Climat : le charbon et le gaz continuent de diviser fortement les pays du G7

Les ministres de l’énergie, du climat et de l'environnement des pays industrialisés du G7 se sont engagés à « accélérer » leur « sortie » des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer une nouvelle échéance.
(Crédits : Wolfgang Rattay)

Réunis pendant deux jours à Sapporo (nord du Japon), les ministres de l'énergie, du climat et de l'environnement du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) se sont engagés dimanche à « accélérer » leur « sortie » des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer une nouvelle échéance, et ont appelé les autres pays à les imiter. Ils s'étaient déjà engagés l'an dernier à décarboner majoritairement le secteur de l'électricité d'ici à 2035, un objectif reconfirmé dimanche. Toutefois, cet objectif, annoncé dans un communiqué commun à l'issue de la réunion ministérielle du G7, ne concerne pas les énergies fossiles assorties de dispositifs de capture et de stockage du CO2.

Le G7 s'est fixé de nouveaux objectifs plus ambitieux en matière de solaire et d'éolien marin, en s'engageant à accélérer le développement des énergies renouvelables. « Nous allons augmenter drastiquement l'électricité produite grâce aux énergies renouvelables », assurent les ministres du G7. Dans leur communiqué, les ministres du G7 s'engagent à produire collectivement 150 gigawatts d'électricité en plus grâce aux parcs éoliens en mer d'ici à 2030, et à porter la capacité de production des panneaux solaires à plus d'un terawatt.

Le gaz naturel et le charbon divisent le G7

En revanche, les ministres du G7 n'ont pas voulu s'engager à renoncer totalement au charbon d'ici à 2030, comme plusieurs pays dont le Canada le demandaient, et ont laissé la porte ouverte à la poursuite des investissements dans le secteur du gaz naturel, présenté comme un moyen de se prémunir de possibles pénuries d'énergie. Hôte du sommet, le Japon, qui importe la quasi totalité de ses besoins en énergie, a insisté de son côté pour que le gaz naturel liquéfié (GNL) demeure un combustible de transition pendant au moins 10 à 15 ans.

Les pays du G7 sont convenus que les investissements dans le secteur gazier « peuvent être appropriés » pour limiter le risque de pénurie résultant de la guerre en Ukraine à condition toutefois qu'ils ne contredisent pas les objectifs climatiques. « Au départ, les gens pensaient que l'action en faveur du climat pouvait entrer en conflit avec la question de la sécurité énergétique. Mais les discussions que nous avons eues et qui se traduisent dans le communiqué montrent qu'elles vont de pair », a commenté le ministre canadien des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.

Signe de négociations difficiles, le G7 n'est pas parvenu à s'engager spécifiquement sur une date de sortie du charbon dans le secteur de l'électricité, alors que le Royaume-Uni, soutenu par la France, avait proposé l'échéance de 2030. Le Canada a également insisté sans succès pour que le G7 s'engage à éliminer totalement d'ici à 2030 l'électricité produite grâce au charbon sans captage du CO2. A défaut, Ottawa, comme le Royaume-Uni et d'autres membres, ont pris cet engagement à titre individuel, a dit Jonathan Wilkinson à Reuters. « D'autres essaient encore de voir comment ils pourraient y arriver dans les délais impartis (...) Nous essayons de trouver des moyens techniques pour permettre à ceux qui dépendent plus que d'autres du charbon » de parvenir à cet objectif, a précisé le ministre canadien, en faisant allusion à l'Allemagne, notamment.

Mettre fin à la pollution pastique

Les pays du G7 ont également annoncé dimanche leur intention de réduire à zéro leur pollution plastique d'ici à 2040 à l'issue de la réunion des ministres du climat, de l'énergie et de l'environnement. « Nous nous sommes engagés à mettre fin à la pollution plastique, avec l'ambition de réduire la pollution plastique supplémentaire à zéro d'ici à 2040 » au sein du G7, grâce notamment à l'économie circulaire et à la réduction ou à l'abandon des plastiques jetables et non recyclables, selon le communiqué commun du G7.

Plusieurs membres du G7 comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne portaient déjà cet objectif, mais pas les États-Unis et le Japon notamment. Aussi s'agit-il d'un « signal fort » avant la prochaine session de négociation d'un traité international sur le plastique qui se tiendra fin mai à Paris, a souligné dans un communiqué le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. L'enjeu est important : la quantité de déchets plastiques a doublé dans le monde en vingt ans, et seuls 9% d'entre eux sont réellement recyclés, selon l'OCDE. Et l'ONU estime que la quantité de plastique rejetée dans les océans va presque tripler d'ici à 2040.

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Commentaires 4
à écrit le 17/04/2023 à 9:38
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L'Europe importe beaucoup de charbon d'Amérique du Sud. 40% de plus depuis la guerre. Malgré ces efforts pour polluer autant que la Chine ou les États Unis, nous restons bien en dessous, la solution serait de saboter le nucléaire français pour gagn...

à écrit le 16/04/2023 à 12:22
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La lutte contre le réchauffement climatique est une plaisanterie. L'homme ne peut pas se passer de la production de CO2, c'est vital pour son économie, le réchauffement climatique est inéluctable

le 16/04/2023 à 16:56
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Notre corps humain est constitué de 18% de carbone comment fait-on pour le décarboner.. La question du réchauffement climatique tel qu'il est présenté est une imposture. Lire Steven Koonin: Climat, La part d'incertitudes Ed L'artilleur.

le 16/04/2023 à 23:51
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@Charlie on ne peut pas toujours tout sacrifier à l'économie.

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