L’année 2022 restera dans les mémoires comme l’année record de l’inflation alimentaire. Les Français n’ont pu que le constater au fil des mois en parcourant les rayons des enseignes de distribution. Et décembre n’a pas fait exception. Selon les données publiées mercredi 4 janvier par le cabinet d’études de marché IRI, qui scrute les achats de l’ensemble des produits de grande consommation des clients après leur passage en caisse dans les hypermarchés et les supermarchés, l’inflation a dépassé le seuil des 12 % en décembre 2022. Elle atteint, en un an, 12,59 % sur la totalité des rayons et même 12,68 % sur le seul rayon alimentaire.
Toutefois, le cabinet IRI souligne que le rythme de progression des hausses tarifaires s’est quelque peu calmé le dernier mois de 2022. Après, il est vrai, une progression échevelée. Il faut se rappeler que le panéliste avait enregistré un premier frémissement des prix à la hausse en décembre 2021. Avant de signaler un franchissement de la barre des 5 % en juin puis des 10 % en octobre 2022. Les revalorisations tarifaires se sont, en effet, égrenées au fil des mois alors que le gouvernement incitait industriels et distributeurs à renégocier leurs contrats après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022. Globalement, sur l’ensemble de l’année 2022, le cabinet met en exergue le chiffre moyen de l’inflation des produits de grande consommation. Il est de 6,1 %, pulvérisant le précédent record de 5 % établi en 2008.
Pour suivre plus précisément le phénomène, le panéliste a constitué pour Le Monde un chariot type de produits du quotidien et observe son évolution mensuelle. D’une valeur légèrement supérieure à une centaine d’euros fin 2021, ce panier, composé d’un mélange de produits de marques nationales, de marques de distributeurs et de « premiers prix », coûte désormais 120 euros. Soit une hausse de 15,3 % depuis janvier 2022.
Un bond de 114 % pour l’huile de tournesol
Dans ce panier, l’huile de tournesol, qui avait défrayé la chronique après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, continue de se distinguer. Dans sa version premier prix et au format un litre, elle clôture l’année sur un bond de 114 % à 3,36 euros. Le top 5 des plus fortes hausses annuelles dans ce chariot de courses est complété par la boîte de thon de marque nationale (+ 35 %), suivi des chips à l’ancienne nature et du riz basmati de marque de distributeur (+ 31 %) et se clôt avec le sucre en poudre premier prix (+ 28 %). A noter que la boîte de thon et le sucre en poudre sont les produits qui ont le plus flambé en décembre 2022. Les produits laitiers ont, eux aussi, continué à s’apprécier sur cette période, beurre, yaourts ou emmental finissant l’année avec des tarifs en progression de près de 20 %.
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