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« Réarmement démographique » : bientôt un « bilan de fertilité » pour les femmes et les hommes de 25 ans ?

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé un grand plan pour lutter contre l’infertilité, l’Élysée plancherait sur un bilan de fertilité remboursé pour les femmes et les hommes de 25 ans.
Par C. Br.
Temps de lecture: 1 min

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé, le 16 janvier, vouloir lutter contre le « fléau » de l’infertilité et instaurer un « congé de naissance » pour relancer la natalité en France, l’Élysée songerait à mettre en place un bilan de fertilité pour les femmes et les hommes vingtenaires.

Selon les informations de La Tribune du dimanche, si « le grand plan » pour lutter contre l’infertilité reste, pour l’instant, flou, l’Élysée travaille en réalité sur plusieurs pistes, dont la généralisation d’un examen gynécologique pour les femmes, et d’un spermogramme pour les hommes, pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Ces examens devraient être réalisés à 25 ans, l’âge où les femmes sont les plus fertiles.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on explique à La Tribune du dimanche : « On veut créer un effet signal pour dire aux jeunes “ne vous posez pas la question à 35 ans”».

Invitée des « Questions politiques » de franceinfo, France Inter et Le Monde, ce dimanche, Aurore Bergé, la ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes a confirmé que l’idée était « portée par l’Élysée » et qu’elle la jugeait « bonne ». Elle a ainsi estimé : « L’infertilité est d’abord un drame absolu pour des femmes et des hommes qui veulent avoir des enfants et qui n’y arrivent pas ». Selon elle, c’est un sujet dont « on parle souvent trop tard » et qui « va de pair avec la question de notre santé publique ».

Elle a poursuivi : « Dans notre société, c’est un couple sur quatre qui souhaite avoir un enfant et qui n’y arrive pas, parce qu’il est rattrapé par l’infertilité. Ça veut dire que ça arrive dans toutes nos familles, qu’on connaît tous des gens qui ont traversé des parcours qui sont extrêmement douloureux »

L’infertilité, liée aux inégalités professionnelles ?

Selon elle, l’infertilité est aussi liée aux inégalités professionnelles. « La première cause d’infertilité pour les femmes, c’est qu’elles font des enfants de plus en plus tard. Si c’est un choix, ce n’est pas un problème, affirme la ministre. La difficulté, c’est que pour beaucoup d’entre elles, ce n’est pas un choix, parce que l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, en grande partie, elle n’est pas faite ».

Alors, « on a des femmes qui disent, je vais attendre 2 ans, 5 ans, 10 ans, jusqu’à un moment où ça sera peut-être trop tard, parce qu’elles ne seront plus en capacité d’avoir un enfant ». Pour Aurore Bergé, « ça n’est pas en normal qu’en 2024, des femmes qui ont le désir de devenir mères y renoncent ou reportent, au risque de ne plus pouvoir avoir d’enfants. »

Interrogée sur les autres possibles dispositions du plan pour lutter contre l’infertilité, Aurore Bergé évoque également « la question des parcours de la PMA (procréation médicalement assistée) ». Si elle se réjouit de la généralisation de la PMA à toutes les femmes, elle rappelle qu’il s’agit de parcours « difficiles, douloureux, émaillés d’échec » et s’interroge : « Est-ce qu’il faut mieux accompagner ces parcours ? Créer un congé, par exemple, pour les femmes qui sont dans ces processus, pour leur faciliter la vie, et faciliter l’accès à ces parcours de PMA ». La piste est en tout cas sur la table.

Par ailleurs, pour relancer la natalité, le président Macron a également annoncé que le congé parental serait remplacé par un congé de naissance, plus court, mais mieux rémunéré. Un sujet qu’avait déjà porté Aurore Bergé lorsqu’elle était ministre des Solidarités : « Le congé parental, aujourd’hui, ça ne marche pas. Il n’y a même pas 1 % des pères qui l’utilisent, parce que c’est très peu indemnisé, au maximum 430€ par mois. Quand vous venez d’avoir un enfant, généralement, ça coûte cher. Donc si vous gagnez 2000€ ou 3000€ et vous vous voulez vous arrêtez, du jour au lendemain, vous n’aurez plus que 430€, vous ne savez pas faire face », détaille la ministre déléguée.

L’idée envisagée par le gouvernement est donc de proposer un congé « proportionné au dernier niveau de revenus, avec un plafond », avec l’idée qu’il soit pris en charge par l’État. Aurore Bergé le précise tout de suite : « On ne pourra évidemment pas maintenir 100 % du salaire » et estime que les entreprises ont un rôle majeur à jouer sur le sujet.

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