récap'Tout comprendre au procès de Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels

Affaire Stormy Daniels : Tout comprendre au procès historique contre Donald Trump

récap'Le candidat républicain est attendu pour son procès pénal dans l’affaire Stormy Daniels ce lundi, à New York
Trump devant la Justice : Une «attaque contre l'Amérique» selon l'ex-président des Etats-Unis
Cécile De Sèze

C.d.S avec AFP

L'essentiel

  • Le procès au pénal de Donald Trump doit s’ouvrir ce lundi 15 avril à New York.
  • L’ancien président et candidat à l’élection américaine est poursuivi pour 34 fraudes et risque jusqu’à quatre ans de prisons.
  • Retour aux sources de l’affaire, sa relation sexuelle avec Stormy Daniels.

C’est un procès historique puisque c’est la première fois qu’un ancien président des Etats-Unis est ainsi jugé au pénal. Donald Trump est attendu au tribunal de New York pour répondre d’accusations de fraudes en marge de l’affaire Stormy Daniels. Retour sur ce dossier qui éclabousse la campagne présidentielle américaine 2024 et son candidat républicain.

Une relation sexuelle extraconjugale démentie par Trump

Les faits remontent à 2006 mais l’affaire a éclaté bien plus tard, en 2018. lorsque l’ancienne star de films pour adultes raconte à la chaîne de télévision CBS avoir eu un rapport sexuel avec le désormais président américain une dizaine d’années plus tôt. En 2006, donc, alors que Donald Trump était déjà marié à son épouse actuelle Melania Trump, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, le rencontre à l’occasion d’un tournoi de golf organisé dans l’Ouest américain. Les deux personnalités médiatiques soldent ce rapprochement par une relation sexuelle consentie. Donald Trump nie avoir eu un rapport sexuel en 2006 avec cette femme.

Un silence acheté 130.000 dollars

Dix ans plus tard, l’ancien présentateur de « The Apprentice » décide de se lancer dans la course à la Maison Blanche face à Hillary Clinton. Un peu de ménage semble de rigueur dans sa vie antérieure de milliardaire insouciant. Selon un article du Wall Street Journal paru en 2018, l’avocat personnel du candidat républicain devenu son ennemi juré, Michael Cohen, verse la somme de 130.000 dollars à Stephanie Clifford en échange de son silence sur son rapport sexuel avec Donald Trump. Un accord conclu fin octobre 2016, soit quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Trump lâché par ses avocats

Michael Cohen admet en 2018 avoir été à l’origine du versement de la somme. Quelques semaines plus tard, en mai de la même année, c’est autour de Rudy Giuliani, aussi un ancien avocat de Donald Trump et ex-maire de New York, d’affirmer que son client était bien au courant de la transaction, contredisant ainsi la défense du vainqueur de la présidentielle. L’affaire attire alors le regard curieux de la justice, notamment concernant le remboursement de la somme à Michael Cohen via la Trump Organization. Car s’il « n’y a rien de criminel dans le paiement lui-même », « ce qui est illégal, c’est de falsifier les documents commerciaux d’une entreprise », explique à l’AFP John Coffee, professeur de droit à l’université de Columbia, spécialisé dans la criminalité financière.

Une trentaine de fraudes

Le procès n’oppose donc pas Stormy Daniels au milliardaire. Le dossier dans lequel le procureur du district, Alvin Bragg, a porté plainte, s’intitule « Le peuple de l’Etat de New York contre Donald J. Trump ». Dans cette affaire, le magnat de l’immobilier est inculpé de 34 fraudes comptables, notamment la falsification présumée de documents ayant servi, selon le procureur, à dissimuler le versement d’argent à Stormy Daniels. Donald Trump est notamment accusé d’avoir maquillé les comptes de son groupe immobilier Trump Organization pour rembourser Michael Cohen. Ces fraudes sont punies d’une peine maximale de quatre ans de prison dans les cas les plus graves.

Vers un nouveau report ?

« Je ne comprends pas comment on peut avoir un procès pendant l’élection. C’est injuste », a protesté le candidat républicain au scrutin de novembre devant la presse, dans son immeuble de Wall Street. Mais le juge Merchan lui a clairement fait comprendre dans le prétoire qu’il n’ajournerait pas de nouveau ce procès pénal qui devait initialement commencer lundi 8 avril.

Visé par plusieurs autres procédures judiciaires, Donald Trump ne cesse de dénoncer une « chasse aux sorcières » menée selon lui par des procureurs et juges démocrates qui cherchent à faire dérailler sa campagne. Le professeur de droit de l’université de Virginie, Carl Tobias, souligne d’ailleurs à l’AFP que Donald « Trump a déjà dit qu’il ferait appel ce qui risque de repousser encore la date du 15 avril ».

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