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L'Allemagne double son aide militaire à l'Ukraine

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé que l'aide militaire fournie à Kiev allait passer de 4 à 8 milliards d'euros en 2024. L'Allemagne est le deuxième contributeur à l'effort de guerre de l'Ukraine après les Etats-Unis et très loin devant la France.

Fin mars, l'Allemagne a envoyé 18 chars Leopard 2 en Ukraine. Ce char d'assaut est considéré comme l'un des meilleurs du monde.
Fin mars, l'Allemagne a envoyé 18 chars Leopard 2 en Ukraine. Ce char d'assaut est considéré comme l'un des meilleurs du monde. (Martin Meissner/Ap/SIPA)

Par Emmanuel Grasland

Publié le 13 nov. 2023 à 10:36Mis à jour le 13 nov. 2023 à 13:07

L'Allemagne accentue nettement son soutien à l'Ukraine. Dans une interview à la première chaîne de télévision du pays, le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a annoncé dimanche soir que la coalition au pouvoir allait doubler le montant de l'aide versée à Kiev en 2024. Celle-ci va passer de 4 à 8 milliards d'euros.

Alors que l'attention internationale se focalise sur la guerre Israël-Hamas, « c'est un signal fort envoyé à l'Ukraine pour lui dire que nous ne l'abandonnons pas », a déclaré le ministre le plus populaire du gouvernement. Cette décision répond aussi au fait que les aides prévues cette année « ont été rapidement épuisées », alors que l'Ukraine enregistrait l'échec de sa contre-offensive contre les Russes .

L'augmentation devrait être validée ce jeudi lors de la séance d'ajustement du budget 2024 de la commission budgétaire. Avec ces dépenses supplémentaires, Berlin dépasserait l'objectif de 2 % du PIB fixé par l'Otan.

Le deuxième contributeur après les Etats-Unis

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L'Allemagne est l'un des principaux soutiens de l'Ukraine depuis le début de la guerre. Selon l'Institut économique de Kiel, Berlin était à fin juillet le deuxième contributeur à l'effort de guerre, après les Etats-Unis (42 milliards d'euros).

Avec 17 milliards d'euros d'aides militaires, le pays se situait largement devant la Grande-Bretagne (6 milliards), la France (500 millions) et l'Italie (700 millions). Parmi la palette d'équipements fournis à Kiev, des chars de combat Leopard, des véhicules blindés de type Marder, des systèmes antimissiles Iris-T et Patriot, des drones de surveillance, des canons de type Howitzer, des canons antiaériens Gepard et beaucoup de munitions.

Pour autant, le gouvernement allemand a mis du temps avant d'accepter de livrer des chars Leopard et s'est opposé à la livraison de missiles Taurus longue portée demandés par Kiev, craignant qu'ils ne soient utilisés pour viser le territoire russe.

« Etre apte à la guerre »

Dimanche soir, Boris Pistorius a par ailleurs réitéré l'idée que l'Allemagne devait désormais « être apte à la guerre ». Une expression qui avait suscité des critiques de la part d'une partie du Parti social-démocrate dont le ministre est issu. « Etre apte à la guerre » ne signifie pas que l'Allemagne veut faire la guerre, mais qu'elle peut la faire si elle est attaquée, s'est-il défendu. « Il s'agit d'un mot laid qui s'applique à une chose laide. »

A la suite de l'attaque de l'Ukraine par la Russie en février 2022, l'Allemagne a engagé un grand virage stratégique en matière de défense. Le pays a créé un fonds spécial de 100 milliards d'euros avec l'idée de refaire de la Bundeswehr la plus forte armée conventionnelle d'Europe. Les dépenses militaires du pays doivent pour cela atteindre les 2 % du PIB préconisés par l'Otan.

En 2024 et 2025, ce ratio devrait être atteint en piochant dans le fonds spécial mais ce dernier devrait ensuite rapidement s'épuiser à partir de 2026. Il manquera alors une quarantaine de milliards d'euros, sachant qu'une augmentation drastique du budget de la Défense sera bloquée par la règle constitutionnelle du « frein à l'endettement », imposant de limiter la création de nouvelles dettes à 0,35 % du PIB par an.

Lors d'une conférence organisée la semaine dernière avec des responsables de l'armée et des industries de la défense, le chancelier Olaf Scholz a assuré que l'objectif des 2 % serait rempli dans les années à venir. Sans expliquer comment.

Emmanuel Grasland (Correspondant à Berlin)

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