été exposés à ces températures extrêmes », a-t-il déclaré. M. Leck a expliqué que le changement climatique entraîne une « pression considérable » sur la Grande Barrière de corail.

Des dépérissements similaires se sont produits l’an passé dans l’hémisphère Nord, a ajouté M. Leck, entraînant des pertes « dramatiques » de coraux en Floride et dans les Caraïbes. Certains coraux peuvent se remettre si les conditions météorologiques s’améliorent, à l’exception de ceux qui ont fortement blanchi ou qui subissent des canicules à répétition.

Tensions entre l’Australie et l’Unesco

Mais, pour Terry Hughes, l’un des plus éminents scientifiques australiens spécialisés dans les récifs coralliens, les épisodes de blanchissement sont désormais si fréquents que les récifs ont du mal à se rétablir. « Le récif n’est plus capable de retrouver le mélange d’espèces de coraux et la taille des coraux qui existaient il y a vingt ans », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse.

« L’ironie de la chose, c’est que les coraux qui prédominent aujourd’hui dans la plupart des régions de la Grande Barrière poussent rapidement et regagnent vite du terrain, mais qu’ils sont sensibles à la chaleur et supporteront moins bien les inévitables prochains épisodes de blanchissement. » Selon lui, le stress thermique a augmenté au cours des derniers jours et devrait s’aggraver les deux prochaines semaines.

L’avenir du récif a été une source de tensions entre le gouvernement australien et l’Unesco qui, en 2021, avait menacé de le faire figurer sur une liste de sites du Patrimoine mondial « en péril ». Une telle inscription aurait été un camouflet pour l’Australie, portant un sérieux coup à l’attractivité touristique de cet ensemble corallien, qui génère 4,8 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) de revenus. Des tractations diplomatiques en coulisse et un lobbying acharné de l’Australie ont jusqu’à présent permis d’éviter l’inscription du récif sur cette liste.

Le Monde avec AFP

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