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"Corruption sur terre" : le rappeur iranien Toomaj Salehi condamné à mort pour son soutien à Mahsa Amini
Dans une interview accordée à la chaîne canadienne CBC, le chanteur avait notamment dénoncé les méthodes des forces de sécurité iraniennes.
Tom Nicholson/Shutterstock/SIPA

"Corruption sur terre" : le rappeur iranien Toomaj Salehi condamné à mort pour son soutien à Mahsa Amini

Théocratie

Par Marianne avec AFP

Publié le

L'artiste de 33 ans était accusé « d’incitation à la sédition » pour avoir notamment participé à la révolte « Femme, vie, liberté », consécutive à la mort de la jeune kurde Mahsa Amini.

La peine de mort. C'est la sentence à laquelle a été condamné Toomaj Salehi, célèbre rappeur iranien emprisonné depuis plus d'un an et demi, rapporte l'AFP ce mercredi 24 avril. En cause : son soutien au mouvement de contestation de 2022, déclenché après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police locale pour avoir mal porté son voile.

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« Le tribunal révolutionnaire d'Ispahan [...] a condamné Toomaj Salehi à la peine de mort pour corruption sur Terre », soit l'un des chefs d'accusation les plus graves dans le pays, a en effet indiqué l'avocat du chanteur, Amir Raisian, cité par le quotidien iranien Shargh. Le tribunal révolutionnaire avait par ailleurs accusé le rappeur « d'incitation à la sédition, rassemblement, conspiration, propagande contre le système et appel aux émeutes ».

Neuf personnes exécutées

Le rappeur de 33 ans avait été arrêté en octobre 2022 après ses prises de position, dans ses textes, sur les réseaux sociaux et dans la presse, en soutien du mouvement de protestation initié après la mort de Mahsa Amini, détenue par la police des mœurs.

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Dans une interview accordée à la chaîne canadienne CBC, le chanteur avait notamment dénoncé les méthodes des forces de sécurité iraniennes, ne manquant pas d'attaquer également les dirigeants du pays. « Nous vivons dans un lieu horrible. Nous avons affaire à une mafia prête à tuer la nation tout entière pour garder le pouvoir, l’argent et les armes », avait-il lâché avant d'être interpellé deux jours plus tard.

Des artistes étrangers lui avaient alors apporté leur soutien, craignant qu'il ne soit condamné à mort. Un sort réservé, selon des ONG cités par l'AFP, à au moins neuf personnes engagées dans cette mobilisation.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne