Près de 20 % des étudiants ne mangent pas à leur faim, estime la Fage

Selon une étude du premier syndicat étudiant parue mercredi, un étudiant non boursier sur cinq saute plus de trois repas par semaine.

Par Lise Lacombe pour Le Point

Pour cette enquête intitulée « Bouge ton Crous », 7 531 étudiants ont été interrogés du 23 septembre au 10 décembre 2023 via un questionnaire en ligne.
Pour cette enquête intitulée « Bouge ton Crous », 7 531 étudiants ont été interrogés du 23 septembre au 10 décembre 2023 via un questionnaire en ligne. © RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Temps de lecture : 2 min

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Le coût de la vie étudiante est de plus en plus dur à supporter. Selon une étude menée par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), révélée mercredi 10 janvier par Franceinfo, 19 % des étudiants disent ne pas manger à leur faim.

Pour cette enquête intitulée « Bouge ton Crous », 7 531 étudiants ont été interrogés du 23 septembre au 10 décembre 2023 par le biais d'un questionnaire en ligne. Et si l'on pouvait imaginer que cette précarité vise uniquement les étudiants boursiers, qui sont 28 % concernés, le premier syndicat étudiant de France constate que 16 % des non-boursiers subissent également le coût de la vie, soit un sur six.

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Pour ces derniers, le repas à 3,30 euros proposé par les restaurants universitaires reste trop onéreux. En conséquence, 19,1 % des étudiants non boursiers, soit un sur cinq, ne peuvent pas manger au Crous et sautent plus de trois repas par semaine.

La précarité, premier facteur d'échec

Dans l'ensemble, la moitié des universitaires disent également ne pas avoir assez d'argent pour se procurer des fruits et légumes frais chaque semaine. Au micro de Franceinfo, Sarah Biche, vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage, a dénoncé une situation inacceptable : « S'endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études. »

Une précarité grandissante qui constitue le premier facteur d'échec académique, selon la Fage. L'étude montre aussi que 41 % des étudiants ont un travail alimentaire en plus de leurs études pour pouvoir subvenir à leurs besoins (54,2 % des non-boursiers et 41,4 % des boursiers). Parmi eux, 35 % consacrent plus de 12 heures par semaine à cet emploi.

Dernier secteur mis en lumière par la Fage : le logement, « premier poste de dépense », selon Sarah Biche. Un tiers des personnes interrogées souhaiteraient obtenir un logement Crous (et jusqu'à 58 % en Île-de-France), en raison des prix des loyers ou de leur situation géographique.

Mais encore faut-il que l'état des appartements le permette. Un tiers des étudiants ne souhaitent pas vivre dans un logement Crous au vu de la vétusté des bâtiments. Insalubrité, mauvaise isolation, punaises et cafards… Beaucoup renoncent à déposer une demande.

Alors que les trois quarts des étudiants (76 %) ne sont pas au courant des aides financières ponctuelles ou annuelles qu'ils sont en droit de recevoir de la part du Crous, la Fage demande des mesures : repas à un euro pour tous, mise en place de services de restauration étudiante sur tous les sites de formation, gel des loyers et charges locatives, ou encore la construction massive de logements étudiants.

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Commentaires (24)

  • syrcins

    C'est normal... La majorité des actifs a déjà des difficultés financières car ils travaillent trop peu, alors pensez pour les étudiants...
    S'y ajoute comme évoqué dans d'autres commentaires que, malgré le manque de médecins toutes spécialités, et le manque de personnel qualifié dans d'autres secteurs d'activités essentiels, il y a trop "d'étudiants" dans des filières creuses, sans avenir pour nombre d'entre eux, cela concourant à la hausse du coût des études...

  • lecteurdijon

    Ils n'ont donc pas de parents !

  • DEDE22

    Voilà ce que c'est que de donner le bac à toute une génération, après ils veulent "faire des études". En ont ils les moyens ?