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Au Salvador, Nayib Bukele proclame sa victoire « historique », au mépris de la Constitution

Les sondages de sortie des urnes attribuent 87 % des voix au président sortant qui n’était pas censé pouvoir se représenter. Il a annoncé que son parti avait aussi remporté 58 des 60 sièges au Parlement.

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Publié le 05 février 2024 à 06h48, modifié le 05 février 2024 à 09h28

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Le président salvadorien, Nayib Bukele, accompagné de son épouse, Gabriela Rodriguez, s’adresse à ses partisans depuis le balcon du palais présidentiel à San Salvador, après sa réélection pour un nouveau mandat de cinq ans, dimanche 4 février 2024.

Pas moins de six articles de la Constitution du Salvador interdisent la réélection immédiate du président. Cela n’empêchera pas le chef de l’Etat, Nayib Bukele, d’être réélu haut la main, dimanche 4 février. Alors qu’à peine 30 % des bureaux de vote avaient été dépouillés, il s’est présenté au balcon du palais national pour se proclamer victorieux : « Aujourd’hui, le Salvador a battu tous les records de toutes les démocraties de toute l’histoire du monde !, a-t-il lancé devant une foule en liesse. Jamais un projet ne l’avait emporté avec le nombre de voix que nous avons obtenues. C’est le pourcentage le plus haut de toute l’histoire, plus de 85 % des voix ! »

Environ 6,2 millions de Salvadoriens étaient appelés à élire le président, le vice-président et les soixante députés de l’Assemblée législative. Cinq autres candidats se partagent les voix restantes. Le premier d’entre eux, Manuel Flores, du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN, gauche), est arrivé loin derrière M. Bukele, avec 7 % des voix, selon les premiers résultats, proches des sondages de sortie des urnes, qui donnent le président gagnant avec 87 % des voix. Le pourcentage d’abstention était encore inconnu lundi matin.

Les Salvadoriens ont avant tout plébiscité la politique de main de fer de Nayib Bukele contre les gangs, qui a pacifié le pays, au prix, dénoncent de nombreuses organisations de la société civile, de graves atteintes aux droits humains. Le pays vit sous un régime d’exception depuis mars 2022.

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Seuls 12 % des Salvadoriens considèrent que la réélection est anticonstitutionnelle. « La population n’a pas une grande connaissance du droit constitutionnel, et entre ce débat considéré comme “stérile” et l’amélioration de la sécurité, le choix a été vite fait », souligne Oscar Picardo, directeur de l’Institut de sciences, technologie et innovation de l’université Francisco-Gavidia, à San Salvador.

« Altération de l’ordre constitutionnel »

De nombreux constitutionnalistes estiment pourtant que la réélection de Nayib Bukele est illégitime. Le président avait lui-même reconnu plusieurs fois que la réélection immédiate n’était pas possible au Salvador. « La Constitution ne permet pas qu’une même personne soit présidente deux fois de suite. Elle peut être présidente 80 fois si elle veut, mais pas de suite », avait-il déclaré en 2013. Plus récemment, en mars 2021, il avait répondu au célèbre youtubeur Luisito Comunica, qui lui demandait s’il chercherait à être réélu en 2024 : « Il n’y a pas de réélection au Salvador, et je ne serai plus président à 42 ans [son âge actuel]. »

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