« Puff » : Braun favorable à l’interdiction de ces cigarettes jetables prisées des ados

Le ministre de la Santé s’inquiète depuis des mois de la consommation par les lycéens et les collégiens de ces cigarettes électroniques aux goûts acidulés de bonbons. François Braun a aussi fait un point sur les certificats médicaux, dont il veut décharger les médecins.

Le ministre de la Santé François Braun, à l'issue du conseil des ministres la semaine dernière. LP/Olivier Corsan
Le ministre de la Santé François Braun, à l'issue du conseil des ministres la semaine dernière. LP/Olivier Corsan

    Petit à petit, l’idée fait son nid, mais toujours pas de calendrier. Comme il l’a déjà dit à l’automne, le ministre de la Santé François Braun a affirmé ce mercredi matin sur France Inter sa volonté d’interdire les Puff, ces cigarettes électroniques à « usage unique » et aux goûts sucrés, qui séduisent les adolescents. Une étude de l’Alliance contre le tabac montrait qu’en 2022, 13 % des jeunes avaient consommé du tabac de cette manière.

    Alors que des médecins ont encore appelé, le week-end dernier dans une tribune, à les retirer rapidement du marché, François Braun le dit : « Oui je suis favorable à l’interdiction des Puffs, ils amènent une partie des jeunes vers le tabagisme », ce « fléau » qui entraîne « 75 000 morts par an ». Mais sans esquisser d’échéance.

    En novembre, à l’occasion du mois sans tabac, le ministre de la Santé, ancien médecin urgentiste, avait tenu des propos similaires. Le Sénat venait de voter en faveur d’une « taxe dissuasive », la députée écologiste Francesca Pasquini avait, elle, déposé une proposition de loi pour les interdire en France, en raison de « l’aberration écologique » que représentent ces étuis en plastique contenant une batterie au lithium, destinés à la poubelle après quelques bouffées nicotinées.

    « Elles posent un vrai problème car c’est souvent une entrée dans le tabagisme pour les jeunes. Je suis pour l’interdiction de sa vente pour les jeunes » pour qui les Puffs sont « devenues une toxicomanie parallèle », affirmait le ministre sur RTL. Et d’ajouter, alors : « Je veux que l’on contrôle ça mieux ».



    Plus de cinq mois plus tard, François Braun en semble donc toujours au même point. L’interdiction à laquelle il songe, sans préciser ce mercredi matin si elle était générale ou réservée aux mineurs, « peut entrer dans le cadre de notre nouveau plan tabac », ou dans la future loi de finances de la Sécurité sociale, pour le budget 2024. Des possibilités dans un calendrier législatif serré « qui vont nous permettre de travailler avec les parlementaires sur ce sujet », a-t-il conclu.

    Le ministre de la Santé a par ailleurs marché à rebours du ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, qui a suggéré de taxer les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux, privant ainsi d’autres malades d’un créneau. « Sur ce sujet, attention! Attention de ne pas entraîner un renoncement aux soins. 5 euros, pour bon nombre de nos concitoyens, c’est important », a-t-il jugé, donnant le chiffre de 9 millions de rendez-vous perdus par an, et non 27 millions, nombre qui ne serait, a insisté le ministre, qu’une extrapolation nationale des chiffres recueillis il y a plusieurs années en Alsace.

    VIDÉO. La « Puff », la e-cigarette jetable goût bonbon passe de TikTok aux cours des collèges

    9 millions de rendez-vous médicaux non honorés par an

    La réflexion est donc toujours en cours, le ministère de la Santé devant débloquer du temps médical puisqu’il faudra, a rappelé le ministre, dix ans pour combler les manques, la formation étant longue. « Pour passer cette période de dix ans, il faut changer la façon de travailler, ne plus faire toutes ces taches bureaucratiques qui ne servent à rien ». Et de donner la liste des certificats médicaux qui ne devraient plus être demandés : « quand un enfant a été malade, beaucoup de crèches demandent un certificat médical pour dire que l’enfant est guéri », ou les certificats d’aptitude à la pratique d’un sport hors compétition. « Aujourd’hui, il faut un certificat médical pour jouer à la pétanque. Il faut être raisonnable, simplifions la vie des Français et des médecins », a-t-il martelé. Les certificats médicaux pour le sport ne sont pourtant plus une obligation depuis deux ans, mais ils sont encore exigés par de nombreuses associations et collectivités.

    Enfin, une expérimentation va être lancée « dans les prochaines semaines sur quatre régions », dont La Réunion, a précisé le ministre, pour que les infirmières puissent rédiger des certificats de décès.