À Paris, la pollution de l’air dans le métro dépasse largement les standards
Selon une étude, les valeurs sont près de cinq fois supérieures aux standards recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La RATP a remis en cause la méthodologie du travail.
L’air respiré dans le métro à Paris dépasse allègrement les seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est le principal résultat tiré d’une étude réalisée pendant huit mois par des volontaires pour l’émission de France 5 Vert de rage, révélée lundi. L’étude, coordonnée par Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS et membre du comité scientifique de l’association Respire, s’appuie sur une série de données récoltées recueillies au cours des trajets.
Dans les transports en commun parisiens, les particules fines PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 micromètres) concentrent 24 ? g/m3, un niveau près de cinq fois supérieur aux recommandations de l’OMS (5 ? g/m3), détaille Vert de rage dans un communiqué. La pollution résulte de la conjonction de l’air des rues et du freinage des rames, à l’origine de poussières.
Une enquête pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires »
L’étude n’a fait l’objet d’aucune publication scientifique. Mais elle rejoint une kyrielle de rapports publiés à la suite de méthodes similaires, qui font état d’une pollution prononcée dans les transports parisiens. La Régie autonome des transports parisiens (RATP) est visée par une enquête préliminaire ouverte en avril par le Parquet de Paris. Elle fait suite à une plainte déposée par Respire pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires ».
L’association a dénoncé le manque de transparence de la régie sur le niveau de pollution dans les stations. Des blâmes déjà adressés dans un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en juin 2022. Dans cette note, l’Anses avait estimé que l’exposition à la pollution de l’air des usagers peut provoquer des effets cardiorespiratoires.
La RATP pointe la méthodologie de l’étude
En réponse aux résultats communiqués lundi, la RATP s’est défendue, invoquant sa méthodologie. « De telles mesures doivent être réalisées selon des protocoles scientifiques validés et avec du matériel de référence » a réagi Sophie Mazoué, responsable du développement durable de la Régie, à l’AFP. Des points de mesure de la pollution ont été installés à divers endroits du réseau souterrain francilien.
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